La frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso a été le théâtre d’un nouvel incident, aux contours encore flous, entre soldats des deux pays. Selon plusieurs sources sécuritaires ivoiriennes, deux militaires burkinabés ont franchi la frontière, mercredi 27 mars en début d’après-midi, et seraient entrés, armés de fusils d’assaut AK-47, dans le marché de Dantou, dans le département de Téhini (nord-est), à 3 km du Burkina Faso.
L’affaire inquiète alors que les tensions entre les deux pays n’ont cessé de croître depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Traoré à Ouagadougou, en septembre 2022. Rapidement interpellés par l’armée ivoirienne, le soldat de première classe et un supplétif des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dont « rien n’indiquait qu’ils sont militaires », selon un officier dans la zone, ont été acheminés vers la base la plus proche, à Togolokaye, avant d’être conduits à la gendarmerie de Bouna, où ils se trouvent toujours.
Alerté par l’arrestation de leurs collègues, un groupe de soldats burkinabés a alors fait à son tour incursion en territoire ivoirien. Pour le repousser, les forces de sécurité ivoiriennes basées à Togolokaye auraient demandé l’appui aérien d’un hélicoptère MI-24. Des échanges de tirs auraient eu lieu à Dantou aux alentours de 15 heures. L’hélicoptère aurait essuyé des tirs, selon une source militaire ivoirienne, et riposté avant de se replier.
Plusieurs autres sources au sein de l’armée démentent tout affrontement. Aucune victime n’est à déplorer, et la situation est redevenue calme...Ce genre d’incident est récurrent dans ces zones où la séparation entre les deux pays est mal délimitée. [Le Monde]