«Cela fait dix-huit mois que je dis que le procès Khalifa Sall est politique. La Cour de justice de la Cedeao a rendu un jugement qui considère que la procédure n’a pas été équitable. L’Etat sénégalais, qui est membre de la Cedeao et a adhéré à la Charte de la Cedeao, doit se soumettre à ce jugement, mais il ne l’a pas fait jusqu’ici. La Commission des droits de l’homme de l’ONU a abouti pratiquement à la même conclusion.
Tout cela montre bien qu’il y a volonté d’éliminer un adversaire. On ne règle pas des problèmes politiques en se servant de la justice. Actuellement, lorsque les gens soupçonnés de malversations sont contre vous, ils tombent sous le coup de la loi. Mais lorsqu’ils sont avec vous, vous les épargnez.
A partir de ce moment-là, la justice perd sa crédibilité, et le jugement sa légitimité aux yeux de l’opinion. C’est cela qui amène les tensions, et demain une ambiance de règlements de comptes qui porte en germe le recul de la démocratie.
Les cas de Karim Wade et de Khalifa Sall sont différents, mais tous deux doivent faire l’objet d’un traitement équitable. Or, d’autres personnes ont été poursuivies par le même tribunal, la Crei, mais leurs dossiers à eux ont été gelés. Je vais vous dire une chose : voilà cinquante ans que je participe au combat politique au Sénégal, et c’est la première fois que l’on fait écarter par la justice des candidats à la présidentielle.
Il me semble que l’on est en période de sécheresse démocratique. Au Sénégal comme ailleurs se pose la question du rôle de la justice dans les procès d’opposants, et cela fragilise le système démocratique. »
(Source : Jeune Afrique)
Tout cela montre bien qu’il y a volonté d’éliminer un adversaire. On ne règle pas des problèmes politiques en se servant de la justice. Actuellement, lorsque les gens soupçonnés de malversations sont contre vous, ils tombent sous le coup de la loi. Mais lorsqu’ils sont avec vous, vous les épargnez.
A partir de ce moment-là, la justice perd sa crédibilité, et le jugement sa légitimité aux yeux de l’opinion. C’est cela qui amène les tensions, et demain une ambiance de règlements de comptes qui porte en germe le recul de la démocratie.
Les cas de Karim Wade et de Khalifa Sall sont différents, mais tous deux doivent faire l’objet d’un traitement équitable. Or, d’autres personnes ont été poursuivies par le même tribunal, la Crei, mais leurs dossiers à eux ont été gelés. Je vais vous dire une chose : voilà cinquante ans que je participe au combat politique au Sénégal, et c’est la première fois que l’on fait écarter par la justice des candidats à la présidentielle.
Il me semble que l’on est en période de sécheresse démocratique. Au Sénégal comme ailleurs se pose la question du rôle de la justice dans les procès d’opposants, et cela fragilise le système démocratique. »
(Source : Jeune Afrique)