Des milliers d'Israéliens ont manifesté samedi à Tel-Aviv pour exiger le retour des otages détenus depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza et réclamer le départ du Premier ministre Benjamin Netanyahu, accusé notamment de poursuivre la guerre pour rester au pouvoir.
Les manifestants ont défilé sur la place Habima, pour certains munis de pancartes fustigeant Benjamin Netanyahu avec des slogans tels que "le visage du mal" et réclamant des "élections maintenant".
M. Netanyahu fait face à une intense pression pour obtenir le retour des otages enlevés le 7 octobre lors d'une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, puis emmenés dans la bande de Gaza, où Israël livre depuis une guerre contre ce mouvement palestinien.
Sur les quelque 250 personnes enlevées, une centaine ont été libérées à la faveur d'une trêve fin novembre, et 132 sont encore à Gaza. Parmi eux, 27 sont morts sans que les corps n'aient été restitués selon un bilan établi par l'AFP sur la basées de données israéliennes.
"Au train où vont les choses, tous les otages vont mourir. Il n'est pas trop tard pour les libérer", a plaidé samedi Avi Lulu Shamriz, le père de l'un des otages tués à Gaza.
Lors d'un briefing samedi soir, le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari a affirmé que ses troupes avaient trouvé un tunnel à Khan Younès (sud) avec à l'intérieur "des preuves attestant la présence d'otages", dont des dessins réalisés par une enfant de cinq ans retenue là.
"Une vingtaine d'otages" y ont été enfermées à différents moments, "dans des conditions difficiles, sans lumière du jour (...) avec peu d'oxygène et une humidité épouvantable", a poursuivi Daniel Hagari.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes en Israël, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
A Gaza, près de 25.000 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, ont été tuées par les bombardements et les opérations militaires, selon le ministère de la Santé du Hamas.
M. Netanyahu dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à ce que le Hamas soit "éliminé".
"Tout le monde dans le pays, à l'exception de sa coalition toxique, sait que ses décisions ne sont pas prises pour le bien du pays, qu'il essaie seulement de rester au pouvoir", critique samedi Yair Katz, 69 ans. "Nous voulons tous qu'il démissionne".
"Le pays est dirigé par des criminels qui n'ont absolument aucun intérêt pour les citoyens", dénonce Boaz Sadeh, 46 ans. "Ils ne font rien pour les libérer", ajoute-t-il.
A Jérusalem, quelques 250 personnes se sont également rassemblées samedi, devant la résidence du Premier ministre, avec des fleurs et des pancartes à l'effigie des otages.
Chef du gouvernement israélien de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021, Benjamin Netanyahu occupe de nouveau le poste depuis les élections de 2022 après avoir constitué une coalition avec des partis ultra-orthodoxes et d'extrême droite.
Avant même le 7 octobre, M. Netanyahu a été confronté à des manifestations de rue massives contre une réforme de la justice que son gouvernement tentait de faire adopter. [AFP]