NEW YORK (Reuters) - AT&T a annoncé samedi le rachat de Time Warner pour 85,4 milliards de dollars (78,5 milliards d'euros), un pari osé de la part de l'opérateur télécoms américain pour mettre la main sur des contenus d'information et de divertissement destinés à attirer les abonnés sur son réseau mobile.
Il s'agit de la plus importante fusion de l'année dans le monde. Elle devrait être observée à la loupe par les autorités de la concurrence mais aussi par les investisseurs en raison de son coût.
Les actionnaires de Time Warner, dont le portefeuille d'activités inclut entre autres les chaînes de télévision HBO et CNN et le studio de cinéma Warner Bros, recevront 107,50 dollars par action, moitié en numéraire, moitié en actions AT&T.
Les deux groupes espèrent conclure la transaction avant la fin de 2017.
La concentration à l'oeuvre dans les télécoms et les médias suscite des inquiétudes politiques aux Etats-Unis et des voix de parlementaires se sont déjà élevées pour réclamer un examen attentif de la fusion entre AT&T et Time Warner.
Donald Trump, qui se plaint d'une couverture médiatique hostile à son encontre, notamment de CNN, a déclaré samedi lors d'un rassemblement électoral qu'il bloquerait cette opération s'il est élu président des Etats-Unis le 8 novembre. "C'est trop de pouvoir concentré dans les mains de trop peu de gens", a dit le candidat républicain.
Il n'a pas été possible dans l'immédiat d'obtenir de réaction de la part de sa rivale démocrate Hillary Clinton.
Randall Stephenson, directeur général d'AT&T, a jugé que cette transaction était plus "verticale" qu'"horizontale". "Aucun concurrent n'est retiré du marché, aucun tort n'est créé sur le plan de la concurrence en unissant ces deux entreprises", a-t-il dit. "Nous pensons donc que la moindre inquiétude des autorités réglementaires trouvera une réponse adéquate dans les conditions (de la fusion), c'est ainsi que nous anticipons les choses."
ENDETTEMENT
AT&T, dont l'activité de téléphonie sans fil et de services à haut débit montre des signes de ralentissement, s'est déjà renforcé dans les médias l'an dernier en rachetant l'opérateur de télévision par satellite DirecTV pour 48,5 milliards de dollars.
Le groupe de Dallas comptait environ 142 millions d'abonnés mobile en Amérique du Nord au 30 juin et environ 38 millions de clients vidéo via DirectTV et son service U-verse.
Time Warner, basé à New York, est de son côté un géant des médias, du cinéma, avec notamment les films "Batman" et "Harry Potter", et des jeux vidéo. Il détient aussi 10% dans le site de vidéo en streaming Hulu. La chaîne HBO, spécialisée dans les séries, compte à elle seule plus de 130 millions d'abonnés.
Time Warner a finalement accepté de se vendre après avoir rejeté en 2014 une proposition de rachat de 80 milliards de dollars de Twenty-First Century Fox.
Ce rachat de Time Warner par AT&T est le dernier épisode en date du mouvement de consolidation dans les secteurs des médias et des télécoms. Comcast Communications a déjà mis la main sur NBCUniversal pour 30 milliards de dollars et plus récemment sur les studios DreamWorks Animation pour 3,8 milliards de dollars, tandis que Verizon Communications, grand concurrent d'AT&T, est en train d'acquérir Yahoo pour 4,8 milliards de dollars.
Si le titre Time Warner a bondi vendredi à la Bourse de New York, avec une hausse de près de 8%, l'action AT&T a en revanche cédé 3% après l'apparition des premières rumeurs sur un futur mariage, signe que l'opération suscite des doutes chez les investisseurs, notamment en raison de son financement.
AT&T a annoncé qu'il financerait la transaction par de l'endettement et avec les liquidités à sa disposition, qui ne s'élèvent qu'à 7,2 milliards de dollars. De nouveaux emprunts pourraient fragiliser un peu plus l'opérateur aux yeux des agences de notation alors que son endettement net s'élevait déjà à 120 milliards de dollars au 30 juin selon Moody's.
AT&T s'attend à ce que l'opération soit relutive dès la première année suivant sa conclusion et à ce que les synergies de coûts atteignent un milliard de dollars par an au bout de trois ans.
LES PROMESSES DE LA 5G
Les précédentes tentatives de marier contenus et moyens de diffusion ont rarement été concluantes, comme l'a prouvé une autre opération impliquant déjà Time Warner, son rachat par AOL en janvier 2000 au plus fort de la bulle internet. Ce mariage, dissous au fil du temps, est considéré comme un des plus mal avisés jamais réalisés.
Les opérateurs télécoms pensent cependant que disposer d'un important catalogue de contenus les place en position de force vis-à-vis des autres producteurs d'information ou de divertissements.
Ils parient aussi sur les développements technologiques, notamment l'avènement annoncé de la 5G, future norme de diffusion à haut débit qui pourrait permettre la diffusion de contenus toujours plus élaborés sur des terminaux mobiles aux dépens de la télévision payante.
"Nous pensons que la 5G mobile est en train d'arriver et que la 5G mobile va changer la donne de manière considérable", écrit Rich Tullo, directeur de recherches chez Albert Fried & Co, dans une note.
Peu après l'annonce de l'accord, AT&T a fait état pour le troisième trimestre d'un bénéfice ajusté par action de 74 cents, identique à l'an dernier et conforme au consensus Thomson Reuters I/B/E/S. Il a relevé son dividende trimestriel d'un cent à 49 cents par action.
Time Warner, qui n'a pas encore publié ses résultats, a fait savoir qu'ils témoigneraient d'une croissance du chiffre d'affaires et du bénéfice d'exploitation dans chacune de ses divisions et d'une progression à deux chiffres du bénéfice.
Il s'agit de la plus importante fusion de l'année dans le monde. Elle devrait être observée à la loupe par les autorités de la concurrence mais aussi par les investisseurs en raison de son coût.
Les actionnaires de Time Warner, dont le portefeuille d'activités inclut entre autres les chaînes de télévision HBO et CNN et le studio de cinéma Warner Bros, recevront 107,50 dollars par action, moitié en numéraire, moitié en actions AT&T.
Les deux groupes espèrent conclure la transaction avant la fin de 2017.
La concentration à l'oeuvre dans les télécoms et les médias suscite des inquiétudes politiques aux Etats-Unis et des voix de parlementaires se sont déjà élevées pour réclamer un examen attentif de la fusion entre AT&T et Time Warner.
Donald Trump, qui se plaint d'une couverture médiatique hostile à son encontre, notamment de CNN, a déclaré samedi lors d'un rassemblement électoral qu'il bloquerait cette opération s'il est élu président des Etats-Unis le 8 novembre. "C'est trop de pouvoir concentré dans les mains de trop peu de gens", a dit le candidat républicain.
Il n'a pas été possible dans l'immédiat d'obtenir de réaction de la part de sa rivale démocrate Hillary Clinton.
Randall Stephenson, directeur général d'AT&T, a jugé que cette transaction était plus "verticale" qu'"horizontale". "Aucun concurrent n'est retiré du marché, aucun tort n'est créé sur le plan de la concurrence en unissant ces deux entreprises", a-t-il dit. "Nous pensons donc que la moindre inquiétude des autorités réglementaires trouvera une réponse adéquate dans les conditions (de la fusion), c'est ainsi que nous anticipons les choses."
ENDETTEMENT
AT&T, dont l'activité de téléphonie sans fil et de services à haut débit montre des signes de ralentissement, s'est déjà renforcé dans les médias l'an dernier en rachetant l'opérateur de télévision par satellite DirecTV pour 48,5 milliards de dollars.
Le groupe de Dallas comptait environ 142 millions d'abonnés mobile en Amérique du Nord au 30 juin et environ 38 millions de clients vidéo via DirectTV et son service U-verse.
Time Warner, basé à New York, est de son côté un géant des médias, du cinéma, avec notamment les films "Batman" et "Harry Potter", et des jeux vidéo. Il détient aussi 10% dans le site de vidéo en streaming Hulu. La chaîne HBO, spécialisée dans les séries, compte à elle seule plus de 130 millions d'abonnés.
Time Warner a finalement accepté de se vendre après avoir rejeté en 2014 une proposition de rachat de 80 milliards de dollars de Twenty-First Century Fox.
Ce rachat de Time Warner par AT&T est le dernier épisode en date du mouvement de consolidation dans les secteurs des médias et des télécoms. Comcast Communications a déjà mis la main sur NBCUniversal pour 30 milliards de dollars et plus récemment sur les studios DreamWorks Animation pour 3,8 milliards de dollars, tandis que Verizon Communications, grand concurrent d'AT&T, est en train d'acquérir Yahoo pour 4,8 milliards de dollars.
Si le titre Time Warner a bondi vendredi à la Bourse de New York, avec une hausse de près de 8%, l'action AT&T a en revanche cédé 3% après l'apparition des premières rumeurs sur un futur mariage, signe que l'opération suscite des doutes chez les investisseurs, notamment en raison de son financement.
AT&T a annoncé qu'il financerait la transaction par de l'endettement et avec les liquidités à sa disposition, qui ne s'élèvent qu'à 7,2 milliards de dollars. De nouveaux emprunts pourraient fragiliser un peu plus l'opérateur aux yeux des agences de notation alors que son endettement net s'élevait déjà à 120 milliards de dollars au 30 juin selon Moody's.
AT&T s'attend à ce que l'opération soit relutive dès la première année suivant sa conclusion et à ce que les synergies de coûts atteignent un milliard de dollars par an au bout de trois ans.
LES PROMESSES DE LA 5G
Les précédentes tentatives de marier contenus et moyens de diffusion ont rarement été concluantes, comme l'a prouvé une autre opération impliquant déjà Time Warner, son rachat par AOL en janvier 2000 au plus fort de la bulle internet. Ce mariage, dissous au fil du temps, est considéré comme un des plus mal avisés jamais réalisés.
Les opérateurs télécoms pensent cependant que disposer d'un important catalogue de contenus les place en position de force vis-à-vis des autres producteurs d'information ou de divertissements.
Ils parient aussi sur les développements technologiques, notamment l'avènement annoncé de la 5G, future norme de diffusion à haut débit qui pourrait permettre la diffusion de contenus toujours plus élaborés sur des terminaux mobiles aux dépens de la télévision payante.
"Nous pensons que la 5G mobile est en train d'arriver et que la 5G mobile va changer la donne de manière considérable", écrit Rich Tullo, directeur de recherches chez Albert Fried & Co, dans une note.
Peu après l'annonce de l'accord, AT&T a fait état pour le troisième trimestre d'un bénéfice ajusté par action de 74 cents, identique à l'an dernier et conforme au consensus Thomson Reuters I/B/E/S. Il a relevé son dividende trimestriel d'un cent à 49 cents par action.
Time Warner, qui n'a pas encore publié ses résultats, a fait savoir qu'ils témoigneraient d'une croissance du chiffre d'affaires et du bénéfice d'exploitation dans chacune de ses divisions et d'une progression à deux chiffres du bénéfice.