Accusations de corruption - Le sénateur Bob Menendez refuse de démissionner

Lundi 25 Septembre 2023

Le parlementaire américain Bob Menendez, à la tête de l’influente commission des Affaires étrangères du Sénat, a contesté lundi son inculpation pour corruption par la justice fédérale, impliquant l’Égypte, et refusé de démissionner.

 

S’exprimant en anglais et en espagnol devant la presse, ce vieux routier de la politique, un élu démocrate d’origine cubaine, a qualifié les accusations du procureur fédéral de New York Damian Williams, rendues publiques vendredi, d’« allégations et simplement ça, des allégations ».

 

M. Menendez aurait accepté, avec sa femme Nadine, entre 2018 et 2022, des « centaines de milliers de dollars » de pots-de-vin de la part de trois hommes d’affaires de son État, le New Jersey, en « se servant de son pouvoir et de son influence pour protéger et enrichir ces hommes d’affaires et soutenir le gouvernement égyptien ».

 

Alors que les appels à la démission ont fusé depuis vendredi, y compris depuis son camp, l’homme de 69 ans, élu aux deux chambres du Congrès depuis 30 ans, s’est dit convaincu qu’il sera « blanchi et restera le plus ancien sénateur du New Jersey ».

 

« Certains de ceux qui appellent à ma démission pour des raisons politiques disent que j’ai perdu la confiance de la population du New Jersey », un État de neuf millions d’habitants frontalier de New York, s’est défendu M. Menendez.

 

« Rien ne peut être plus faux », a-t-il taclé depuis son fief d’Union City, entouré de dizaines de soutiens.

 

D’après l’ordonnance d’inculpation et des informations précises du New York Times, le FBI, la police fédérale, avait découvert en juin 2022 au domicile du couple Menendez 500 000 dollars en liquide et 13 lingots d’or (soit trois kilos).

 

« Depuis 30 ans, j’ai retiré des milliers de dollars en liquide de mon compte épargne personnel, que j’ai gardés en cas d’urgence en raison de l’histoire de ma famille confrontée aux confiscations et saisies à Cuba », a justifié Robert Menendez.

 

Accusé par la justice d’avoir favorisé le gouvernement égyptien, allié de Washington, notamment lors de ventes d’armes, le sénateur démocrate a rappelé qu’il avait « interpellé directement le président [égyptien Abdel Fattah] al-Sissi sur les atteintes aux droits de l’homme, les détentions arbitraires, les libertés, etc. ».

 

Fait très rare pour un sénateur, M. Menendez avait déjà été mis en examen pour corruption en 2015 mais son procès avait été annulé en 2017, faute d’un verdict unanime des jurés. Et en 2018, le département de la Justice — sous la présidence du républicain Donald Trump — avait demandé à un juge d’abandonner toutes les poursuites contre lui. [AFP]

 

 

Nombre de lectures : 185 fois