106ème anniversaire de la Déclaration Balfour: Gaza témoin d'un crime continu soutenu par l'Occident

Jeudi 2 Novembre 2023

La Déclaration de Lord Balfour, élément déclencheur de l'expulsion des Palestiniens des territoires de la Palestine en 1917

Les Palestiniens du monde entier commémorent, aujourd'hui, le 106e anniversaire de la publication de la « Déclaration Balfour », en vertu de laquelle le Royaume-Uni avait accordé la terre de Palestine au mouvement sioniste, avant que l’État d’Israël ne soit déclaré.

 

L’anniversaire de la promesse est commémoré cette année parallèlement à une guerre dévastatrice israélienne qui dure depuis 27 jours contre la bande de Gaza, avec le soutien occidental du Royaume-Uni, des États-Unis, de la France, de l’Allemagne et du Canada, à Tel Aviv.

 

L'armée israélienne a étendu ses attaques aériennes et terrestres sur l'enclave assiégée, qui fait l'objet de frappes aériennes incessantes depuis une attaque transfrontalière perpétrée par le Hamas en date du 7 octobre.

 

Depuis le début de la guerre, Israël a coupé l'approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments, en électricité et en carburant aux 2,3 millions de Palestiniens de Gaza, qui souffrent déjà de conditions de vie extrêmement détériorées, en raison du siège israélien qui dure depuis 17 ans.

 

* La Déclaration Balfour

 

La Déclaration Balfour a été publiée en 1917 et a joué un rôle majeur dans la création de l’État d’Israël sur le territoire palestinien occupé en 1948, tandis que les Palestiniens attendent toujours la création de leur État indépendant.

 

Le 2 novembre 1917, le ministre britannique des Affaires étrangères, Arthur James Balfour, envoya une lettre, plus tard connue sous le nom de «Déclaration Balfour», à Lord Lionel Walter Rothschild, un dirigeant du mouvement sioniste.

Le texte de la lettre était le suivant: 

 

«J'ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l'adresse des aspirations sionistes, déclaration soumise au cabinet et approuvée par lui.

 

Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays.
 

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste».

 

Balfour a affirmé dans sa lettre que le Royaume-Uni préserverait les droits des autres nationalités résidant en Palestine, une promesse qui n'a clairement pas été tenue et qui a coïncidé avec l’occupation de l’ensemble du territoire de la Palestine, par le Royaume-Uni, pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918).

 

Un an plus tard, l'Italie et la France annonçaient s’associer à la ligne britannique, avant que les Etats-Unis et le Japon ne déclarent également leur approbation en 1919.

 

Au cours de la période de l’occupation britannique de la Palestine (1917-1948), Londres a oeuvré à faire venir des Juifs de tous les pays du monde et à les soutenir pour établir l’État d’Israël.

 

*Le crime subsiste

 

Wassef Abou Youssef, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a fait savoir à Anadolu que la Déclaration Balfour avait jeté les bases du déracinement du peuple palestinien et de la perpétration de massacres de toutes sortes afin d'en imposer les faits sur le terrain, ce qui a abouti au déplacement et à la mort de la moitié du peuple palestinien.

 

Il a, en outre, souligné que la promesse faite par le Royaume-Uni au mouvement sioniste avait été approuvée par les pays coloniaux qui voulaient protéger leurs intérêts. Et de poursuivre: 

 

«Le mouvement sioniste commet, depuis lors, des massacres incessants contre notre peuple. Cela ne nous dissuadera pas et ne brisera pas notre détermination à lutter jusqu'à la création de notre État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale».

 

«Israël continue de commettre des crimes avec le soutien de ces pays coloniaux couvrent les atrocités subies par le peuple palestinien», a-t-il déploré.

 

*Couverture coloniale

 

Le directeur du Centre d'études Yabous, Souleiman Basharat, a affimé ce qui suit à Anadolu: 

 

«La déclaration Balfour est le plus douloureux des souvenirs du peuple palestinien au quotidien, car il perçoit ses répercussions dans les détails de tous les jours».

 

Basharat a ajouté que toutes les pratiques de l'occupation sont le fruit de cette promesse, qu'il s'agisse de tuer, de détruire ou de confisquer des terres. Son impact est perceptible, aujourd'hui, à travers les massacres massifs dans la Bande de Gaza, selon lui.

 

Et d'ajouter: «La promesse représente aujourd'hui beaucoup plus que ce que le Royaume-Uni avait offert au mouvement sioniste pour mettre fin à l'existence du peuple palestinien avec toutes ses composantes. Elle représente, désormais, le soutien apporté à Israël par les États-Unis et les pays coloniaux, y compris le Royaume-Uni, dans sa guerre contre Gaza, en lui garantissant une couverture pour "les massacres systématiques" de civils». [AA]

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