Fodé Roland Diagne
Dans son rapport intitulé « porter haut levé le grand drapeau du socialisme à la chinoise et lutter ensemble pour l’édification intégrale d’un pays socialiste moderne », le PCC a annoncé lors de son 20éme congrès en octobre 2022 que « dans le cadre de l’édification intégrale d’un grand pays socialiste moderne, nos dispositions stratégiques globales prévoient deux étapes : réaliser pour l’essentiel la modernisation socialiste de 2020 à 2035, et faire de la Chine un grand pays socialiste moderne, beau, prospère, puissant, démocratique, harmonieux et hautement civilisé de 2035 au milieu du siècle ».
Alors que lors de son 20ème congrès en février 1956, le PCUS mettait l’accent sur la « déstalinisation » présentant le passé soviétique comme relevant du « criminel culte de la personnalité » tout en prônant « le passage pacifique au socialisme et la coexistence pacifique » avec l’impérialisme et l’édification du « communisme en URSS » vers les années 1980.
Si nous connaissons aujourd’hui le résultat catastrophique produit par la révision réformiste de la ligne révolutionnaire qui a enfanté les victoires de la Révolution d’Octobre, l’édification du socialisme, l’écrasement de la bête immonde fasciste puis la reconstruction de l’URSS d’après guerre couvrant la période allant de 1917 aux années 50, les hésitations voire le doute sur la nature socialiste-communiste de l’expérience chinoise en cours traversent les mouvements communistes, ouvriers et populaires au plan mondial.
Profitant de la défaite de l’URSS et du camp socialiste d’Europe, les idéologues bourgeois du centre, des pays dépendants et des néocolonies, assénant à dessein la « fin de l’histoire et l’éternité du capitalisme », avaient pour but d’imposer la croyance européocentriste et occidentalo-centriste que le camp socialiste n'inclut pas la Chine Populaire, la Corée du Nord, le Vietnam, le Laos et Cuba. Que le marxisme-léninisme, le communisme est étranger aux autres continents et peuples et est donc une propriété exclusive de l’Europe et les USA. Il s’agit là d’une transposition littérale sur le camp socialiste de la division prédatrice impérialiste du monde capitaliste entre centre développé hégémonique et périphérie sous développée dominée.
L’impérialisme s’est évertué ainsi à détruire la conscience, la foi et la détermination des classes laborieuses dans leur rôle historique de fossoyeurs du capitalisme dans chaque pays et à l’échelle mondiale. L’offensive idéologique du patronat mondial a imposé aux travailleurs et aux peuples les mensonges de « l’éternité » de son mode de production, de « there is no alternativ » à la pensée unique totalitaire libérale et de sa supposée « l’invincibilité » que ses défaites en Afghanistan, en Syrie, au Mali, à Hong Kong et en Ukraine démentent aux yeux du monde.
Et quand la crise de surproduction et de suraccumulation de son système a commencé à produire ses effets socialement dévastateurs et anti-démocratiques, l’impérialisme a ressuscité les différentes variantes de fascisme tant au centre qu’à la périphérie du capitalisme mondial pour empêcher par la division le nouvel éveil inévitable de la conscience de classe des masses laborieuses et de la conscience patriotique des peuples opprimés.
L’histoire reprend sa marche vers le progrès économique et sociale
Alors que partout ailleurs le monde impérialiste s’achemine actuellement vers la paupérisation des travailleurs et des peuples pendant qu’explosent les profits des actionnaires des monopoles capitalistes, les Communistes chinois, qui ont libéré un pays continent où mouraient de faim des populations entières, montrent au monde entier des performances économiques et sociales que seule l’URSS avait pu réaliser dans la première moitié du XXéme siècle. Il nous faut donc scruter le cas chinois en donnant la parole à son principal dirigeant pour essayer de comprendre l’éveil chinois.
Le PCC définit la base de sa démarche par le fait que « La modernisation chinoise se caractérise par la prospérité commune du peuple tout entier. Réaliser la prospérité commune est l’exigence essentielle du socialisme à la chinoise et aussi un long processus historique. Nous devons continuer à considérer la réalisation de l’aspiration du peuple à une vie meilleure comme le point de départ et le but ultime de la modernisation, travailler à défendre et promouvoir l’équité et la justice sociales, et nous efforcer de réaliser la prospérité commune de toute la population, tout en évitant résolument que se crée une polarisation sociale.
La modernisation chinoise se caractérise par l’équilibre entre la civilisation matérielle et spirituelle. Assurer une grande richesse matérielle et spirituelle constitue une exigence fondamentale de la modernisation socialiste. Le socialisme n’est pas synonyme de pénurie de biens matériels ni de pauvreté d’esprit. Nous devons sans cesse consolider les bases matérielles de la modernisation et renforcer les conditions matérielles nécessaires à ce que la population mène une vie heureuse. En même temps, nous devons développer énergiquement une culture socialiste à caractère avancé, renforcer l’éducation relative aux idéaux et aux convictions, perpétuer la civilisation chinoise, et promouvoir l’abondance matérielle globale et l’épanouissement général de l’individu ».
A partir de cette vision globale, le rapport de Xi Jinping expose les réalisations suivantes entre le 19éme et le 20éme congrès du PCC :
« Notre puissance économique a, de ce fait, connu une croissance historique : le PIB chinois est passé de 54 000 milliards de yuans à 114 000 milliards de yuans, et représente 18,5 % de l’économie mondiale, soit une hausse de 7,2 points de pourcentage, ce qui a permis à la Chine de préserver solidement sa deuxième place au monde; et le PIB par habitant est passé de 39 800 yuans à 81 000 yuans. Nous occupons la première place mondiale quant au volume global de la production de céréales; la sécurité alimentaire et énergétique de plus de 1,4 milliard de personnes est effectivement garantie. Le taux d’urbanisation a augmenté de 11,6 points de pourcentage pour se chiffrer à 64,7 %.
La valeur ajoutée réalisée par notre industrie manufacturière et le volume des réserves de devises que nous possédons se sont classés tous les deux à la première place du monde. Nous avons construit les plus grands réseaux de trains à grande vitesse et d’autoroutes à l’échelle mondiale et enregistré de grands succès dans la construction de ports et d’aéroports ainsi que dans la construction d’infrastructures dans les domaines hydraulique, énergétique et informatique.
Nous avons accéléré nos progrès en matière d’indépendance et de compétences scientifiques. Nos investissements en R-D dans toute la société sont passés de 1 000 milliards à 2 800 milliards de yuans, ce qui a permis à la Chine de maintenir la deuxième position mondiale dans ce domaine, et nous sommes classés à la première place mondiale en ce qui a trait au nombre de chercheurs.
Nous avons renforcé continuellement la recherche fondamentale et l’innovation originale, réalisé des percées dans certaines technologies clés et technologies de base, consolidé les industries émergentes d’importance stratégique, et obtenu d’importants résultats dans les domaines tels que le vol spatial habité, l’exploration lunaire et martienne, l’exploration des fonds marins et du sous-sol, le supercalculateur, la navigation par satellite, l’information quantique, la technologie électronucléaire, les nouvelles technologies énergétiques, l’avion gros porteur et la biomédecine. La Chine a ainsi rejoint les rangs des pays les plus innovants ».
Ce développement économique, scientifique et technologique fulgurant a permis d’achever la phase actuelle de la lutte contre la misère et l’élévation du niveau de vie globale des Chinois « en poursuivant l’assistance ciblée aux démunis, nous avons mis toutes nos élites à contribution, et remporté la victoire de la bataille décisive contre la pauvreté qui est la plus grande de l’histoire de l’humanité : 832 districts pauvres et près de 100 millions de ruraux démunis sont sortis de la pauvreté, tandis que plus de 9,6 millions de personnes pauvres ont été relogées dans des régions plus prospères. Cette victoire historique a permis d’éradiquer la pauvreté absolue en Chine et d’apporter une contribution majeure à la réduction de la pauvreté dans le monde ».
« Nous avons poursuivi nos efforts afin que les enfants grandissent sainement, que tout le monde ait accès à l’éducation, que tout travail soit rémunéré, que chacun soit couvert par l’assurance maladie et l’assurance vieillesse, que chaque habitant dispose d’un logement décent et que les démunis puissent recevoir une aide, ce qui a permis d’améliorer la vie de notre peuple à tout point de vue. L’espérance de vie moyenne a atteint 78,2 ans. Le revenu disponible par habitant est passé de 16 500 yuans à 35 100 yuans. Plus de 13 millions de nouveaux emplois ont été créés en moyenne par an dans les zones urbaines du pays.
La Chine a établi les plus grands systèmes du monde en matière de protection sociale et dans les domaines éducatif, médical et sanitaire : le taux de scolarité a réalisé un bond historique, 1,04 milliard de personnes sont couvertes par l’assurance vieillesse de base, et le taux de couverture de l’assurance maladie de base s’est stabilisé à 95 %. Nous avons réajusté à temps notre politique de natalité.
Les conditions de logement des habitants se sont considérablement améliorées grâce à la rénovation de plus de 42 millions d’habitations rudimentaires en ville et de plus de 24 millions de maisons vétustes dans les campagnes. On compte maintenant 1,03 milliard d’usagers de l’Internet. Le sentiment de satisfaction, de bonheur et de sécurité du peuple est mieux assuré, plus grand et plus durable, et de nouveaux progrès ont été remportés dans la promotion de la prospérité commune de la population ».
« Nous devons continuer à accorder la priorité à la répartition des revenus selon le travail fourni tout en maintenant la coexistence de multiples modes de distribution, et établir un système institutionnel coordonnant la distribution primaire, la redistribution et la tierce distribution. Il convient de chercher à augmenter la part des revenus des habitants dans la répartition du revenu national et la part des rémunérations du travail dans la distribution primaire ».
La fin pour l’essentiel de la pauvreté en Chine résulte du développement des forces productives, condition du développement économique base d’une répartition progressivement égalitaire des richesses produites par le travail.
Confronté au changement défavorable du rapport des forces consécutif à la défaite du camp socialiste d’Europe et la restauration du capitalisme en URSS, les Communistes chinois font l’analyse suivante :
« Il faut adopter une approche systémique. Toutes les choses du monde sont interconnectées et interdépendantes. Ce n’est qu’en observant les choses d’un point de vue selon lequel elles sont toutes liées, appartiennent à un système global et évoluent sans cesse que nous arriverons à bien saisir les lois objectives de leur développement. La Chine est un grand pays en voie de développement qui se trouve encore au stade primaire du socialisme et connaît actuellement une transformation sociale large et profonde. Par conséquent, la poursuite de la réforme et du développement ainsi que le réajustement des rapports d’intérêts pourraient avoir de grandes répercussions.
Nous devons nous baser sur les expériences du passé pour mieux appréhender la réalité actuelle, et voir au-delà des apparences pour saisir l’essentiel ; comprendre la relation entre le tout et la partie, le court terme et le long terme, l’ensemble et le détail, la contradiction principale et les contradictions secondaires, ainsi que le général et le particulier; nous améliorer sur le plan de la pensée de la gouvernance en vertu de la loi ainsi que sur les plans de la pensée stratégique, historique, dialectique, systémique et novatrice; savoir envisager toutes les éventualités, même le pire; enfin, proposer des concepts et des approches scientifiques permettant de réfléchir à des stratégies proactives, de planifier en tenant compte de la situation globale et de faire avancer de manière synergique les diverses causes du Parti et de l’État ».
La sinisation du marxisme-léninisme
La clef du succès du développement chinois réside dans la compréhension que la science, précisément le socialisme scientifique ou communisme, n’est le monopole d’aucun pays, d’aucune nation, d’aucun peuple. Que le marxisme-léninisme est un guide pour l’action révolutionnaire qui n’est opérationnel que s'il est adapté aux conditions nationales propres de chaque pays, chaque nation, chaque peuple.
« Les communistes chinois ont tous profondément compris que ce n’est qu’en combinant les principes fondamentaux du marxisme avec les réalités concrètes de la Chine et le meilleur de sa culture traditionnelle, ainsi qu’en appliquant le matérialisme dialectique et le matérialisme historique qu’ils pourront répondre adéquatement aux grandes questions qui se posent dans notre époque et au cours de notre pratique, et assurer la vitalité permanente et le dynamisme exceptionnel du marxisme. Pour préserver et développer le marxisme, nous devons absolument l’adapter à la réalité chinoise.
Si nous prenons pour guide le marxisme, c’est pour résoudre les questions propres à la Chine en recourant à la conception du monde et à la méthodologie marxistes, au lieu d’apprendre par cœur ou de répéter machinalement des conclusions et phrases toutes faites ou de faire du marxisme un dogme figé. Il faut que nous persistions à libérer notre pensée, à faire preuve d’objectivité, à avancer avec notre époque et à rechercher la vérité et l’efficacité.
Partant toujours de la réalité, nous devons nous attacher à résoudre les problèmes réels rencontrés au cours de la réforme, de l’ouverture et de la modernisation socialiste qui se posent à nous dans la nouvelle ère, nous efforcer de répondre aux questions de la Chine, du monde, du peuple et de l’époque, apporter des solutions justes qui sont adaptées à la réalité chinoise et aux exigences de l’époque, avoir une compréhension scientifique des choses conforme aux lois objectives, et aboutir à des résultats théoriques qui évoluent avec le temps, tout cela, afin de mieux guider la pratique de la Chine.
Pour préserver et développer le marxisme, nous devons absolument l’associer au meilleur de la culture traditionnelle chinoise. Ce n’est qu’en étant enraciné dans le sol fertile de l’histoire et de la culture d’un pays ou d’une nation que l’arbre de la vérité du marxisme sera plus verdoyant et profondément ancré dans la terre ».
« L’innovation théorique est sans limites, tout comme la pratique. Il incombe à tous les communistes chinois d’aujourd’hui d’assumer leur grande responsabilité historique, c’est-à-dire d’écrire sans cesse de nouveaux chapitres dans la sinisation et l’actualisation du marxisme ».
Cette démarche qui allie adaptation de la science marxiste-léniniste aux réalités nationales et actualisation de la théorie révolutionnaire sur la base de la pratique pour solutionner les problèmes du développement national dans une perspective d’édification du socialisme.
Le parti communiste est le laboratoire scientifique de la pensée et de la pratique transformatrice
La Chine populaire est dirigée par une coalition patriotique dont la force d’avant-garde est le PCC qui a accumulé une longue expérience pour surmonter pas à pas de multiples épreuves qui en font les succès d’aujourd’hui. Les caractéristiques qui ont favorisé cette fulgurante réussite chinoise sont expliquées ainsi :
« Après cent années de lutte, le PCC est devenu plus déterminé et plus vigoureux dans ses combats révolutionnaires, et ses capacités en matière de direction politique, d’orientation idéologique, de mobilisation populaire et d’influence sociale se sont nettement renforcées. Le Parti a toujours maintenu ses liens de chair et de sang avec les masses populaires, s’est tenu à la pointe de notre temps tout au long du processus historique marqué par une conjoncture internationale en profonde mutation, est demeuré le soutien spirituel du peuple chinois durant la lutte contre les divers risques et épreuves venant tant de l’intérieur que de l’extérieur, et est resté à jamais le ferme noyau dirigeant dans le processus historique du maintien et du développement du socialisme à la chinoise ».
« Le succès de la voie frayée par le PCC durant cent années de lutte est le résultat de l’exploration indépendante et autonome du peuple sous la direction du Parti. C’est à travers la pratique que les communistes chinois, s’appuyant sur leurs propres forces, ont écrit un chapitre marxiste propre à la Chine. Un point essentiel doit être souligné : pour résoudre les problèmes de la Chine, il faut partir de la situation concrète du pays, et il appartient au peuple chinois, et à lui seul, d’y apporter les solutions adéquates. Nous devons raffermir notre foi dans le marxisme et nos convictions dans le socialisme à la chinoise, renforcer la confiance que nous avons dans notre voie, notre théorie, notre régime et notre culture, et faire de nouvelles contributions au développement du marxisme en faisant preuve d’un esprit créateur et d’un plus grand sens des responsabilités face à l’histoire. Pour y parvenir, nous ne devons pas agir sans tenir compte de l’évolution des circonstances, tomber dans le repli sur soi ou l’immobilisme, ni copier les modèles des autres pays ou imiter aveuglément ce qui vient de l’étranger sans être en mesure de l’assimiler. Il faut savoir innover tout en maintenant les principes fondamentaux ».
Les 96 millions de militants du PCC sont ainsi invités à aborder les tâches pour bâtir « la société de l’aisance » en gardant le cap sur l’engagement initial des fondateurs et l’aptitude à lier « esprit révolutionnaire et esprit pratique » selon la formule de Lénine :
« Nous devons répondre aux exigences globales de l’édification du Parti dans la nouvelle ère, améliorer le système d’application intégrale d’une discipline rigoureuse dans les rangs du Parti et développer sur tous les plans l’aptitude du Parti à se purifier, se perfectionner, se rénover et s’améliorer, de sorte que notre parti ne dévie jamais de son engagement initial, garde toujours à l’esprit sa mission, et reste éternellement la force directrice inébranlable du développement du socialisme à la chinoise ».
« Nous avons approfondi l’application intégrale d’une discipline rigoureuse dans les rangs du Parti en gardant toujours à l’esprit le dicton selon lequel « pour faire du bon acier, il faut être bon forgeron ». En commençant par l’élaboration et l’application des « huit recommandations » du Comité central, nous avons formulé et concrétisé les exigences globales de l’édification du Parti dans la nouvelle ère, mené les différentes activités de l’édification du Parti dans le cadre de son édification politique, et associé continuellement l’édification idéologique du Parti à sa gestion institutionnelle. Tout en étant plus stricts concernant la vie politique interne du Parti, nous avons mené constamment des formations intensives en son sein, proposé et poursuivi la ligne organisationnelle du Parti de la nouvelle ère, mis l’accent sur les critères politiques pour la sélection et la nomination des cadres, renforcé les inspections politiques, mis en place une réglementation relativement complète au sein du Parti, et veillé à ce que tous les membres du Parti raffermissent leurs idéaux et convictions, mettent en place une organisation plus rigoureuse, et respectent strictement la discipline et les règlements du Parti. Nous avons poursuivi nos efforts pour améliorer le style de travail et faire régner une discipline rigoureuse, corrigé les « quatre vices » avec une ténacité d’acier, contrecarré la mentalité de privilégiés et ses manifestations, et lutté avec détermination contre les comportements malsains et la corruption portant directement atteinte aux intérêts de la population, ce qui nous a permis d’éliminer des tendances malsaines persistantes que nous n’avions pas su éradiquer auparavant, et de corriger des maux graves et invétérés. Nous avons mené une lutte sans précédent contre la corruption, guéri les maux et rétabli l’ordre en assumant nos missions et nos responsabilités de « nous mettre à dos une minorité pour ne pas décevoir la majorité ». Nous avons œuvré à éradiquer la corruption selon la formule « ne pas oser, ne pas pouvoir, ne pas songer », et adopté une approche multidimensionnelle pour réprimer aussi bien les « tigres » que les « mouches » et les « renards ». La lutte contre la corruption a ainsi enregistré une victoire décisive et a été consolidée sur toute la ligne, et les dangers graves et latents au sein du Parti, de l’État et de l’armée ont été éliminés, ce qui a assuré que le pouvoir confié par le peuple et le Parti soit toujours utilisé pour le bonheur du peuple. Au travers d’efforts inlassables, le Parti a trouvé l’auto-révolution comme deuxième solution pour rompre le cycle de l’histoire où l’on passe perpétuellement de l’ordre au chaos, et de l’ascension au déclin. L’aptitude du Parti à se purifier, se perfectionner, se rénover et s’améliorer a augmenté manifestement ; la tendance au relâchement et au laxisme dans le contrôle et l’administration du Parti a été renversée ; et un environnement politique propre et intègre s’est instauré et développé au sein du Parti. Tout cela nous donne l’assurance que la nature, la couleur et la vertu du Parti demeureront inchangées ».
Les générations actuelles de communistes doivent assimiler l’idéologie et la discipline révolutionnaire tout en luttant contre la bureaucratisation et la corruption qui sont des stigmates inhérents à l’environnement capitaliste interne et externe dans lequel baigne la Chine Populaire et l’édification du socialisme :
« Nous instruirons simultanément les membres du Parti sur l’esprit communiste, le style de travail et la discipline du Parti, pour qu’ils « renforcent leur énergie essentielle et retrouvent leur essence vitale » sur le plan idéologique, forgent leur esprit communiste, renforcent leur capacité à résister à la corruption, et se nourrissent de l’idéal de justice que préconise la maxime « ne se laisser corrompre ni par la richesse ni par les honneurs ; ne pas changer de conduite dans la pauvreté et l’abaissement ; ne se laisser ébranler ni par la menace ni par la violence ». 7) Remporter la victoire totale de la bataille décisive et prolongée contre la corruption. La corruption est le cancer le plus grave qui soit, celui qui porte atteinte à la survie et à la combativité du Parti. La lutte anticorruption est l’auto-révolution la plus radicale de notre parti. Tant que le terrain et les conditions favorables à la corruption existeront, le combat contre la corruption ne devra pas s’arrêter, même une seconde, et la trompette guerrière devra continuer à résonner. Nous poursuivrons notre combat contre la corruption selon la formule « ne pas oser, ne pas pouvoir, ne pas songer », et des efforts synergiques devront être déployés simultanément dans les trois aspects de la formule susmentionnée. Nous adopterons la tolérance zéro à l’égard de la corruption et de ses auteurs, en jugulant de manière plus ferme les nouveaux cas et en réduisant de manière plus efficace le nombre de cas non résolus. Il est nécessaire de sanctionner sévèrement les cas de corruption où sont imbriqués le pouvoir politique et le pouvoir de l’argent ; de prévenir attentivement les cas où les cadres dirigeants se transforment en porte-parole ou lobbys des groupes d’intérêts et des cliques influentes ; et de résoudre la question de la connivence entre les hommes politiques et le milieu des affaires qui porte atteinte au climat politique et au développement économique, en s’assurant que chaque coupable soit puni sans la moindre indulgence. Nous approfondirons la lutte anticorruption dans les secteurs où le pouvoir est réuni, les investissements sont importants et les ressources sont abondantes ; punirons résolument les « mouches » (les petits fonctionnaires corrompus qui se trouvent parmi les masses populaires); et sanctionnerons fermement la famille (conjoint, enfants et leur conjoint) et l’entourage proche des cadres dirigeants qui exercent un trafic d’influence. Nous continuerons à sévir autant contre la corruption active que la corruption passive, et punirons les nouvelles formes de corruption et la corruption cachée ».
L’édification de la démocratie populaire
La Chine se veut une antithèse à l’hégémonie culturaliste occidentale qui a imposé au monde son modèle de dictature de classe bourgeoise sous la forme du multipartisme, de l’alternance droite/gauche et de la « liberté » individuelle conditionnée en réalité par le pouvoir de l’argent roi :
« La Chine est un pays socialiste de dictature démocratique populaire, dirigé par la classe ouvrière et fondé sur l’alliance des ouvriers et des paysans. Tous les pouvoirs de l’État appartiennent au peuple. La démocratie populaire est l’âme du socialisme et le pilier de l’édification intégrale d’un pays socialiste moderne. La démocratie populaire intégrale est la nature propre de la démocratie socialiste ; c’est la démocratie la plus large, la plus réelle et la plus efficace ».
« Perfectionner le système de gouvernance sociale. Il nous faut optimiser le système de gouvernance sociale dit « concertation, synergie et partage » et améliorer l’efficacité de la gouvernance sociale. En maintenant et développant une version Ère nouvelle de l’« Expérience de Fengqiao » aux échelons de base de la société, nous veillerons à perfectionner le mécanisme assurant une gestion adéquate des contradictions au sein du peuple dans la nouvelle situation que nous connaissons ; à renforcer et améliorer la gestion des doléances écrites et orales du peuple ; à fluidifier et réglementer les voies d’expression des revendications des masses populaires, de conciliation de leurs intérêts et de garantie de leurs droits et intérêts ; à parfaire la plateforme de gouvernance aux échelons de base qui est caractérisée par une gestion en mode de maillage, soutenue par l’informatique, et qui offre des services personnalisés ; à optimiser le système de gestion dans les quartiers d’habitation urbains et ruraux ; à apporter, dès leur émergence, une solution aux différends et divergences aux échelons de base ».
« En exerçant le pouvoir conformément à la loi et dans un esprit scientifique et démocratique, nous mettrons en œuvre le centralisme démocratique, renouvellerons et perfectionnerons notre mode de direction, et élèverons notre aptitude à maintenir l’orientation politique juste, à tenir compte de la situation globale, à adopter des politiques pertinentes et à faire progresser les réformes, tout en mobilisant l’initiative de tous les milieux. Nous renforcerons la politisation au sein du Parti, adapterons la vie politique du Parti à l’époque, la conformerons aux principes du Parti et la rendrons plus combative. Il convient également de continuer à se servir de la critique et de l’autocritique comme moyen d’assainir l’environnement politique au sein du Parti ».
« Il faut soutenir et garantir l’exercice du pouvoir de l’État par le peuple au moyen des assemblées populaires, et veiller à ce que les assemblées populaires à tous les échelons soient élues démocratiquement, assument leurs responsabilités devant le peuple et se soumettent à son contrôle. Il faut également soutenir et garantir l’exercice, par les assemblées populaires et leurs comités permanents, de leurs attributions en matière de législation, de supervision, de prise de décisions, de nomination et de destitution des responsables conformément à la loi ; parfaire le système de contrôle exercé par les assemblées populaires sur les organismes administratifs, les organes chargés de la supervision, les tribunaux et les parquets ; et défendre l’unité, le respect et l’autorité du droit national ».
Fidélité à l’engagement initial et rupture tactique dans la continuité stratégique
Les statuts adoptés intègrent l’exigence de rétablir la combativité militante révolutionnaire que la coexistence entre secteur socialiste dominant, secteur capitaliste, PME/PMI, petite production privée met quotidiennement à l’épreuve. Formation, transmission de l’histoire du PCC, développement de l’initiative individuelle et collective, critique et autocritique et unité sont les maîtres mots pour vaincre l’adversité et aller de l’avant dans la poursuite de l’œuvre socialiste :
« Le Congrès estime que pendant sa lutte centenaire, le Parti, fidèle à son engagement initial et à sa noble mission, a uni et guidé le peuple chinois multiethnique pour écrire l'épopée la plus glorieuse de l'histoire plusieurs fois millénaire de la nation chinoise. Le Parti a réalisé des exploits magnifiques et accumulé des expériences précieuses. Le Congrès approuve l'introduction, dans les Statuts du Parti, de l'engagement initial et de la mission noble du Parti ainsi que de ses réalisations majeures et de son bilan historique des cent années de lutte. Ce qui rend le Parti et le peuple invincibles, c'est qu'ils n'ont pas peur de se battre, et encore moins de triompher dans la lutte. Tout ce qu'ils ont réalisé est le fruit d'une lutte incessante et acharnée. Le Congrès approuve l'insertion dans les Statuts du Parti de l'exigence de la mise en valeur de l'esprit de lutte et de l'augmentation de la capacité de combat. Ces ajouts revêtent une importance majeure pour inciter tout le Parti à raffermir sa confiance dans notre histoire, à faire preuve d'une plus grande initiative tout au long de l'histoire, à rester fidèle à son engagement initial et sa mission, à transmettre les gènes révolutionnaires, à maîtriser les caractéristiques historiques de la nouvelle et grande lutte, et à unir et guider le peuple chinois multiethnique pour remporter de nouvelles victoires dans l'édification du socialisme à la chinoise ».
Faisons observer que l’histoire du PCC est marquée par des ruptures tactiques dans une continuité stratégique que l’on retrouve dans d’autres expériences socialistes à Cuba, au Vietnam et en Corée du Nord. En effet, Mao Tsé Toung, Fidel Castro, Hô Chi Minh, Kim Il Sung, les générations qui ont succédé à ces fondateurs ont opéré des adaptations tactiques aux réalités évolutives du moment tout en préservant l’esprit révolutionnaire combatif et le but initial. Ce qui ne fut nullement le cas en URSS où les successeurs de Staline ont rompu stratégiquement avec l’œuvre révolutionnaire entamée par Lénine et poursuivie ce dernier. N’est ce pas là une des sources de la défaite de l’URSS et du camp socialiste d’Europe dans le bras de fer entre socialisme et capitalisme.
Le XXème congrès du PCC annonce avec force une réponse offensive dans l’édification du socialisme à la chinoise à la question posée par Lénine lors de la NEP (nouvelle politique économique) : QUI L’EMPORTERA ?
Les communistes, les travailleurs et les peuples du monde doivent porter une attention particulière à l’expérience socialiste en cours en Chine, au Vietnam, en Corée du Nord et à Cuba tout en menant la lutte pour hisser le drapeau des classes laborieuses dans leurs pays respectifs.
22/11/22
Diagne Fodé Roland