« Ils (hommes politiques candidats à l’élection présidentielle du 24 Février 2019) sont financés à coût de plusieurs milliards de francs CFA par des puissances étrangères, loin du continent africain et qui ne sont mues que par leurs intérêts propres, relatifs à la découverte du pétrole et du gaz au Sénégal».
« Elle (l’opposition) n’est animée que par la violence, le désarroi parce que l’opposition n’a pas de candidat. C’est pour cette raison que tout est mis en œuvre avec des financements étrangers à coût de milliards pour déstabiliser le pays. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que seuls les sénégalais seront les victimes de cette tentative de déstabilisation ». Propos de maître Omar Youm, directeur de cabinet du président de la République et coordonnateur départemental de l’APR à Mbour.
A quelques mois de l’élection présidentielle du 24 Février 2019, le ton monte entre adversaires politiques et des attaques virulentes de part et d’autre alimentent le discours politique en vue de drainer le maximum de sympathisants voire de soutiens électoraux. Les propos de maître Omar Youm, coordinateur départemental de l’APR à Mbour et directeur de cabinet du président Macky Sall s’inscrivent–ils seulement dans ce registre des joutes verbales favorites de surenchère politique de nos politiciens professionnels ?
Oui jusqu’à une certaine limite lorsqu’il titille l’opposition sénégalaise en lui faisant porter l’étendard de la violence en vue de détourner le regard de nos compatriotes sur la violence institutionnelle inopportune et injustifiée de l’Etat qui est de mise depuis un bon moment sur l’ensemble du corps social voire les violations récurrentes de nos libertés publiques.
Entre nous, maître Omar Youm, dans le cadre d’un rapport de forces du moment entre acteurs politiques, vous savez mieux que nous -puisque vous êtes au cœur du système- que l’opposition sénégalaise subit les représailles du gouvernement de votre mentor, monsieur Macky Sall et elle n’est pas dans les dispositions de susciter la violence pour faire face à la tyrannie du pouvoir. Et ce serait même suicidaire pour l’opposition d’emprunter ce créneau pour faire valoir ses droits.
Au plus, elle est consciente des risques qu’elle court aux yeux de l’opinion publique sénégalaise ou aux yeux d’une certaine aristocratie maraboutique plus prompte à sermonner nos compatriotes qui défendent leurs droits constitutionnels que d’incriminer le pouvoir qui passe son temps à bafouer voire à nier les libertés publiques des opposants à la politique clanique de notre président apprenti-dictateur , monsieur Macky Sall.
Cette violence institutionnelle est au cœur même du processus électoral avec l’adoption de la loi sur le parrainage intégral en vue d’écarter pour des raisons fallacieuses de potentiels adversaires du président Macky Sall. C’est cette violence là qu’il faut dénoncer, maître Omar Youm, en tant que juriste parce qu’elle manifeste une volonté sournoise du président Macky Sall de réguler à sa guise le processus électoral avec la complicité de son ministre de l’intérieur, monsieur Aly Ngouille Ndiaye, partisan jusqu’au bout des ongles et de percevoir de manière aléatoire d’emblée le rapport des forces en jeu avant même le début du vote. Toutefois avec un bémol de taille qui peut fausser son calcul. En effet, entre percevoir une chose et connaître sa réalité, il y a tout un fossé, matérialisé par les milliers de citoyens sénégalais qui ne vont pas se donner à cœur joie à ce jeu de dupes : le parrainage.
Ou est–ce encore une manière de nous dire que les prochaines épreuves de force sources potentielles de violence entre le pouvoir et l’opposition pendant l’élection présidentielle du 24 Février 2019 devraient être imputables à cette dernière en raison même de sa connivence avec des puissances étrangères pour s’emparer de nos richesses énergétiques ? Vous faites tout pour faire porter le chapeau de la violence aux forces vives de l’opposition en cas de sabotage du vote voire de la volonté de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar de s’accaparer le suffrage de nos compatriotes en empêchant beaucoup d’entre eux à exercer leurs droits constitutionnels comme lors des élections législatives du 30 Juillet 2017 pour faire gagner leur candidat Macky Sall dès le premier tour du scrutin.
Ou lorsque maître Omar Youm parle du désarroi de l’opposition parce qu’elle n'a pas de candidat. Est-ce une autre manière de désavouer voire de dire que l’opposition sénégalaise malgré toutes ses gesticulations n’a pas de candidat à l’élection présidentielle du 24 Février 2019. C’est toujours dans le cadre d’une ambiance surréaliste de meeting que nos politiciens professionnels surfent sur une vague de démagogie voire de populisme pour asséner des propos que n’importe quel citoyen peut déconstruire très facilement. A ce jour, plusieurs membres de l’opposition se sont déclarés candidats à l’élection présidentielle du 24 Février 2019.
Ou est-ce une drôle de façon de dévaloriser ces candidats et d’indiquer par voie de suite que les candidatures de Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall vont être jugées irrecevables par le Conseil Constitutionnel pour justifier les gesticulations du moment de l’opposition. Même si, par ailleurs, le Conseil Constitutionnel écartait pour des considérations de politique politicienne ces deux candidatures pour épouser les desiderata du président Macky Sall, forcément maître Omar Youm, d’autres membres de l’opposition vont devoir s’opposer à votre bienfaiteur.
Je suis à la fois surpris et sidéré de constater votre désinvolture lorsqu’il s’agit de défendre même les causes perdues du président Macky Sall qui veut se retrouver seul dans l’arène ou avec le moins de candidats. En tant que juriste et au-delà même de votre posture de partisan redevable toute proportion gardée au président de la République de vous avoir nommé à ce poste, il est de votre devoir de défendre les valeurs de la République, le respect des règles du jeu en matière électorale voire de marteler votre refus de confiscation des droits de nos compatriotes. Est-ce acceptable, maître Omar Youm, dans un Etat de droit qu’une disposition du code électoral fasse l’objet d’une modification rien que pour empêcher un candidat à l’élection présidentielle du 24 Février à se présenter ? Une loi n’a-t-elle pas vocation à être impersonnelle ? Vos positions, aujourd’hui au cœur de nos institutions, ne peuvent absolument pas vous contraindre à défendre l’indéfendable ou de garder le silence des momies sur des cas de violation manifeste des lois et règlements qui fondent notre République.
Toutes ces attaques contre l’opposition sénégalaise peuvent être mises sur le compte d’une tentative de surenchère d’un responsable politique qui veut montrer à la face des membres de la coalition hétéroclite Benno Bokk Yakaar son indéfectible dévouement à son bienfaiteur du moment. Mais, elles ne résistent pas à une analyse objective de la situation socio-économique du pays pour démontrer avec acuité qui tient voire exerce aujourd’hui au Sénégal une certaine violence physique à travers nos forces de l’ordre en brimant nos compatriotes dans l’exercice de leurs droits constitutionnels comme le droit à la marche ou mieux une violence psychologique à l’encontre de nos familles en leur privant d’un droit fondamental et non négociable : l’accès à l’eau.
Il faut savoir raison garder maître Omar Youm ! L’excès de zèle ne doit en aucune matière vous empêcher d'avoir un regard critique et objectif sur la situation du pays. Après tout, vous n’avez pas le droit d’adopter une posture aussi désobligeante que celle des thuriféraires zélés du président Macky Sall à l’instar de Farba Ngom, de Abdou Mbow, de Seydou Guèye, de Mame Mbaye Niang, de Thérèse Faye, etc. voire des nouveaux transhumants politiques comme Souleymane Ndendé Ndiaye, Serigne Mbacké Ndiaye, Sada Ndiaye, Pape Samba Mboup…
Au-delà de vos piques à l’encontre de l’opposition sénégalaise sur des relents de politique politicienne, nous ne pouvons pas passer sous silence vos graves accusations sur les sources de financement occultes des opposants politiques du président Macky Sall en vue de déstabiliser le pays de la Teranga. Maître Omar Youm, en tant que juriste, vous savez mieux que nous autres que vos accusations publiques entrent dans le champ d’application des prérogatives du procureur de la République. Ainsi, vous détenez des informations capitales sur un risque réel de déstabilisation du pays par des politiciens de l’opposition.
Qu’est-ce qui vous empêche dès lors de montrer à l’opinion publique sénégalaise par un souci de patriotisme vos preuves afin de préserver la paix sociale et de démasquer ces politiciens professionnels sous l’emprise de la puissance financière de lobbies étrangères en vue de s'accaparer une fois au pouvoir de nos ressources pétrolières et gazières pour les mettre dans les mains de leurs actionnaires ?
Par ailleurs, le plus ahurissant dans vos accusations contre l’opposition sénégalaise est de laisser penser par déduction à nos compatriotes que nos ressources pétrolières et gazières sont aujourd’hui suffisamment protégées par le président Macky Sall et sont à l’abri des lobbies politico-affairistes sénégalaises voire occidentales. Que dire maintenant sur l’affaire Petro Tim et sur l’accord de partage de nos ressources énergétiques liant l’Etat du Sénégal au groupe français Total ? Ce même Total qui vient de céder 30% de ses actions d’un bloc de Rufisque offshore à Petronas ? Sur quelles bases juridiques et pour quel montant en ce moment où rien n’est sorti même le moindre fuel de nos surfaces maritimes ? Le peuple a le droit d’exiger de nos autorités publiques des réponses précises et sans langue de bois si ce n’est pas trop vous demander. Après tout, il s’agit du patrimoine de la nation sénégalaise. Le président Macky Sall ne peut pas faire ce qu’il veut de nos ressources énergétiques.
Maître Omar Youm, votre regard sur nos ressources pétrolières et gazières serait salutaire voire encourageant si toutefois vous portiez le même combat citoyen lorsque le maire de Guédiawaye monsieur Aliou Sall avec la complicité coupable de son frère Macky Sall tissait sa toile afin de pouvoir se servir en toute illégalité sur notre pétrole.
Dites-nous, maître Omar Youm, qu'est-ce qui vous a empêché en son temps de montrer au grand jour votre désaccord sur la gestion du dossier Petro Tim de votre mentor le président Macky Sall qui a refusé de suivre les recommandations de l’IGE sur ce dossier rocambolesque impliquant son frère Aliou Sall ? Est-il permis dans un Etat de droit de couvrir les forfaitures d’un membre de sa famille, de son clan ou de sa coalition au détriment de la sauvegarde de l’intérêt général ? N’est–ce pas ce que vous dénonciez avec le soutien d’une certaine presse partisane des conclusions des Assises nationales sous le régime du président Abdoulaye Wade ?
Qu’est-ce qui vous empêche également de saisir le CENTIF sur les milliards de francs CFA «perçus» par l’opposition par le biais de puissances étrangères pour clarifier la situation et empêcher de fait que par des voies insoupçonnées des lobbies tentent de changer le cours des choses en injectant beaucoup d’argent pour battre votre candidat, monsieur Macky Sall ?
Par ailleurs, qu’est-ce qui empêche le procureur de la République si prompt à traquer les opposants politiques de s’autosaisir en ouvrant une information judiciaire en vue de vous entendre et de convoquer ces politiciens professionnels qui veulent déstabiliser le pays pour arriver au pouvoir ? N’est-ce pas une occasion inespérée pour le camp de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar de mettre à nu les pratiques de compromissions abjectes de politiciens professionnels de l’opposition qui seraient prêts à tout pour remplacer le président Macky Sall au soir du 24 Février 2019 ?
Qu’est-ce qui empêche également à l’opposition sénégalaise de se démarquer publiquement de vos accusations voire mieux de vous porter plainte devant les juridictions du pays afin de vous donner l’opportunité de prouver vos accusations ? Ainsi, vous rendrez en tant que jeune acteur politique un immense service au peuple sénégalais. Ayez le courage, maître Omar Youm, de montrer la voie de l’éthique en saisissant les autorités judiciaires, mieux le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye pour diligenter ce dossier de financement de l’opposition sénégalaise à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA.
Après avoir déclaré partout la traque des biens mal acquis, et la nécessité d’une gouvernance sobre et vertueuse en vue de redresser le pays et de le mettre sur la voie de l’émergence, de la volonté manifeste du président de la République, monsieur Macky Sall de combattre sur toutes ces formes la corruption et l’enrichissement illicite, vous détenez par devers vous des preuves d’enrichissement illicite de politiciens professionnels à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA en vue de saborder le processus électoral et de remettre le pays entre les mains de puissances étrangères, vous ne pouvez plus vous débiner. Vous avez l’obligation d’assumer vos propos pour préserver ne serait-ce le pays de la boulimie de puissances étrangères en vue de mieux nous asservir et de faire mains basses sur nos ressources énergétiques.
Maître Omar Youm, au-delà même de vos accusations d’enrichissement illicite de politiciens professionnels de l’opposition par des puissances étrangères, loin de l’Afrique, la précision est de taille et laisse percevoir qu’il s’agit de lobbies occidentales, vous pointez du doigt la carence du système politique sénégalais de disposer d’un arsenal juridique de plafonnement des dépenses des partis politiques et des sources de leur financement. C’est ce combat là que vous devez porter afin de mettre les acteurs politiques sur le même pied d’égalité quant à leurs sources de financement et éviter du coup que des puissances occultes leur servent de paravent pour contrôler le pays.
Aujourd’hui, vous égratignez au passage les politiciens professionnels à la solde de puissances étrangères mystérieuses, mais vous gardez le silence des momies sur les millions voire les centaines de millions de francs CFA que des directeurs généraux de sociétés nationales mobilisent chaque semaine pour organiser par ci et là des meetings politiques, des soirées mondaines ou les millions de francs CFA que le président Macky Sall distribue au palais présidentiel à des militants de l’APR au moment où la distribution de l’eau n’est pas assurée correctement aux familles sénégalaises et que beaucoup de nos compatriotes se lancent dans des aventures risquées pour braver la mer afin de fuir la pauvreté de masse qui frappe de plein fouet des pans entiers de la société .
Maître Omar Youm, la République n’est pas une borne fontaine où des gens peuvent se prélasser en attendant avec circonspection l’arrivée soudaine du premier jet d’eau pour se désaltérer en ces temps de forte canicule et par voie de suite remplir des seaux d’eau pour permettre à leurs familles d’assurer leurs besoins primaires tout en poursuivant des discussions sur divers sujets sans aucun fondement et sur une simple vue de l’esprit afin de faire son petit malin voire de détourner l’attention de l’opinion publique sur les véritables enjeux de l’heure : le manque d’eau, les difficultés criardes du monde rural, la fuite de nos compatriotes du pays pour un avenir compromettant ailleurs et loin de la terre de leurs ancêtres, les appareils de dialyse en panne dans nos hôpitaux, les délais d’attente interminable pour nos concitoyens malades, la pauvreté de masse dans nos villes et campagnes, le chômage endémique de la jeune, l’opulence de certains parvenus qui narguent nos compatriotes comme si au Sénégal nous vivons dans le meilleur des mondes possibles.
Je sais que la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar et leurs affidés du moment ne connaissent pas voire ne reconnaissent pas ce tableau sombre de la gouvernance du président Macky Sall. En effet, sous les lambris dorés du pouvoir, ils ne voient que les inaugurations de notre président apprenti – dictateur , monsieur Macky Sall : Dakar Arena, le stade de lutte avec son cortège de déni sur son coût réel avec le démenti officiel du président Chinois qui parle de cadeau de la République de Chine au peuple sénégalais, le TER qui pointe à l’horizon à hauteur de plus de 600 milliards de francs CFA en vue de la participation du Sénégal au sauvetage de la firme Alstom avec son lot de déguerpissements de familles sénégalaises désœuvrées et qui se contentent des miettes que notre président par défaut leur attribué à titre de dédommagement en deçà même de la valeur réelle de leurs habitations.
Pourtant le peuple d’en bas constitué par l’immense majorité des électeurs ne se retrouve pas dans ces inaugurations. Ce peuple là a soif et aspire à vivre mieux Et c’est ce peuple là, maître Omar Youm, que le président Macky Sall a affaire au soir du 24 Février 2019. L’adversaire de taille de votre mentor le président de la République, monsieur Macky n’est pas véritablement les politiciens professionnels aguerris de l’opposition, mais plutôt la fameuse demande sociale (par exemple l’emploi des jeunes) négligée par le pouvoir pour des besoins de prestige et ses nombreux engagements ( la fin de l’impunité, les détournements de deniers publics, le respect du principe de la séparation des pouvoirs, la lutte contre la corruption, le népotisme, l’indépendance de la justice ) mainte fois répétés et trahis en fin de compte toute honte bue.
Les enjeux sont de taille pour le président Macky Sall et sa coalition Benno Bokk Yakaar. Les citoyens sénégalais vous attendaient avec beaucoup d’enthousiasme sur ce terrain d’une République des valeurs. Et quelle désillusion à quelques encablures de l’élection présidentielle du 24 Février 2019 !
Le peuple sénégalais mérite mieux que le triste spectacle que certains thuriféraires zélés du moment de notre président par défaut, monsieur Macky Sall nous offre en guise de divertissement.
massambandiaye2012@gmail.com
« Elle (l’opposition) n’est animée que par la violence, le désarroi parce que l’opposition n’a pas de candidat. C’est pour cette raison que tout est mis en œuvre avec des financements étrangers à coût de milliards pour déstabiliser le pays. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que seuls les sénégalais seront les victimes de cette tentative de déstabilisation ». Propos de maître Omar Youm, directeur de cabinet du président de la République et coordonnateur départemental de l’APR à Mbour.
A quelques mois de l’élection présidentielle du 24 Février 2019, le ton monte entre adversaires politiques et des attaques virulentes de part et d’autre alimentent le discours politique en vue de drainer le maximum de sympathisants voire de soutiens électoraux. Les propos de maître Omar Youm, coordinateur départemental de l’APR à Mbour et directeur de cabinet du président Macky Sall s’inscrivent–ils seulement dans ce registre des joutes verbales favorites de surenchère politique de nos politiciens professionnels ?
Oui jusqu’à une certaine limite lorsqu’il titille l’opposition sénégalaise en lui faisant porter l’étendard de la violence en vue de détourner le regard de nos compatriotes sur la violence institutionnelle inopportune et injustifiée de l’Etat qui est de mise depuis un bon moment sur l’ensemble du corps social voire les violations récurrentes de nos libertés publiques.
Entre nous, maître Omar Youm, dans le cadre d’un rapport de forces du moment entre acteurs politiques, vous savez mieux que nous -puisque vous êtes au cœur du système- que l’opposition sénégalaise subit les représailles du gouvernement de votre mentor, monsieur Macky Sall et elle n’est pas dans les dispositions de susciter la violence pour faire face à la tyrannie du pouvoir. Et ce serait même suicidaire pour l’opposition d’emprunter ce créneau pour faire valoir ses droits.
Au plus, elle est consciente des risques qu’elle court aux yeux de l’opinion publique sénégalaise ou aux yeux d’une certaine aristocratie maraboutique plus prompte à sermonner nos compatriotes qui défendent leurs droits constitutionnels que d’incriminer le pouvoir qui passe son temps à bafouer voire à nier les libertés publiques des opposants à la politique clanique de notre président apprenti-dictateur , monsieur Macky Sall.
Cette violence institutionnelle est au cœur même du processus électoral avec l’adoption de la loi sur le parrainage intégral en vue d’écarter pour des raisons fallacieuses de potentiels adversaires du président Macky Sall. C’est cette violence là qu’il faut dénoncer, maître Omar Youm, en tant que juriste parce qu’elle manifeste une volonté sournoise du président Macky Sall de réguler à sa guise le processus électoral avec la complicité de son ministre de l’intérieur, monsieur Aly Ngouille Ndiaye, partisan jusqu’au bout des ongles et de percevoir de manière aléatoire d’emblée le rapport des forces en jeu avant même le début du vote. Toutefois avec un bémol de taille qui peut fausser son calcul. En effet, entre percevoir une chose et connaître sa réalité, il y a tout un fossé, matérialisé par les milliers de citoyens sénégalais qui ne vont pas se donner à cœur joie à ce jeu de dupes : le parrainage.
Ou est–ce encore une manière de nous dire que les prochaines épreuves de force sources potentielles de violence entre le pouvoir et l’opposition pendant l’élection présidentielle du 24 Février 2019 devraient être imputables à cette dernière en raison même de sa connivence avec des puissances étrangères pour s’emparer de nos richesses énergétiques ? Vous faites tout pour faire porter le chapeau de la violence aux forces vives de l’opposition en cas de sabotage du vote voire de la volonté de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar de s’accaparer le suffrage de nos compatriotes en empêchant beaucoup d’entre eux à exercer leurs droits constitutionnels comme lors des élections législatives du 30 Juillet 2017 pour faire gagner leur candidat Macky Sall dès le premier tour du scrutin.
Ou lorsque maître Omar Youm parle du désarroi de l’opposition parce qu’elle n'a pas de candidat. Est-ce une autre manière de désavouer voire de dire que l’opposition sénégalaise malgré toutes ses gesticulations n’a pas de candidat à l’élection présidentielle du 24 Février 2019. C’est toujours dans le cadre d’une ambiance surréaliste de meeting que nos politiciens professionnels surfent sur une vague de démagogie voire de populisme pour asséner des propos que n’importe quel citoyen peut déconstruire très facilement. A ce jour, plusieurs membres de l’opposition se sont déclarés candidats à l’élection présidentielle du 24 Février 2019.
Ou est-ce une drôle de façon de dévaloriser ces candidats et d’indiquer par voie de suite que les candidatures de Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall vont être jugées irrecevables par le Conseil Constitutionnel pour justifier les gesticulations du moment de l’opposition. Même si, par ailleurs, le Conseil Constitutionnel écartait pour des considérations de politique politicienne ces deux candidatures pour épouser les desiderata du président Macky Sall, forcément maître Omar Youm, d’autres membres de l’opposition vont devoir s’opposer à votre bienfaiteur.
Je suis à la fois surpris et sidéré de constater votre désinvolture lorsqu’il s’agit de défendre même les causes perdues du président Macky Sall qui veut se retrouver seul dans l’arène ou avec le moins de candidats. En tant que juriste et au-delà même de votre posture de partisan redevable toute proportion gardée au président de la République de vous avoir nommé à ce poste, il est de votre devoir de défendre les valeurs de la République, le respect des règles du jeu en matière électorale voire de marteler votre refus de confiscation des droits de nos compatriotes. Est-ce acceptable, maître Omar Youm, dans un Etat de droit qu’une disposition du code électoral fasse l’objet d’une modification rien que pour empêcher un candidat à l’élection présidentielle du 24 Février à se présenter ? Une loi n’a-t-elle pas vocation à être impersonnelle ? Vos positions, aujourd’hui au cœur de nos institutions, ne peuvent absolument pas vous contraindre à défendre l’indéfendable ou de garder le silence des momies sur des cas de violation manifeste des lois et règlements qui fondent notre République.
Toutes ces attaques contre l’opposition sénégalaise peuvent être mises sur le compte d’une tentative de surenchère d’un responsable politique qui veut montrer à la face des membres de la coalition hétéroclite Benno Bokk Yakaar son indéfectible dévouement à son bienfaiteur du moment. Mais, elles ne résistent pas à une analyse objective de la situation socio-économique du pays pour démontrer avec acuité qui tient voire exerce aujourd’hui au Sénégal une certaine violence physique à travers nos forces de l’ordre en brimant nos compatriotes dans l’exercice de leurs droits constitutionnels comme le droit à la marche ou mieux une violence psychologique à l’encontre de nos familles en leur privant d’un droit fondamental et non négociable : l’accès à l’eau.
Il faut savoir raison garder maître Omar Youm ! L’excès de zèle ne doit en aucune matière vous empêcher d'avoir un regard critique et objectif sur la situation du pays. Après tout, vous n’avez pas le droit d’adopter une posture aussi désobligeante que celle des thuriféraires zélés du président Macky Sall à l’instar de Farba Ngom, de Abdou Mbow, de Seydou Guèye, de Mame Mbaye Niang, de Thérèse Faye, etc. voire des nouveaux transhumants politiques comme Souleymane Ndendé Ndiaye, Serigne Mbacké Ndiaye, Sada Ndiaye, Pape Samba Mboup…
Au-delà de vos piques à l’encontre de l’opposition sénégalaise sur des relents de politique politicienne, nous ne pouvons pas passer sous silence vos graves accusations sur les sources de financement occultes des opposants politiques du président Macky Sall en vue de déstabiliser le pays de la Teranga. Maître Omar Youm, en tant que juriste, vous savez mieux que nous autres que vos accusations publiques entrent dans le champ d’application des prérogatives du procureur de la République. Ainsi, vous détenez des informations capitales sur un risque réel de déstabilisation du pays par des politiciens de l’opposition.
Qu’est-ce qui vous empêche dès lors de montrer à l’opinion publique sénégalaise par un souci de patriotisme vos preuves afin de préserver la paix sociale et de démasquer ces politiciens professionnels sous l’emprise de la puissance financière de lobbies étrangères en vue de s'accaparer une fois au pouvoir de nos ressources pétrolières et gazières pour les mettre dans les mains de leurs actionnaires ?
Par ailleurs, le plus ahurissant dans vos accusations contre l’opposition sénégalaise est de laisser penser par déduction à nos compatriotes que nos ressources pétrolières et gazières sont aujourd’hui suffisamment protégées par le président Macky Sall et sont à l’abri des lobbies politico-affairistes sénégalaises voire occidentales. Que dire maintenant sur l’affaire Petro Tim et sur l’accord de partage de nos ressources énergétiques liant l’Etat du Sénégal au groupe français Total ? Ce même Total qui vient de céder 30% de ses actions d’un bloc de Rufisque offshore à Petronas ? Sur quelles bases juridiques et pour quel montant en ce moment où rien n’est sorti même le moindre fuel de nos surfaces maritimes ? Le peuple a le droit d’exiger de nos autorités publiques des réponses précises et sans langue de bois si ce n’est pas trop vous demander. Après tout, il s’agit du patrimoine de la nation sénégalaise. Le président Macky Sall ne peut pas faire ce qu’il veut de nos ressources énergétiques.
Maître Omar Youm, votre regard sur nos ressources pétrolières et gazières serait salutaire voire encourageant si toutefois vous portiez le même combat citoyen lorsque le maire de Guédiawaye monsieur Aliou Sall avec la complicité coupable de son frère Macky Sall tissait sa toile afin de pouvoir se servir en toute illégalité sur notre pétrole.
Dites-nous, maître Omar Youm, qu'est-ce qui vous a empêché en son temps de montrer au grand jour votre désaccord sur la gestion du dossier Petro Tim de votre mentor le président Macky Sall qui a refusé de suivre les recommandations de l’IGE sur ce dossier rocambolesque impliquant son frère Aliou Sall ? Est-il permis dans un Etat de droit de couvrir les forfaitures d’un membre de sa famille, de son clan ou de sa coalition au détriment de la sauvegarde de l’intérêt général ? N’est–ce pas ce que vous dénonciez avec le soutien d’une certaine presse partisane des conclusions des Assises nationales sous le régime du président Abdoulaye Wade ?
Qu’est-ce qui vous empêche également de saisir le CENTIF sur les milliards de francs CFA «perçus» par l’opposition par le biais de puissances étrangères pour clarifier la situation et empêcher de fait que par des voies insoupçonnées des lobbies tentent de changer le cours des choses en injectant beaucoup d’argent pour battre votre candidat, monsieur Macky Sall ?
Par ailleurs, qu’est-ce qui empêche le procureur de la République si prompt à traquer les opposants politiques de s’autosaisir en ouvrant une information judiciaire en vue de vous entendre et de convoquer ces politiciens professionnels qui veulent déstabiliser le pays pour arriver au pouvoir ? N’est-ce pas une occasion inespérée pour le camp de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar de mettre à nu les pratiques de compromissions abjectes de politiciens professionnels de l’opposition qui seraient prêts à tout pour remplacer le président Macky Sall au soir du 24 Février 2019 ?
Qu’est-ce qui empêche également à l’opposition sénégalaise de se démarquer publiquement de vos accusations voire mieux de vous porter plainte devant les juridictions du pays afin de vous donner l’opportunité de prouver vos accusations ? Ainsi, vous rendrez en tant que jeune acteur politique un immense service au peuple sénégalais. Ayez le courage, maître Omar Youm, de montrer la voie de l’éthique en saisissant les autorités judiciaires, mieux le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye pour diligenter ce dossier de financement de l’opposition sénégalaise à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA.
Après avoir déclaré partout la traque des biens mal acquis, et la nécessité d’une gouvernance sobre et vertueuse en vue de redresser le pays et de le mettre sur la voie de l’émergence, de la volonté manifeste du président de la République, monsieur Macky Sall de combattre sur toutes ces formes la corruption et l’enrichissement illicite, vous détenez par devers vous des preuves d’enrichissement illicite de politiciens professionnels à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA en vue de saborder le processus électoral et de remettre le pays entre les mains de puissances étrangères, vous ne pouvez plus vous débiner. Vous avez l’obligation d’assumer vos propos pour préserver ne serait-ce le pays de la boulimie de puissances étrangères en vue de mieux nous asservir et de faire mains basses sur nos ressources énergétiques.
Maître Omar Youm, au-delà même de vos accusations d’enrichissement illicite de politiciens professionnels de l’opposition par des puissances étrangères, loin de l’Afrique, la précision est de taille et laisse percevoir qu’il s’agit de lobbies occidentales, vous pointez du doigt la carence du système politique sénégalais de disposer d’un arsenal juridique de plafonnement des dépenses des partis politiques et des sources de leur financement. C’est ce combat là que vous devez porter afin de mettre les acteurs politiques sur le même pied d’égalité quant à leurs sources de financement et éviter du coup que des puissances occultes leur servent de paravent pour contrôler le pays.
Aujourd’hui, vous égratignez au passage les politiciens professionnels à la solde de puissances étrangères mystérieuses, mais vous gardez le silence des momies sur les millions voire les centaines de millions de francs CFA que des directeurs généraux de sociétés nationales mobilisent chaque semaine pour organiser par ci et là des meetings politiques, des soirées mondaines ou les millions de francs CFA que le président Macky Sall distribue au palais présidentiel à des militants de l’APR au moment où la distribution de l’eau n’est pas assurée correctement aux familles sénégalaises et que beaucoup de nos compatriotes se lancent dans des aventures risquées pour braver la mer afin de fuir la pauvreté de masse qui frappe de plein fouet des pans entiers de la société .
Maître Omar Youm, la République n’est pas une borne fontaine où des gens peuvent se prélasser en attendant avec circonspection l’arrivée soudaine du premier jet d’eau pour se désaltérer en ces temps de forte canicule et par voie de suite remplir des seaux d’eau pour permettre à leurs familles d’assurer leurs besoins primaires tout en poursuivant des discussions sur divers sujets sans aucun fondement et sur une simple vue de l’esprit afin de faire son petit malin voire de détourner l’attention de l’opinion publique sur les véritables enjeux de l’heure : le manque d’eau, les difficultés criardes du monde rural, la fuite de nos compatriotes du pays pour un avenir compromettant ailleurs et loin de la terre de leurs ancêtres, les appareils de dialyse en panne dans nos hôpitaux, les délais d’attente interminable pour nos concitoyens malades, la pauvreté de masse dans nos villes et campagnes, le chômage endémique de la jeune, l’opulence de certains parvenus qui narguent nos compatriotes comme si au Sénégal nous vivons dans le meilleur des mondes possibles.
Je sais que la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar et leurs affidés du moment ne connaissent pas voire ne reconnaissent pas ce tableau sombre de la gouvernance du président Macky Sall. En effet, sous les lambris dorés du pouvoir, ils ne voient que les inaugurations de notre président apprenti – dictateur , monsieur Macky Sall : Dakar Arena, le stade de lutte avec son cortège de déni sur son coût réel avec le démenti officiel du président Chinois qui parle de cadeau de la République de Chine au peuple sénégalais, le TER qui pointe à l’horizon à hauteur de plus de 600 milliards de francs CFA en vue de la participation du Sénégal au sauvetage de la firme Alstom avec son lot de déguerpissements de familles sénégalaises désœuvrées et qui se contentent des miettes que notre président par défaut leur attribué à titre de dédommagement en deçà même de la valeur réelle de leurs habitations.
Pourtant le peuple d’en bas constitué par l’immense majorité des électeurs ne se retrouve pas dans ces inaugurations. Ce peuple là a soif et aspire à vivre mieux Et c’est ce peuple là, maître Omar Youm, que le président Macky Sall a affaire au soir du 24 Février 2019. L’adversaire de taille de votre mentor le président de la République, monsieur Macky n’est pas véritablement les politiciens professionnels aguerris de l’opposition, mais plutôt la fameuse demande sociale (par exemple l’emploi des jeunes) négligée par le pouvoir pour des besoins de prestige et ses nombreux engagements ( la fin de l’impunité, les détournements de deniers publics, le respect du principe de la séparation des pouvoirs, la lutte contre la corruption, le népotisme, l’indépendance de la justice ) mainte fois répétés et trahis en fin de compte toute honte bue.
Les enjeux sont de taille pour le président Macky Sall et sa coalition Benno Bokk Yakaar. Les citoyens sénégalais vous attendaient avec beaucoup d’enthousiasme sur ce terrain d’une République des valeurs. Et quelle désillusion à quelques encablures de l’élection présidentielle du 24 Février 2019 !
Le peuple sénégalais mérite mieux que le triste spectacle que certains thuriféraires zélés du moment de notre président par défaut, monsieur Macky Sall nous offre en guise de divertissement.
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