« ASP, policiers, gendarmes, militaires… Ne soyez pas des assassins du peuple. Assassinons le système ! » (FRAPP/FRANCE DEGAGE)

Mercredi 4 Juillet 2018

Section Ucad de "France Dégage"
Le 02 février 2018, 21 de nos membres ont été arrêtés et gardés à vue pendant moins de 24 heures au commissariat central. Le même jour, 12 autres de nos camarades ont été arrêtés et gardés à vue pendant 96 heures dans le commissariat de police de Bel-air car ils avaient brandi devant Macron une banderole FRANCE DEGAGE. En 3 ans, au moins 45 de nos camarades ont été arrêtés par vous. Le 19 avril 2018, certains de nos camarades (03) ont été arrêtés avec plus d’une centaine d’autres citoyens dont plusieurs ont été traités de manière dégradante.
 
Lors de ces arrestations, certains policiers ont parfois brutalisé de manière inouïe des camarades, des concitoyens. Et parfois ils ont été violemment menottés. Certains policiers forçant certains de nos membres à signer des procès-verbaux.
 
Ces violences policières s’abattent aussi sur d’autres citoyens. Violences qui causent des blessures graves quand ce n’est pas la mort comme pour les cas de l’étudiant Fallou Sène et du commerçant Modou Diop battu à mort récemment par des policiers.
 
Notre lutte pour la souveraineté et la sortie du sous-développement fait que le gouvernement anti national de Macky Sall est obligé d’envoyer des policiers ou des gendarmes, ou d’utiliser certains ASP comme milice pour broyer les manifestants que nous sommes. Cela nous impose de nous adresser à vous chers concitoyens policiers, gendarmes, militaires, agents de sécurité de proximité…
 
Notre lutte pour que les ressources de notre pays servent les populations et non les multinationales, contre les APE, pour la libération du franc CFA…est une lutte qui vous concerne doublement.
 
D’une part en tant que citoyens. Le gouvernement laisse l’impérialisme piller nos ressources. Ce qui prive notre Etat de moyen pour faire face aux besoins de santé, d’éducation…Cela vous affecte ainsi que les membres de vos familles, vos voisins…Si le Sénégal ne bénéficie que de 3% de son or de Kédougou, bénéficie dans des proportions similaires de son zircon, de son phosphate…l’Etat n’aura pas assez de ressources pour satisfaire les populations. Résultat : nous avons un Etat-mendiant alors qu’une gestion nationale et démocratique de nos ressources sortirait les 15 millions de sénégalais du sous-développement.
 
D’autre part en tant que policiers. C’est ce manque de ressources qui explique qu’en Afrique, il y a 180 policiers pour 100.000 habitants alors qu’en Asie il y a 363 policiers pour 100.000 habitants. Chine, Viêt-nam, Népal…ont fait des révolutions et déroulé des projets souverains qui font que leur population est dans de meilleures conditions que les populations africaines. Mais s’il n’y a pas suffisamment de policiers en Afrique et au Sénégal, cela signifie qu’il est plus difficile d’être policier au Sénégal qu’en Europe, en Asie, en Amérique.
 
En mars 2017, l’ancien ministre de l’intérieur disait à l’assemblée nationale que 22 départements du Sénégal étaient dépourvus de poste de police ou de gendarmerie. Il affirma également que le Sénégal n’était pas loin du dédoublement de personnel au niveau de la police et de la gendarmerie. Reconnaissant aussi un besoin pressent de renforcer les structures en équipements. Cela confirme d’autres propos. « (…) en 1987, on était six mille policiers, aujourd’hui, près de trente ans après, on ne fait pas six mille, malgré l’accroissement de la population. Il y a un déficit structurel des effectifs ».

Le ratio universel de couverture sécuritaire est d’un policier pour 1.000 habitants alors qu’au Sénégal ce ratio dépasse largement un policier pour 5.000 habitants. Sur la base de ces chiffres, cela signifie que le Sénégal est en manque d’au moins 12.000 policiers et qu’un policier sénégalais fait le travail de 05 policiers.
 
Aujourd’hui au Sénégal il y a 13 sur 45 départements qui sont sans unité de sapeur pompier. « (…) l’encadrement de la brigade nationale des sapeurs-Pompiers est encore faible par rapport au ratio normal de personnels de commandement d’une brigade opérationnelle. En effet, le taux d’encadrement en officier est aujourd’hui de 14,5%. ».
 
Ces conditions sont inacceptables chers concitoyens policiers, sapeurs pompiers... Inacceptable pour les populations victimes de braquages, de vols, d’incendies…Inacceptable pour vous travailleurs. Le président Macky Sall a signé l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne qui va faire perdre à l’Etat, chaque année 240 milliards de franc Cfa de recettes. Comment l’Etat pourra-t-il améliorer vos conditions de travail et la sécurité des populations ? Est-ce normal qu’à cause des options de nos gouvernants apatrides que les policiers et les populations vivent dans la misère ? Pour nos organisations la réponse est NON ! Voilà pourquoi nous nous battons pour la souveraineté économique, monétaire, sur nos ressources.
 
C’est la raison pour laquelle le gouvernement de Macky Sall vous utilise pour nous réprimer, nous intimider. Cela vous ne devez pas l’accepter. Ceux qui doivent être intimidés et réprimés c’est celles et ceux, président de la république et membres du gouvernement, qui vendent notre pays à l’impérialisme, à la France, à l’Union européenne, aux multinationales occidentales, au FMI et à la Banque mondiale.

Vos grenades lacrymogènes, si vous ne pouvez les retourner contre ces ennemis du peuple, ne les utilisez pas dans des tirs droits par exemple en visant la tête des manifestants. Car ils privent le peuple de sécurité. Ils maintiennent les policiers dans des conditions de travail indécentes. Si vous ne nous soutenez pas, vous ne devez pas faire de l’excès de zèle quand nous sommes entre vos mains.
 
Souvenez-vous : « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
 
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
 
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. ». Et, « S’ils viennent me prendre ce matin, ils viendront te prendre ce soir ».

Refusez d’être ce que Thomas Sankara appelait des criminels en puissance. Ne soyez pas des assassins du peuple mais soyez des assassins du système. Car notre combat, votre combat, c’est pour tout le peuple. Et vous aussi, vous êtes du peuple.
 
Fait à Dakar, le 03 juillet 2018

Signataires :
- Association des Clients et Sociétaires des Institutions Financières (ACSIF) - Cercle des étudiants panafricains de St-Louis – Dafa Jott - Fédération Autonome des Aviculteurs du Sénégal (Faas) Jom/Agir pour l’aviculture - Front anti APE anti CFA - Jow sunu gaal - Ligue Panafricaine Umoja/Sénégal - Mouvement des Jeunes Leaders Panafricains(Bénin) - Mouvement Panafricain de Rejet du franc CFA/Sénégal - Mouvement Panafricain de Thiès – Mouvement Panafricain de l’UCAD – Nation Nègre et Culture - Nittu Deug – Petroteam Monde - Réseau Panafricain Espoir d’Afrique – UDC (Unité-Dignité-Courage) - Urgences Panafricanistes/Sénégal
 
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