ALGERIE : Quatre figures de la contestation libérées

Vendredi 3 Juillet 2020

Karim Tabbou, Amira Bouraoui, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ont tous bénéficié d’une remise en liberté provisoire ce jeudi.


La justice algérienne a libéré jeudi une figure emblématique du mouvement populaire antirégime, Karim Tabbou, et trois autres militants connus. Ces libérations apparaissent comme un geste d’apaisement à la veille de l’anniversaire de l’indépendance du pays.
 
En quelques heures, Karim Tabbou, Amira Bouraoui, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ont bénéficié d’une remise en liberté provisoire, après plusieurs mois de répression menée par le pouvoir pour tenter d’empêcher un retour du mouvement de contestation «Hirak», suspendu en mars en raison de la pandémie de Covid-19. «La demande de liberté provisoire de Karim Tabbou a été acceptée», a déclaré l’un de ses avocats. Il est sorti dans l’après-midi de la prison de Koléa, en compagnie d’Amira Bouraoui et Samir Larbi, selon des journalistes de l’AFP sur place.
 
«Notre bonheur n’est pas complet, en sortant j’ai laissé des frères en prison», a brièvement commenté Samir Benlarbi, un opposant de longue date au régime. Parmi les personnalités les plus connues du «Hirak» derrière les barreaux figure le journaliste Khaled Drareni, directeur du site d’informations en ligne Casbah Tribune et correspondant de la chaîne de télévision française Tv5Monde. Sa demande de mise en liberté lui a été refusée.
 
70 prisonniers politiques
 
Amnesty a réclamé «la libération immédiate et sans condition de tous les détenus d’opinion en Algérie». Selon le comité national pour la libération des détenus (CNLD), près de 70 prisonniers d’opinion sont actuellement derrière les barreaux, la plupart pour des publications sur Facebook.
 
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait gracié mercredi six détenus, dont trois liés au «Hirak». C’était la première fois que des militants du mouvement étaient graciés par le président depuis son élection en décembre 2019. Ces derniers mois, la justice avait multiplié les poursuites judiciaires et les condamnations de militants du «Hirak», d’opposants politiques, de journalistes et de blogueurs.
 
Né en février 2019 d’un immense ras-le-bol des Algériens, le «Hirak» réclame un changement du «système» en place depuis l’indépendance en 1962. En vain jusqu’à présent, même si la contestation a obtenu en avril 2019 le départ d’Abdelaziz Bouteflika après 20 ans au pouvoir. (ATS/NXP)
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