Une foule immense a défilé dans les rues d'Alger malgré la chaleur et un important dispositif policier, lors du 20e vendredi de manifestations contre le pouvoir, rejetant une proposition de sortie de crise du président par intérim.
Mercredi, le président par intérim Abdelkader Bensalah a proposé la création d'une instance de dialogue pour organiser le scrutin, promettant que l'Etat et l'armée en seront absents.
Mais dès la fin de la prière hebdomadaire musulmane, les rues d'Alger ont été envahies par une foule dense, qui a marqué son rejet de cette proposition.
Depuis la démission du président algérien Abdelaziz Bouteflika le 2 avril sous la pression de la rue et de l'armée, la contestation refuse que le "système" en place organise l'élection présidentielle et réclame au préalable le départ de tous les anciens soutiens de l'ex-dirigeant, resté près de 20 ans au pouvoir.
Les slogans ont à nouveau ciblé le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, et détenteur du pouvoir réel --selon la contestation et des observateurs-- depuis le départ de M. Bouteflika.
"Gaïd Salah dégage", "Gaïd Salah est avec les traîtres", ont scandé les manifestants à l'adresse de celui qui a maintes fois refusé leurs revendications.
Les Algériens, dont le pays célébrait le 57e anniversaire de la guerre d'indépendance, sont sortis dans la rue à l'appel de personnalités voulant faire de ce 5 juillet un jour de manifestations massives "concrétisant la libération de l'Homme, après la libération de la patrie".
Criant "Partez, libérez l'Algérie", les manifestants à Alger ont forcé un cordon de policiers à quelques mètres de l'esplanade de la Grande poste, bâtiment emblématique des rassemblements, a constaté un journaliste de l'AFP. Des témoins ont rapporté une dizaine d'arrestations parmi les manifestants.
- "Mêmes propositions" –
"Ils (le pouvoir) sont en train de reformuler les mêmes propositions. Leur seul objectif est de maintenir le système en place. Donc pas de dialogue dans ces conditions", a lancé une manifestante de 28 ans, Linda Hamrouche.
Un premier appel au dialogue, lancé début juin par M. Bensalah et limité à la classe politique, avait aussi reçu une fin de non-recevoir de la contestation.
La présidentielle, prévue le 4 juillet et rejetée par les manifestants, a été annulée faute de candidat.
Alors que le délai de 90 jours prévu par la Constitution pour l'intérim expire théoriquement le 9 juillet, M. Bensalah a dit qu'il resterait à son poste jusqu'à l'élection d'un nouveau président.
Ali, 47 ans, compte manifester "jusqu'à l'élection d'un président légitime". "On a réalisé un grand objectif: Bensalah ne conduira pas le dialogue, il est +out+ même s'il reste en poste."
- "Libérez les détenus" –
Samedi, des partis politiques, des représentants de la société civile et des personnalités doivent tenir une réunion intitulée "Assises nationales du dialogue".
Cette initiative "vise à mettre en place des mécanismes pour sortir de la crise et aller, dans des délais raisonnables, vers l'organisation" d'une présidentielle, a déclaré l'ex-ministre Abdelaziz Rahabi.
Une autre revendication de la contestation est l'arrêt des arrestations, qualifiées d'"attaque flagrante contre la liberté d'expression" par l'ONG Amnesty International.
Vendredi, des dizaines de manifestants affichaient des tee-shirts "Libérez (Lakhdar) Bouregaâ", en référence au célèbre vétéran de la guerre d'indépendance, incarcéré dimanche notamment pour "atteinte au moral des troupes".
"Quand on arrive à mettre en prison un héros de la guerre quelques jours avant (l'anniversaire de) l'indépendance, c'est qu'il ne reste plus rien à espérer de ce pouvoir", juge Lila Bouregaâ, nièce de l'ancien combattant.
Les protestataires ont également appelé à libérer les personnes emprisonnées pour avoir brandi le drapeau berbère, interdit par M. Gaïd Salah.
Des échauffourées ont émaillé la fin de la manifestation à Alger quand des policiers ont arraché des drapeaux berbères des mains de manifestants ou ceux accrochés au sommet des réverbères près de la Grande poste.
Pour se replier, des policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes. Les manifestants ont riposté en leur lançant des bouteilles d'eau vide. Le cortège s'est ensuite dispersé, à l'image des manifestations ayant eu lieu dans 21 des 48 régions algériennes, selon l'agence de presse APS.
D'autres manifestations sont prévues en soirée dans le sud du pays.
Mercredi, le président par intérim Abdelkader Bensalah a proposé la création d'une instance de dialogue pour organiser le scrutin, promettant que l'Etat et l'armée en seront absents.
Mais dès la fin de la prière hebdomadaire musulmane, les rues d'Alger ont été envahies par une foule dense, qui a marqué son rejet de cette proposition.
Depuis la démission du président algérien Abdelaziz Bouteflika le 2 avril sous la pression de la rue et de l'armée, la contestation refuse que le "système" en place organise l'élection présidentielle et réclame au préalable le départ de tous les anciens soutiens de l'ex-dirigeant, resté près de 20 ans au pouvoir.
Les slogans ont à nouveau ciblé le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, et détenteur du pouvoir réel --selon la contestation et des observateurs-- depuis le départ de M. Bouteflika.
"Gaïd Salah dégage", "Gaïd Salah est avec les traîtres", ont scandé les manifestants à l'adresse de celui qui a maintes fois refusé leurs revendications.
Les Algériens, dont le pays célébrait le 57e anniversaire de la guerre d'indépendance, sont sortis dans la rue à l'appel de personnalités voulant faire de ce 5 juillet un jour de manifestations massives "concrétisant la libération de l'Homme, après la libération de la patrie".
Criant "Partez, libérez l'Algérie", les manifestants à Alger ont forcé un cordon de policiers à quelques mètres de l'esplanade de la Grande poste, bâtiment emblématique des rassemblements, a constaté un journaliste de l'AFP. Des témoins ont rapporté une dizaine d'arrestations parmi les manifestants.
- "Mêmes propositions" –
"Ils (le pouvoir) sont en train de reformuler les mêmes propositions. Leur seul objectif est de maintenir le système en place. Donc pas de dialogue dans ces conditions", a lancé une manifestante de 28 ans, Linda Hamrouche.
Un premier appel au dialogue, lancé début juin par M. Bensalah et limité à la classe politique, avait aussi reçu une fin de non-recevoir de la contestation.
La présidentielle, prévue le 4 juillet et rejetée par les manifestants, a été annulée faute de candidat.
Alors que le délai de 90 jours prévu par la Constitution pour l'intérim expire théoriquement le 9 juillet, M. Bensalah a dit qu'il resterait à son poste jusqu'à l'élection d'un nouveau président.
Ali, 47 ans, compte manifester "jusqu'à l'élection d'un président légitime". "On a réalisé un grand objectif: Bensalah ne conduira pas le dialogue, il est +out+ même s'il reste en poste."
- "Libérez les détenus" –
Samedi, des partis politiques, des représentants de la société civile et des personnalités doivent tenir une réunion intitulée "Assises nationales du dialogue".
Cette initiative "vise à mettre en place des mécanismes pour sortir de la crise et aller, dans des délais raisonnables, vers l'organisation" d'une présidentielle, a déclaré l'ex-ministre Abdelaziz Rahabi.
Une autre revendication de la contestation est l'arrêt des arrestations, qualifiées d'"attaque flagrante contre la liberté d'expression" par l'ONG Amnesty International.
Vendredi, des dizaines de manifestants affichaient des tee-shirts "Libérez (Lakhdar) Bouregaâ", en référence au célèbre vétéran de la guerre d'indépendance, incarcéré dimanche notamment pour "atteinte au moral des troupes".
"Quand on arrive à mettre en prison un héros de la guerre quelques jours avant (l'anniversaire de) l'indépendance, c'est qu'il ne reste plus rien à espérer de ce pouvoir", juge Lila Bouregaâ, nièce de l'ancien combattant.
Les protestataires ont également appelé à libérer les personnes emprisonnées pour avoir brandi le drapeau berbère, interdit par M. Gaïd Salah.
Des échauffourées ont émaillé la fin de la manifestation à Alger quand des policiers ont arraché des drapeaux berbères des mains de manifestants ou ceux accrochés au sommet des réverbères près de la Grande poste.
Pour se replier, des policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes. Les manifestants ont riposté en leur lançant des bouteilles d'eau vide. Le cortège s'est ensuite dispersé, à l'image des manifestations ayant eu lieu dans 21 des 48 régions algériennes, selon l'agence de presse APS.
D'autres manifestations sont prévues en soirée dans le sud du pays.