A un an de la présidentielle, les sondages accablent Biden

Dimanche 5 Novembre 2023

A un an jour pour jour de la présidentielle de 2024, plusieurs sondages accablent Joe Biden, en le montrant distancé par son rival Donald Trump, et déconnecté d'une opinion publique américaine profondément pessimiste.

 

Un sondage publié dimanche par le New York Times, donne le président américain perdant face à Donald Trump, favori de la primaire républicaine, dans cinq Etats clés sur six, et en perte de vitesse auprès des jeunes comme des minorités.

 

En 2020, Joe Biden avait arraché la victoire dans chacun de ces "swing states", des Etats qui "balancent" entre l'un et l'autre camp.

 

Mais aujourd'hui, selon cette enquête d'opinion, le milliardaire républicain de 77 ans domine son adversaire démocrate de 80 ans dans les intentions de vote au Nevada, en Géorgie, en Arizona, au Michigan et en Pennsylvanie. Ne resterait à Joe Biden que le Wisconsin.

 

"Ce qu'il faut vraiment retenir? Dans un an, le peuple américain va virer +Joe Biden-la- Crapule+ et recruter le président Donald Trump pour rendre sa grandeur à l'Amérique", a commenté la campagne du républicain dans un communiqué au ton triomphant.

 

Un autre sondage commandé par la chaîne CBS donne Donald Trump en tête des intentions de vote générales, avec 51% contre 48% pour Joe Biden.

 

- Obama 2012 -

 

"Nous gagnerons en 2024 en nous mettant au travail tête baissée, pas en nous affolant pour un sondage", a répliqué Kevin Munoz, porte-parole de campagne de Joe Biden, en relativisant la portée de sondages réalisés un an à l'avance.

 

Il a pris pour exemple l'ancien président Barack Obama, promis à une cuisante défaite, et finalement réélu aisément un an plus tard.

 

Mais selon le stratège David Axelrod, qui a justement piloté cette campagne victorieuse de 2012, le camp démocrate a aujourd'hui de quoi ressentir "une inquiétude légitime".

 

Et d'asséner, sur le réseau social X: si Joe Biden "reste en course, il sera le candidat du Parti démocrate. Mais il lui faut décider si c'est sage; s'il se présente dans son intérêt à lui, ou dans celui du pays."

 

- Pessimisme -

 

Les sondages publiés dimanche révèlent que le président octogénaire n'arrive pas à réduire le fossé qui semble le séparer de l'opinion publique américaine.

Selon le sondage CBS, 73% des Américains estiment que leur pays va mal.

 

Une enquête d'opinion de la chaîne ABC donne même 76% des Américains persuadés que leur pays va dans la mauvaise direction.

 

Ils sont 67% à penser la même chose dans le sondage déjà cité du New York Times, qui décompte par ailleurs 71% d'électeurs convaincus que Joe Biden "est trop vieux pour être un président efficace".

L'âge de Donald Trump préoccupe généralement moins les électeurs.

 

L'opinion publique reste donc imperméable au discours volontariste de Joe Biden, persuadé d'être le mieux placé pour battre à nouveau Donald Trump.

 

- Gaza -

 

Ses concitoyens sont inquiets pour leur pouvoir d'achat, rongé par l'inflation, et redoutent pour certains de voir les Etats-Unis entraînés dans une guerre à l'étranger.

 

Joe Biden répète lui qu'il n'a "jamais été aussi optimiste" pour l'Amérique, en vantant l'économie robuste et les solides alliances internationales qu'il a forgées.

 

Les experts assurent généralement que les questions de politique étrangère, justement, ne jouent pas un grand rôle dans les décisions électorales des Américains.

 

Mais le soutien de l'opinion publique à l'Ukraine pourrait s'éroder, faute de succès militaires conséquents.

 

Et la manière dont Joe Biden s'est positionné face à la guerre entre Israël et le Hamas indigne nombre de jeunes électeurs, ainsi que les Américains d'origine arabe, deux électorats qui lui étaient jusqu'ici plutôt favorables.

 

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Washington, appelant à un "cessez-le-feu" immédiat dans la bande de Gaza, et critiquant pour certains "Joe le génocidaire".

 

Le démocrate a martelé le "droit" et le "devoir" d'Israël de se défendre. Il rejette jusqu'ici les appels à un cessez-le-feu, mais assure oeuvrer pour une "pause" humanitaire. [AFP]

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