Armin Laschet, qui brigue la succession d’Angela Merkel avec Markus Söder, a reçu le soutien de la CDU, dont il est le président, lors d’un vote interne lundi.
Fin de la guerre des nerfs chez les conservateurs allemands? Le dirigeant conservateur Armin Laschet a été plébiscité par son parti, lundi soir, comme candidat à la succession d’Angela Merkel et pour mener une bataille législative plus incertaine que jamais.
Après plus de six heures de réunion virtuelle, le comité exécutif du parti chrétien-démocrate CDU, s’est prononcé, lors d’un vote interne, pour la candidature de son président face à celle du populaire dirigeant bavarois Markus Söder. Après une semaine de duel fratricide entre les deux hommes, et d’une rare crise au sein de cette formation disciplinée, Markus Söder avait indiqué dans la journée qu’il se plierait à la décision de l’instance dirigeante.
Le soutien des responsables de la CDU est net: 77,5% d’entre eux se sont prononcés en faveur d’Armin Laschet contre 22,5% pour Markus Söder. Candidat naturel de la CDU dont il a pris la tête en janvier, Armin Laschet, partisan de la continuité avec le cap centriste d’Angela Merkel, avait vu son investiture contestée par Markus Söder, chef du parti-frère bavarois CSU. Après des mois à entretenir le suspense sur ses intentions, ce quinquagénaire au caractère bien trempé avait fait monter la tension en officialisant le 11 avril sa candidature.
Poids des sondages
Dès le lendemain, Armin Laschet avait obtenu un premier vote de soutien de la part des caciques la CDU. L’instance qui s’est prononcée en sa faveur lundi soir rassemble un échantillon encore plus large de responsables du parti. L’issue de cette réunion de crise était hautement incertaine alors que Markus Söder a engrangé, ces derniers jours, le soutien de plusieurs élus du camp conservateur.
Le ministre-président de Bavière a un argument de poids: il est de loin le favori des sondages pour permettre aux conservateurs de conserver la chancellerie à l’issue des élections législatives du 26 septembre. Selon une récente enquête de la chaîne ARD, 44% des Allemands le jugent apte à conduire les conservateurs aux élections, contre 15% pour Armin Laschet. Markus Söder ne participait pas à la réunion de lundi soir.
La CDU doit «décider seule où et comment» le choix sera fait, avait-il estimé plus tôt dans la journée, tout en assurant qu’il «respecterait» une décision du comité exécutif de la CDU. Il avait obtenu dimanche le soutien de l’organisation des Jeunes conservateurs allemands. Même des élus d’ex-RDA, censés être rétifs à une candidature issue de la riche Bavière, s’étaient prononcés en sa faveur.
Tâche herculéenne
Mais se prévalant du soutien de «la base», il n’a pu obtenir, comme il l’espérait, une consultation des députés conservateurs. Et les ténors de la CDU réunis lundi soir n’ont pas jugé raisonnable de se lancer dans l’aventure: désavouer Armin Laschet, installé à la tête de la CDU depuis trois mois, aurait plongé dans une crise durable le parti de la majorité, au pouvoir depuis 16 ans.
D’autant que la droite allemande n’a présenté qu’à deux reprises un candidat issu de la CSU, en 1980 et 2002, deux tentatives soldées par des échecs. Un tel affrontement entre CDU et CSU s’est rarement produit depuis que l’alliance entre ces deux «partis-frères» a été scellée après-guerre. Cette victoire à l’arraché d’Armin Laschet, âgé de 60 ans et dirigeant de la région d’Allemagne la plus peuplée, la Rhénanie du nord-Westphalie, risque de laisser des traces.
«Celui qui sortira vainqueur ne partira pas en position de force. Söder ou Laschet sauront qu’ils démarrent une campagne électorale avec seulement le soutien de la moitié de leur base», commentait lundi le quotidien «Handelsblatt». «Quel que soit le vainqueur entre Laschet et Söder, il sera très difficile de rassembler les troupes divisées face à un parti Vert très discipliné», mettait en garde la «Süddeutsche Zeitung».
Les Verts sont en effet, pour la première fois, les principaux adversaires des conservateurs qu’ils talonnent dans les sondages en vue des élections. À l’opposé de l’étalage des divisions à droite, les écologistes ont offert lundi une image d’unité et de renouveau en désignant, au terme d’un processus sans accroc une juriste quadragénaire, Annalena Baerbock, pour se lancer à la conquête de la chancellerie. (AFP)
Fin de la guerre des nerfs chez les conservateurs allemands? Le dirigeant conservateur Armin Laschet a été plébiscité par son parti, lundi soir, comme candidat à la succession d’Angela Merkel et pour mener une bataille législative plus incertaine que jamais.
Après plus de six heures de réunion virtuelle, le comité exécutif du parti chrétien-démocrate CDU, s’est prononcé, lors d’un vote interne, pour la candidature de son président face à celle du populaire dirigeant bavarois Markus Söder. Après une semaine de duel fratricide entre les deux hommes, et d’une rare crise au sein de cette formation disciplinée, Markus Söder avait indiqué dans la journée qu’il se plierait à la décision de l’instance dirigeante.
Le soutien des responsables de la CDU est net: 77,5% d’entre eux se sont prononcés en faveur d’Armin Laschet contre 22,5% pour Markus Söder. Candidat naturel de la CDU dont il a pris la tête en janvier, Armin Laschet, partisan de la continuité avec le cap centriste d’Angela Merkel, avait vu son investiture contestée par Markus Söder, chef du parti-frère bavarois CSU. Après des mois à entretenir le suspense sur ses intentions, ce quinquagénaire au caractère bien trempé avait fait monter la tension en officialisant le 11 avril sa candidature.
Poids des sondages
Dès le lendemain, Armin Laschet avait obtenu un premier vote de soutien de la part des caciques la CDU. L’instance qui s’est prononcée en sa faveur lundi soir rassemble un échantillon encore plus large de responsables du parti. L’issue de cette réunion de crise était hautement incertaine alors que Markus Söder a engrangé, ces derniers jours, le soutien de plusieurs élus du camp conservateur.
Le ministre-président de Bavière a un argument de poids: il est de loin le favori des sondages pour permettre aux conservateurs de conserver la chancellerie à l’issue des élections législatives du 26 septembre. Selon une récente enquête de la chaîne ARD, 44% des Allemands le jugent apte à conduire les conservateurs aux élections, contre 15% pour Armin Laschet. Markus Söder ne participait pas à la réunion de lundi soir.
La CDU doit «décider seule où et comment» le choix sera fait, avait-il estimé plus tôt dans la journée, tout en assurant qu’il «respecterait» une décision du comité exécutif de la CDU. Il avait obtenu dimanche le soutien de l’organisation des Jeunes conservateurs allemands. Même des élus d’ex-RDA, censés être rétifs à une candidature issue de la riche Bavière, s’étaient prononcés en sa faveur.
Tâche herculéenne
Mais se prévalant du soutien de «la base», il n’a pu obtenir, comme il l’espérait, une consultation des députés conservateurs. Et les ténors de la CDU réunis lundi soir n’ont pas jugé raisonnable de se lancer dans l’aventure: désavouer Armin Laschet, installé à la tête de la CDU depuis trois mois, aurait plongé dans une crise durable le parti de la majorité, au pouvoir depuis 16 ans.
D’autant que la droite allemande n’a présenté qu’à deux reprises un candidat issu de la CSU, en 1980 et 2002, deux tentatives soldées par des échecs. Un tel affrontement entre CDU et CSU s’est rarement produit depuis que l’alliance entre ces deux «partis-frères» a été scellée après-guerre. Cette victoire à l’arraché d’Armin Laschet, âgé de 60 ans et dirigeant de la région d’Allemagne la plus peuplée, la Rhénanie du nord-Westphalie, risque de laisser des traces.
«Celui qui sortira vainqueur ne partira pas en position de force. Söder ou Laschet sauront qu’ils démarrent une campagne électorale avec seulement le soutien de la moitié de leur base», commentait lundi le quotidien «Handelsblatt». «Quel que soit le vainqueur entre Laschet et Söder, il sera très difficile de rassembler les troupes divisées face à un parti Vert très discipliné», mettait en garde la «Süddeutsche Zeitung».
Les Verts sont en effet, pour la première fois, les principaux adversaires des conservateurs qu’ils talonnent dans les sondages en vue des élections. À l’opposé de l’étalage des divisions à droite, les écologistes ont offert lundi une image d’unité et de renouveau en désignant, au terme d’un processus sans accroc une juriste quadragénaire, Annalena Baerbock, pour se lancer à la conquête de la chancellerie. (AFP)