Le chanteur-compositeur El Hadj Ndiaye sur scène
Le 03 janvier, le chanteur-compositeur El Hadj Ndiaye dépose des plaintes devant la Division des investigations criminelles (DIC). Dix jours plus tard, le 14 janvier, il en fait de même avec le procureur de la république de Mbour. Ces plaintes visent nommément deux personnes : un Sénégalais du nom de Thierno Seydou Dieng et une ressortissante belge qui a résidé sur la Petite Côte, Geneviève Platteau. En février, une autre plainte a concerné un huissier de justice. El Hadj Ndiaye leur reproche d’avoir commis diverses infractions ayant abouti à l’accaparement de biens immobiliers dont il revendique la propriété exclusive. Retour sur une histoire rocambolesque à bien des égards.
Lorsqu’en 2013, El Hadj Ndiaye accepte de son amie belge Geneviève Platteau une aide de 11 millions de francs Cfa devant lui permettre de s’équiper en matériel audiovisuel, il n’imaginait pas entrouvrir ainsi, à son détriment, les portes d’un cauchemar personnel qui ne semble pas devoir prendre fin, et qui, depuis maintenant huit ans, a pris les allures d’un imbroglio judiciaire dont certains fils pourraient être liés à des projets sportifs divers, en particulier à l’organisation des jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) que le Sénégal accueille en 2023.
L’affaire aurait même pu être close et jetée aux oubliettes à la date du 16 mai 2013 quand une décision judiciaire fixe le montant définitif du remboursement dû par le Sénégalais à la Belge: 13 millions 144 mille 350 francs Cfa, majorant ainsi l’emprunt initial de dommages/intérêts et de frais divers. Elle aurait même pu être classée au rayon des «affaires jugées et classées» si, comme il le pense, des recettes prévisionnelles avaient pu être tirées d’une série de tournées envisagées avec le fils musicien de sa créancière. Un projet qui ne verra jamais le jour.
Pour sortir définitivement de l’ornière, El Hadj Ndiaye affirme n’avoir jamais lésiné sur les moyens dont il disposait. En septembre 2015, il met en vente 1 hectare d’un champ qui lui appartient au prix de 16 000 francs seulement le mètre carré. En théorie, cette opération peut lui rapporter 160 millions de francs Cfa si l’agence immobilière BossierImmo opérant dans la zone de Saly trouve un ou plusieurs acquéreurs solvables. Aucun acheteur ne se manifeste.
En juin de l’année suivante, le couperet tombe : son terrain de 300 mètres carrés situé à Nguékhokh est saisi puis vendu à 4 millions de francs Cfa. Pour lui, cette transaction «totalement irrégulière» est à la fois «surprenante» et «inacceptable». L’appel interjeté par son avocat est rejeté. La galère semble sans fin!
A propos de ce terrain situé au quartier Diamagueune de Nguékhokh, le chanteur dénonce une avalanche de «vices de forme, de procédure et de faux documents» qui, selon lui, violent la lettre et l’esprit du jugement d’adjudication n°160 issu de la Chambre des criées du tribunal de grande instance de Thiès, le 30 juin 2016. Certes, ce terrain de 300 m2 («340 m2, selon une autre expertise») a été attribué à Geneviève Platteau mais il ne devait servir qu’à «apurer la dette que je lui devais», lit-on dans un document que nous avons parcouru.
«Or, on a fracturé la porte de ma maison construite sur un terrain de 640 m2 jouxtant celui qui avait été attribué (à ma créancière) par la justice. Avec des complicités, on y a volé toutes mes affaires personnelles ainsi que le matériel qui se trouvait dans ma maison», s’insurge l’artiste dans le même document. Il indique au passage que «ces faits de violation de domicile et de vol ont fait l’objet d’un constat d’huissier» en plus du témoignage d’un voisin, tous versés à la gendarmerie de Somone.
A ce niveau, la justice est bien intervenue, se félicite El Hadj Ndiaye, car le tribunal de Mbour a condamné Mme Platteau à 3 mois de prison avec sursis et 1 million de francs CFA en dommages et intérêts pour le délit de vol. «Mais j’ai dû interjeter appel parce qu’il ne s’agit pas seulement de vol, mais d’escroquerie.» La justice suit son cours pour ce volet.
Sur sa page Facebook, Geneviève Platteau avait mis en vente la propriété sous forme de message en mode «public» posté le 27 septembre 2017 :
«A Vendre à Nguekokh (à 15 kms de Mbour) : Petite maison dans un terrain entièrement clôturé dans le quartier de Diamaguene comprenant ;
Un appartement à droite au fond ; Des abris dans l’enceinte ; Une petite chambre à gauche ;
Des arbres dans la cour (un grand manguier) ; Un terrain de 500m2. L’habitation doit être rénovée. L’ensemble est mis en vente à minimum 10 millions de cfa.
S’adresser à Monsieur Khadim Wathie au 00221775668063 pour le Sénégal.
Geneviève Platteau pour l’Europe au 0032472948342 ».
Nous avons tenté de joindre Geneviève Platteau à partir de sa page Facebook, sans succès. Mais dans tous les cas, l’artiste-chanteur juge intolérable cet acte de vente. «La maison et le terrain ont été vendus le 2 mars 2018 à la somme de 10 millions de francs Cfa (officiellement) à un certain Ibrahima Cissokho dans le bureau même de l’avocat de Geneviève Platteau, sans aucune considération pour la décision de justice qui avait été auparavant arrêtée…».
Mais le pire l’attendait au coin d’une autre transaction. «Un autre de mes biens a été ‘’saisi officiellement’’, même si les références dudit terrain sont erronées du début à la fin des procédures. J’ai su par la suite que ce terrain n’existait même pas officiellement», lâche-t-il, amer. Pour lui, la décision judiciaire rendue le 5 mai 2017 et donnant à la partie adverse le droit de saisir des impenses immobilières sur un terrain lui appartenant a été totalement transformée en «un vol» pur et simple.
«Au cours de la procédure, la saisie est devenue une saisie de mon terrain (et non plus des impenses trouvées sur le terrain).»
Il s’agit d’un champ de 2,88 ha situé à Nguérigne. «Pour le rentabiliser, j’y ai investi tout ce que je possédais. En plus de la clôture, trois forages y ont été réalisés, un bâtiment principal et des annexes y sont sortis de terre, un podium dédié aux manifestations culturelles y a été érigé ainsi que divers autres aménagements. J’y ai construit plusieurs poulaillers et un hangar…», liste-t-il en détail.
Aujourd’hui, «le saccage» volontaire des lieux ne fait pas de doute à ses yeux. «Un incendie peu ordinaire a brûlé au moins 1000 mètres carrés du champ. Ce sont des huissiers de justice qui sont venus casser les portes avec l’assistance de gendarmes.
Une affaire dans l’affaire
Conscient de ses investissements, El Hadj Ndiaye requiert l’expertise d’un cabinet (BEXIM) en 2017. «L’ensemble de cette propriété, en plus d’un verger de 622 arbres fruitiers, a été évalué à 626 millions 527 mille 910 FCFA», dit-il. Et au regard de l’inflation permanente qui caractérise les transactions foncières dans cette zone touristique prisée du Sénégal, il est difficilement crédible de penser que cette évaluation ait pu dégringoler, ajoute-t-il. Et apparemment, c’est ce qu’il se serait passé.
Outre le fait que «le descriptif et la valeur de ce bien transcrit dans le cahier des charges du 5 mai 2017 déposé par l’avocat de Mme Geneviève Platteau ont été largement tronqués et sous-évalués», une avalanche d’égarements est constatable, assure-t-il. «Il y a erreur sur le numéro de la parcelle, il y a erreur sur le numéro de délibération, il y a erreur sur la surface réelle du terrain ; il y a erreur sur l’évaluation financière du bien», clame El Hadj Ndiaye.
«Répétés jusqu’à l’étape d’une surenchère n’ayant jamais été consignée dans les registres du tribunal, ces différents éléments ne correspondent pas aux éléments d’identification figurant sur les documents qui sont en ma possession.» Et la conclusion qu’il en tire est la suivante : «Le bien saisi n’existe pas et n’est donc pas le mien.» Pour mieux défendre sa posture, l’artiste-compositeur affirme qu’un document produit en juillet par la mairie de Sindia atteste que le terrain adjugé n’existe pas.
Deux faits majeurs surviennent qui donnent à la procédure une tournure nouvelle. Le 27 juillet 2017, la justice attribue à Geneviève Platteau la totalité des impenses situées sur le terrain de Nguérigne pour la somme de 12 millions de francs Cfa. Puis le 4 août 2017, au moyen de la surenchère évoquée plus haut, le terrain lui-même est cédé à une tierce personne jusqu’ici inconnue dans la procédure pour la somme de 13, 200 millions francs Cfa.
Un nouveau protagoniste entre en scène
Ce nouveau protagoniste s’appelle Thierno Seydou Dieng. Son avocat est Me Babacar Ndiaye, président de la Fédération sénégalaise de basketball (FSBB). C’est sur un lit de l’hôpital Principal de Dakar qu’El Hadj Ndiaye affirme avoir été mis au courant de ce développement inattendu pour lequel ni lui ni son avocat d’alors, Me Niane, n’étaient au courant. «C’est là que l’on m’a remis la copie d’une assignation en expulsion à la demande de M. Dieng», signale-t-il.
Sa surprise est d’autant plus grande que sur conseil de son avocat, l’artiste-chanteur avait provisionné chez ce dernier deux acomptes de 1 million (2 mai 2017) et 1,5 million de francs Cfa (9 juillet 2017) et un autre de 5 millions auprès d’un greffier afin de suspendre la vente du terrain.
«Je me suis rendu compte que ces 5 millions, neuf mois après, n’avaient jamais été remis à la partie adverse. Je ne m’en suis rendu compte que le jour où ils m’ont été restitués par le greffier, le 29 juin 2018, en présence de Babacar Bâ, président du Forum des justiciables», rappelle-t-il.
Mais comme auparavant, El Hadj Ndiaye dénonce une accumulation de dysfonctionnements dans la procédure ayant «abouti» à la cession du terrain à Thierno Seydou Dieng.
«Le 7 juillet 2018, soit 26 jours après la décision sur la surenchère, le premier président de la Cour d’appel de Thiès a subordonné mon expulsion au versement par l’autre partie d’une caution de 600 millions de francs Cfa par le biais de l’ordonnance n°159. Pourquoi cette décision judiciaire a-t-elle piétinée sans aucun égard pour l’institution judiciaire ? », se demande-t-il.
En attendant que la lumière soit faite sur un incendie «non accidentel» ayant «ravagé 1000 mètres carrés dans son champ» le 14 mars 2019 et ayant fait l’objet d’une plainte contre X, El Hadj Ndiaye dénonce la violence avec laquelle il a été expulsé de son domaine.
«Les gendarmes ont cassé les serrures de mon logement, mon gardien a été jeté à la rue au milieu de toutes mes affaires personnelles : matériel audio, instruments de musique, équipement électroménager… Même mes animaux de compagnie ont été expulsés du champ et certains sont morts», raconte-t-il. «Ces actes ont été perpétrés sans aucune considération d’une deuxième ordonnance établie par le premier président de la Cour d’appel de Thiès, le 28 octobre 2019 et exigeant ma réintégration immédiate dans mon domaine»
Pour l’heure, la propriété de Nguérigne lui est inaccessible.
Lorsqu’en 2013, El Hadj Ndiaye accepte de son amie belge Geneviève Platteau une aide de 11 millions de francs Cfa devant lui permettre de s’équiper en matériel audiovisuel, il n’imaginait pas entrouvrir ainsi, à son détriment, les portes d’un cauchemar personnel qui ne semble pas devoir prendre fin, et qui, depuis maintenant huit ans, a pris les allures d’un imbroglio judiciaire dont certains fils pourraient être liés à des projets sportifs divers, en particulier à l’organisation des jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) que le Sénégal accueille en 2023.
L’affaire aurait même pu être close et jetée aux oubliettes à la date du 16 mai 2013 quand une décision judiciaire fixe le montant définitif du remboursement dû par le Sénégalais à la Belge: 13 millions 144 mille 350 francs Cfa, majorant ainsi l’emprunt initial de dommages/intérêts et de frais divers. Elle aurait même pu être classée au rayon des «affaires jugées et classées» si, comme il le pense, des recettes prévisionnelles avaient pu être tirées d’une série de tournées envisagées avec le fils musicien de sa créancière. Un projet qui ne verra jamais le jour.
Pour sortir définitivement de l’ornière, El Hadj Ndiaye affirme n’avoir jamais lésiné sur les moyens dont il disposait. En septembre 2015, il met en vente 1 hectare d’un champ qui lui appartient au prix de 16 000 francs seulement le mètre carré. En théorie, cette opération peut lui rapporter 160 millions de francs Cfa si l’agence immobilière BossierImmo opérant dans la zone de Saly trouve un ou plusieurs acquéreurs solvables. Aucun acheteur ne se manifeste.
En juin de l’année suivante, le couperet tombe : son terrain de 300 mètres carrés situé à Nguékhokh est saisi puis vendu à 4 millions de francs Cfa. Pour lui, cette transaction «totalement irrégulière» est à la fois «surprenante» et «inacceptable». L’appel interjeté par son avocat est rejeté. La galère semble sans fin!
Par appels téléphoniques et envois de textos, nous avons tenté
de joindre Me Samba Améti, avocat de Geneviève Platteau,
et Me Bacacar Ndiaye, le conseil de Thierno Seydou Dieng. En vain.
de joindre Me Samba Améti, avocat de Geneviève Platteau,
et Me Bacacar Ndiaye, le conseil de Thierno Seydou Dieng. En vain.
A propos de ce terrain situé au quartier Diamagueune de Nguékhokh, le chanteur dénonce une avalanche de «vices de forme, de procédure et de faux documents» qui, selon lui, violent la lettre et l’esprit du jugement d’adjudication n°160 issu de la Chambre des criées du tribunal de grande instance de Thiès, le 30 juin 2016. Certes, ce terrain de 300 m2 («340 m2, selon une autre expertise») a été attribué à Geneviève Platteau mais il ne devait servir qu’à «apurer la dette que je lui devais», lit-on dans un document que nous avons parcouru.
«Or, on a fracturé la porte de ma maison construite sur un terrain de 640 m2 jouxtant celui qui avait été attribué (à ma créancière) par la justice. Avec des complicités, on y a volé toutes mes affaires personnelles ainsi que le matériel qui se trouvait dans ma maison», s’insurge l’artiste dans le même document. Il indique au passage que «ces faits de violation de domicile et de vol ont fait l’objet d’un constat d’huissier» en plus du témoignage d’un voisin, tous versés à la gendarmerie de Somone.
A ce niveau, la justice est bien intervenue, se félicite El Hadj Ndiaye, car le tribunal de Mbour a condamné Mme Platteau à 3 mois de prison avec sursis et 1 million de francs CFA en dommages et intérêts pour le délit de vol. «Mais j’ai dû interjeter appel parce qu’il ne s’agit pas seulement de vol, mais d’escroquerie.» La justice suit son cours pour ce volet.
Sur sa page Facebook, Geneviève Platteau avait mis en vente la propriété sous forme de message en mode «public» posté le 27 septembre 2017 :
«A Vendre à Nguekokh (à 15 kms de Mbour) : Petite maison dans un terrain entièrement clôturé dans le quartier de Diamaguene comprenant ;
Un appartement à droite au fond ; Des abris dans l’enceinte ; Une petite chambre à gauche ;
Des arbres dans la cour (un grand manguier) ; Un terrain de 500m2. L’habitation doit être rénovée. L’ensemble est mis en vente à minimum 10 millions de cfa.
S’adresser à Monsieur Khadim Wathie au 00221775668063 pour le Sénégal.
Geneviève Platteau pour l’Europe au 0032472948342 ».
Nous avons tenté de joindre Geneviève Platteau à partir de sa page Facebook, sans succès. Mais dans tous les cas, l’artiste-chanteur juge intolérable cet acte de vente. «La maison et le terrain ont été vendus le 2 mars 2018 à la somme de 10 millions de francs Cfa (officiellement) à un certain Ibrahima Cissokho dans le bureau même de l’avocat de Geneviève Platteau, sans aucune considération pour la décision de justice qui avait été auparavant arrêtée…».
Mais le pire l’attendait au coin d’une autre transaction. «Un autre de mes biens a été ‘’saisi officiellement’’, même si les références dudit terrain sont erronées du début à la fin des procédures. J’ai su par la suite que ce terrain n’existait même pas officiellement», lâche-t-il, amer. Pour lui, la décision judiciaire rendue le 5 mai 2017 et donnant à la partie adverse le droit de saisir des impenses immobilières sur un terrain lui appartenant a été totalement transformée en «un vol» pur et simple.
«Au cours de la procédure, la saisie est devenue une saisie de mon terrain (et non plus des impenses trouvées sur le terrain).»
Il s’agit d’un champ de 2,88 ha situé à Nguérigne. «Pour le rentabiliser, j’y ai investi tout ce que je possédais. En plus de la clôture, trois forages y ont été réalisés, un bâtiment principal et des annexes y sont sortis de terre, un podium dédié aux manifestations culturelles y a été érigé ainsi que divers autres aménagements. J’y ai construit plusieurs poulaillers et un hangar…», liste-t-il en détail.
Aujourd’hui, «le saccage» volontaire des lieux ne fait pas de doute à ses yeux. «Un incendie peu ordinaire a brûlé au moins 1000 mètres carrés du champ. Ce sont des huissiers de justice qui sont venus casser les portes avec l’assistance de gendarmes.
Une affaire dans l’affaire
Conscient de ses investissements, El Hadj Ndiaye requiert l’expertise d’un cabinet (BEXIM) en 2017. «L’ensemble de cette propriété, en plus d’un verger de 622 arbres fruitiers, a été évalué à 626 millions 527 mille 910 FCFA», dit-il. Et au regard de l’inflation permanente qui caractérise les transactions foncières dans cette zone touristique prisée du Sénégal, il est difficilement crédible de penser que cette évaluation ait pu dégringoler, ajoute-t-il. Et apparemment, c’est ce qu’il se serait passé.
Outre le fait que «le descriptif et la valeur de ce bien transcrit dans le cahier des charges du 5 mai 2017 déposé par l’avocat de Mme Geneviève Platteau ont été largement tronqués et sous-évalués», une avalanche d’égarements est constatable, assure-t-il. «Il y a erreur sur le numéro de la parcelle, il y a erreur sur le numéro de délibération, il y a erreur sur la surface réelle du terrain ; il y a erreur sur l’évaluation financière du bien», clame El Hadj Ndiaye.
«Répétés jusqu’à l’étape d’une surenchère n’ayant jamais été consignée dans les registres du tribunal, ces différents éléments ne correspondent pas aux éléments d’identification figurant sur les documents qui sont en ma possession.» Et la conclusion qu’il en tire est la suivante : «Le bien saisi n’existe pas et n’est donc pas le mien.» Pour mieux défendre sa posture, l’artiste-compositeur affirme qu’un document produit en juillet par la mairie de Sindia atteste que le terrain adjugé n’existe pas.
Deux faits majeurs surviennent qui donnent à la procédure une tournure nouvelle. Le 27 juillet 2017, la justice attribue à Geneviève Platteau la totalité des impenses situées sur le terrain de Nguérigne pour la somme de 12 millions de francs Cfa. Puis le 4 août 2017, au moyen de la surenchère évoquée plus haut, le terrain lui-même est cédé à une tierce personne jusqu’ici inconnue dans la procédure pour la somme de 13, 200 millions francs Cfa.
Un nouveau protagoniste entre en scène
Ce nouveau protagoniste s’appelle Thierno Seydou Dieng. Son avocat est Me Babacar Ndiaye, président de la Fédération sénégalaise de basketball (FSBB). C’est sur un lit de l’hôpital Principal de Dakar qu’El Hadj Ndiaye affirme avoir été mis au courant de ce développement inattendu pour lequel ni lui ni son avocat d’alors, Me Niane, n’étaient au courant. «C’est là que l’on m’a remis la copie d’une assignation en expulsion à la demande de M. Dieng», signale-t-il.
Sa surprise est d’autant plus grande que sur conseil de son avocat, l’artiste-chanteur avait provisionné chez ce dernier deux acomptes de 1 million (2 mai 2017) et 1,5 million de francs Cfa (9 juillet 2017) et un autre de 5 millions auprès d’un greffier afin de suspendre la vente du terrain.
«Je me suis rendu compte que ces 5 millions, neuf mois après, n’avaient jamais été remis à la partie adverse. Je ne m’en suis rendu compte que le jour où ils m’ont été restitués par le greffier, le 29 juin 2018, en présence de Babacar Bâ, président du Forum des justiciables», rappelle-t-il.
Mais comme auparavant, El Hadj Ndiaye dénonce une accumulation de dysfonctionnements dans la procédure ayant «abouti» à la cession du terrain à Thierno Seydou Dieng.
«Le 7 juillet 2018, soit 26 jours après la décision sur la surenchère, le premier président de la Cour d’appel de Thiès a subordonné mon expulsion au versement par l’autre partie d’une caution de 600 millions de francs Cfa par le biais de l’ordonnance n°159. Pourquoi cette décision judiciaire a-t-elle piétinée sans aucun égard pour l’institution judiciaire ? », se demande-t-il.
En attendant que la lumière soit faite sur un incendie «non accidentel» ayant «ravagé 1000 mètres carrés dans son champ» le 14 mars 2019 et ayant fait l’objet d’une plainte contre X, El Hadj Ndiaye dénonce la violence avec laquelle il a été expulsé de son domaine.
«Les gendarmes ont cassé les serrures de mon logement, mon gardien a été jeté à la rue au milieu de toutes mes affaires personnelles : matériel audio, instruments de musique, équipement électroménager… Même mes animaux de compagnie ont été expulsés du champ et certains sont morts», raconte-t-il. «Ces actes ont été perpétrés sans aucune considération d’une deuxième ordonnance établie par le premier président de la Cour d’appel de Thiès, le 28 octobre 2019 et exigeant ma réintégration immédiate dans mon domaine»
Pour l’heure, la propriété de Nguérigne lui est inaccessible.