Aussitôt ouvert aussitôt renvoyé. Devant la 1ère Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Cotonou, le procès du journaliste Ignace Sossou ne débutera finalement que le 5 mai 2020 (sauf autre report) et entrera peut-être dans une phase active. Le motif du renvoi invoqué par le tribunal est : « communication de pièces ».
Selon des sources judiciaires, ce sont les avocats du procureur Mario Mètonou (partie civile) qui ont demandé et obtenu le report du procès. « Dès l’entame, le président de la Chambre correctionnelle a brandi la lettre accablante que CFI avait adressée au procureur pour se désoler de la publication sur les réseaux sociaux de certains de ses propos tenus lors d’une rencontre avec des journalistes invités par le média français. »
« Document pour, document contre »
En réaction, les avocats de la défense emmenés par Me Robert Dossou ont contre-attaqué sur le même registre en livrant au tribunal une autre lettre de Canal France International (CFI) « regrettant l’emprisonnement du journaliste Ignace Sossou, défendant la liberté d’expression et demandant sa libération immédiate », renseignent nos sources.
A partir de là, les défenseurs du procureur ont jugé utile d’obtenir le document de CFI « favorable » à la défense aux fins d’en prendre connaissance pour exploitation à la prochaine audience. Une procédure que la loi leur permet et à laquelle les conseils du journaliste ne se sont pas opposés.
Cette bataille d’avocats autour de documents provenant de la même source semble attester, encore une fois, de l’importance capitale du courrier de CFI dans l’issue du procès. Du reste, les autorités françaises ont dû sacrifier deux agents qu’elles considèrent comme les responsables directs de l’affaire dont Pierre Jalladeau, son directeur pour l’Afrique. Ce qui n’a pas suffi pour rétablir l’image et la crédibilité de l’agence en Afrique et ailleurs.
Le procureur se radicalise
Le procureur Mario Mètonou a sensiblement renforcé sa plaidoirie en adjoignant à l’avocate Olga Anasside trois autres « robe-noires » du barreau de Cotonou : Hugo Koukpolou, Elie Vlavonou-Kponou et Filbert Béhenzin. Une attitude qui laisse entendre qu’aucune chance de quitter la prison centrale de Cotonou ne sera laissée à Ignace Sossou avant le terme de sa peine.
Outre Me Robert Dossou et une autre avocate béninoise, Mes William Bourdin et Elise Le Gall se sont également constitués pour défendre Ignace Sossou.
Journaliste de BeninWebTv, Ignace Sossou a été arrêté chez lui au petit matin du 20 décembre 2019 puis condamné en procédure express quatre jours plus tard à 18 mois de prison et à 200 000 francs Cfa d’amende pour « harcèlement par le biais d’une communication électronique ».
Un soutien mondial pour Ignace Sossou
Un vaste mouvement de solidarité s’est constitué pour sa « libération immédiate et inconditionnelle » grâce à la mobilisation de plusieurs organisations de journalistes et de défense des droits humains (Cenozo, RSF, ICIJ, Réseau 3i, Amnesty International, CPJ, Forum des éditeurs africains, etc.)
En février dernier, ses avocats dont Me Henri Thulliez ont porté plainte devant le Groupe de Travail des Nations Unies sur la détention arbitraire.
Selon plusieurs observateurs, le régime autoritaire du président Patrice Talon a ramené le Bénin à plusieurs dizaines d’années en arrière au plan des libertés politiques et civiles, notamment. Le 24 avril dernier, les autorités béninoises ont annoncé l’interdiction faite aux citoyens béninois de « saisir directement la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples » dont le siège est à Arusha (Tanzanie).
Selon des sources judiciaires, ce sont les avocats du procureur Mario Mètonou (partie civile) qui ont demandé et obtenu le report du procès. « Dès l’entame, le président de la Chambre correctionnelle a brandi la lettre accablante que CFI avait adressée au procureur pour se désoler de la publication sur les réseaux sociaux de certains de ses propos tenus lors d’une rencontre avec des journalistes invités par le média français. »
« Document pour, document contre »
En réaction, les avocats de la défense emmenés par Me Robert Dossou ont contre-attaqué sur le même registre en livrant au tribunal une autre lettre de Canal France International (CFI) « regrettant l’emprisonnement du journaliste Ignace Sossou, défendant la liberté d’expression et demandant sa libération immédiate », renseignent nos sources.
A partir de là, les défenseurs du procureur ont jugé utile d’obtenir le document de CFI « favorable » à la défense aux fins d’en prendre connaissance pour exploitation à la prochaine audience. Une procédure que la loi leur permet et à laquelle les conseils du journaliste ne se sont pas opposés.
Cette bataille d’avocats autour de documents provenant de la même source semble attester, encore une fois, de l’importance capitale du courrier de CFI dans l’issue du procès. Du reste, les autorités françaises ont dû sacrifier deux agents qu’elles considèrent comme les responsables directs de l’affaire dont Pierre Jalladeau, son directeur pour l’Afrique. Ce qui n’a pas suffi pour rétablir l’image et la crédibilité de l’agence en Afrique et ailleurs.
Le procureur se radicalise
Le procureur Mario Mètonou a sensiblement renforcé sa plaidoirie en adjoignant à l’avocate Olga Anasside trois autres « robe-noires » du barreau de Cotonou : Hugo Koukpolou, Elie Vlavonou-Kponou et Filbert Béhenzin. Une attitude qui laisse entendre qu’aucune chance de quitter la prison centrale de Cotonou ne sera laissée à Ignace Sossou avant le terme de sa peine.
Outre Me Robert Dossou et une autre avocate béninoise, Mes William Bourdin et Elise Le Gall se sont également constitués pour défendre Ignace Sossou.
Journaliste de BeninWebTv, Ignace Sossou a été arrêté chez lui au petit matin du 20 décembre 2019 puis condamné en procédure express quatre jours plus tard à 18 mois de prison et à 200 000 francs Cfa d’amende pour « harcèlement par le biais d’une communication électronique ».
Un soutien mondial pour Ignace Sossou
Un vaste mouvement de solidarité s’est constitué pour sa « libération immédiate et inconditionnelle » grâce à la mobilisation de plusieurs organisations de journalistes et de défense des droits humains (Cenozo, RSF, ICIJ, Réseau 3i, Amnesty International, CPJ, Forum des éditeurs africains, etc.)
En février dernier, ses avocats dont Me Henri Thulliez ont porté plainte devant le Groupe de Travail des Nations Unies sur la détention arbitraire.
Selon plusieurs observateurs, le régime autoritaire du président Patrice Talon a ramené le Bénin à plusieurs dizaines d’années en arrière au plan des libertés politiques et civiles, notamment. Le 24 avril dernier, les autorités béninoises ont annoncé l’interdiction faite aux citoyens béninois de « saisir directement la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples » dont le siège est à Arusha (Tanzanie).