A Lille, la candidate du NFP pour Matignon veut transformer l'espoir de la gauche en actes

Samedi 27 Juillet 2024

"C'est la première fois que je vois un Premier ministre qui fait une tournée avant" même d'être éventuellement nommé : à Lille, la candidate de la gauche pour Matignon, Lucie Castets, est venue assurer les militants qu'elle comptait bien former un gouvernement et traduire en actes le programme du Nouveau Front populaire.

 

Si Carole Maertens, informaticienne à la retraite, s'amuse de voir une candidate à Matignon en campagne, elle trouve que la haute fonctionnaire de 37 ans constitue un très bon choix pour le poste, porteuse d'"un espoir que ça change, pour un monde plus juste et plus écologique".

 

"Elle n'est pas d'un parti, mais elle a un vrai discours de gauche sur les services publics", se félicite cette militante LFI.

 

Encore inconnue du grand public il y a une semaine, Lucie Castets a choisi Lille, une ville qui a nettement voté à gauche aux européennes et aux législatives, et le quartier populaire de Wazemmes, pour son premier déplacement depuis sa désignation, mardi, comme la candidate du Nouveau Front populaire (NFP). Emmanuel Macron a opposé une fin de non-recevoir à sa nomination, considérant que ce n'était "pas le sujet".

 

Samedi, encadrée de la patronne des écologistes Marine Tondelier et d'élus représentant les différentes composantes du NFP, l'ex-conseillère de la maire de Paris Anne Hidalgo a déambulé dans les rues, saluant des commerçants et posant pour quelques selfies, suivie par un essaim de journalistes.

 

A la terrasse d'un café, le député insoumis Aurélien Le Coq la présente comme "la future Première ministre du Front populaire". "Inch'Allah !" lance un client. Dans une quincaillerie, l'élu estime qu'"il faut qu'on fasse tous pression" sur Emmanuel Macron pour qu'il la nomme.

 

"Tout le monde a parlé d'urgence. Nous, on est prêts !", abonde Marine Tondelier.

 

Lucie Castets, engagée dans la défense des services publics, est ensuite allée à la rencontre de militants qui l'ont acclamée, scandant "Nouveau Front populaire", "Lucie à Matignon".

 

Elle est "la personne qui va permettre d'appliquer le programme du NFP, on attend juste la nomination d'Emmanuel Macron quand il sera décidé", raconte Philippine Heyman, infirmière de 22 ans. Mais "pour l'instant Macron est occupé avec les JO et a priori c'est plus important que la démocratie", déplore-t-elle.

 

"J'ai entendu des gens qui ont dit tout l'espoir qu'ils ont mis dans le NFP (..) et maintenant, il nous faut regarder vers l'avenir, changer cet espoir en effets concrets, changer la vie des gens, (...) mettre plus d'infirmiers et d'infirmières à l'hôpital, mettre un prof dans chaque classe, permettre aux gens d'avoir des jugements donnés rapidement", a détaillé Mme Castets, assurant mettre "toutes ses forces" dans la réalisation du programme de l'alliance de gauche.

 

"La carte dont je dispose (pour faire pression sur Emmanuel Macron, ndlr), c'est montrer que je suis prête, qu'on est au travail, et lui rappeler que la logique institutionnelle est de désigner le groupe qui est arrivé en tête aux élections", a-t-elle ajouté…

 

Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête du second tour des élections législatives, mais loin de la majorité absolue (289 députés).

 

"La nouvelle rumeur en ville c'est que Lucie Castets ne sera jamais nommée" s’est insurgée Marine Tondelier. Mais "à partir de maintenant, si (le chef de l'Etat) refuse, c'est du sabotage parce qu'on sait que dans les services des ministères actuellement, on prépare le budget, et que si on est nommé dans trois semaines, on pourra faire moins de choses que si on est nommé maintenant", a-t-elle relevé. "Le 15 septembre, ce sera quasiment trop tard pour plein de choses". [AFP]

 
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