S’agit-il d’un « coup d’Etat institutionnel », comme le clament déjà plusieurs candidats de l’opposition à l’élection présidentielle du 9 novembre à Madagascar ? Dans la torpeur du week-end, trois jours après qu’Andry Rajoelina a annoncé sa volonté de prétendre à un second mandat et démissionné dans la foulée de sa fonction – comme le prévoit la loi –, la Haute Cour constitutionnelle (HCC) a dégainé une série de décisions qui dégagent l’horizon du chef de l’Etat et lui assurent de garder le contrôle sur les institutions jusqu’au scrutin.
La HCC a tout d’abord rejeté les requêtes déposées vendredi 8 septembre par quatre partis, visant à invalider la candidature d’Andry Rajoelina. Depuis la révélation de sa nationalité française, acquise en 2014 par un décret de naturalisation signé par le premier ministre de l’époque, Manuel Valls, sa capacité à exercer la présidence de Madagascar est en effet contestée.
En vertu de l’article 46 de la Constitution, seul un citoyen de nationalité malgache peut se porter candidat, une qualité dont il ne pourrait plus se prévaloir si on se réfère au code de la nationalité.
La HCC se garde de se prononcer sur le fond, mais, en s’appuyant sur sa compétence « en matière de règlement des contentieux » préélectoraux, elle écarte les demandes au motif que la loi ne prévoit pas « la possibilité de recours en matière de liste des candidats ». Le certificat de nationalité produit par M. Rajoelina pour constituer son dossier de candidature n’a pas été rendu public. [Le Monde]