La direction du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, était toujours réunie à huis clos lundi soir pour accoucher d'une décision sur un départ anticipé du président Jacob Zuma, sous pression de l'opposition qui a réclamé la dissolution du Parlement.
Les 107 membres de la plus haute instance de décision de l'ANC, le Comité national exécutif (NEC), sont retranchés depuis le début d'après-midi dans un hôtel de Pretoria.
Un média local a suggéré que Jacob Zuma avait enfin accepté de se retirer, mais il a été aussitôt démenti par la présidence.
Le NEC a le pouvoir de "rappeler" M. Zuma, comme elle l'avait fait en 2008 pour le président Thabo Mbeki.
Mais l'actuel chef de l'Etat, empêtré dans des scandales de corruption, peut refuser d'obtempérer. Dans ce cas, l'ANC pourrait déposer devant le Parlement une motion de défiance qui le contraindrait à partir.
La semaine dernière, M. Ramaphosa, élu à la tête de l'ANC en décembre, avait engagé des tractations directes avec M. Zuma pour obtenir son départ de la présidence du pays avant la fin normale de son mandat l'an prochain.
Mais le chef de l'Etat est jusque-là resté obstinément accroché à son siège, plongeant le pays dans la crise.
"Nous savons que vous voulez tourner la page", a lui-même concédé dimanche M. Ramaphosa devant des milliers de partisans de l'ANC réunis pour les 100 ans de la naissance de Nelson Mandela, le père de la nation "arc-en-ciel".
- Dissolution -
"C'est le souhait de notre peuple de finaliser tout ça et c'est précisément ce que le NEC va faire", a promis celui qui succéderait à M. Zuma en cas de démission du président.
Impatiente, l'opposition, qui demande depuis des années le départ de M. Zuma, est allée plus loin en exigeant lundi la dissolution du Parlement et la tenue d'élections anticipées.
"Il est important que le Parlement soit dissout et que nous repartions de zéro", a déclaré Kenneth Meshoe, chef du Parti démocratique chrétien africain (ACDP).
"Parce que s'il est remplacé par son vice-président Cyril Ramaphosa, le même groupe de personnes qui défendent et protègent la corruption seront au pouvoir", a-t-il justifié.
L'opposition a aussi réclamé que soit avancée une motion de défiance, inscrite à l'ordre du jour du Parlement le 22 février.
"La pression est telle que la direction de l'ANC se doit de prendre une décision", a estimé l'analyste Somadoda Fikeni à la chaîne d'information eNCA.
"Si elle ne le fait pas, elle va céder l'initiative à ses alliés, à certaines fractions de l'ANC, à l'opposition et à la société civile, qui seront créditées d'avoir poussé le président vers la sortie".
Selon les médias locaux, Jacob Zuma tenterait d'obtenir l'immunité pour les nombreuses affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué, ainsi qu'à obtenir la prise en charge de ses frais de justice.
- 'Instinct de survie' -
Dimanche, M. Ramaphosa a exclu tout passe-droit pour le président, rappelant que "ceux qui sont corrompus et ont volé l'argent des pauvres seront jugés".
Le patron de l'ANC a cependant reconnu que son parti émergeait d'une période de "désunion et de discorde".
Même si la fin de son règne semblait proche, le président Zuma reste soutenu par un carré de fidèles.
"Ils ont atteint le pic de leur carrière politique, certains sont visés par des plaintes (...), ils sont animés par leur seul instinct de survie", a résumé Somadoda Fikeni.
L'autorité du président Zuma a commencé à vaciller depuis l'élection en décembre de M. Ramaphosa qui lui a succédé à la tête de l'ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis l'avènement de la démocratie en 1994.
Mais l'actuel vice-président n'a toujours pas réussi à écarter M. Zuma, condition à ses yeux incontournable pour redorer le blason du parti avant les élections générales de 2019.
Le blocage actuel a commencé à ternir la réputation de M. Ramaphosa, dont l'autorité est déjà mise en cause.
"Zuma détient toujours le pouvoir", a égratigné lundi le chef de l'opposition, Mmusi Maimane. "Le fait qu'il (Ramaphosa) veuille toujours négocier une amnistie avec Zuma montre qu'il existe un appétit pour la corruption au sein de l'ANC", a déploré M. Maimane dans un entretien à l'AFP.
Les 107 membres de la plus haute instance de décision de l'ANC, le Comité national exécutif (NEC), sont retranchés depuis le début d'après-midi dans un hôtel de Pretoria.
Un média local a suggéré que Jacob Zuma avait enfin accepté de se retirer, mais il a été aussitôt démenti par la présidence.
Le NEC a le pouvoir de "rappeler" M. Zuma, comme elle l'avait fait en 2008 pour le président Thabo Mbeki.
Mais l'actuel chef de l'Etat, empêtré dans des scandales de corruption, peut refuser d'obtempérer. Dans ce cas, l'ANC pourrait déposer devant le Parlement une motion de défiance qui le contraindrait à partir.
La semaine dernière, M. Ramaphosa, élu à la tête de l'ANC en décembre, avait engagé des tractations directes avec M. Zuma pour obtenir son départ de la présidence du pays avant la fin normale de son mandat l'an prochain.
Mais le chef de l'Etat est jusque-là resté obstinément accroché à son siège, plongeant le pays dans la crise.
"Nous savons que vous voulez tourner la page", a lui-même concédé dimanche M. Ramaphosa devant des milliers de partisans de l'ANC réunis pour les 100 ans de la naissance de Nelson Mandela, le père de la nation "arc-en-ciel".
- Dissolution -
"C'est le souhait de notre peuple de finaliser tout ça et c'est précisément ce que le NEC va faire", a promis celui qui succéderait à M. Zuma en cas de démission du président.
Impatiente, l'opposition, qui demande depuis des années le départ de M. Zuma, est allée plus loin en exigeant lundi la dissolution du Parlement et la tenue d'élections anticipées.
"Il est important que le Parlement soit dissout et que nous repartions de zéro", a déclaré Kenneth Meshoe, chef du Parti démocratique chrétien africain (ACDP).
"Parce que s'il est remplacé par son vice-président Cyril Ramaphosa, le même groupe de personnes qui défendent et protègent la corruption seront au pouvoir", a-t-il justifié.
L'opposition a aussi réclamé que soit avancée une motion de défiance, inscrite à l'ordre du jour du Parlement le 22 février.
"La pression est telle que la direction de l'ANC se doit de prendre une décision", a estimé l'analyste Somadoda Fikeni à la chaîne d'information eNCA.
"Si elle ne le fait pas, elle va céder l'initiative à ses alliés, à certaines fractions de l'ANC, à l'opposition et à la société civile, qui seront créditées d'avoir poussé le président vers la sortie".
Selon les médias locaux, Jacob Zuma tenterait d'obtenir l'immunité pour les nombreuses affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué, ainsi qu'à obtenir la prise en charge de ses frais de justice.
- 'Instinct de survie' -
Dimanche, M. Ramaphosa a exclu tout passe-droit pour le président, rappelant que "ceux qui sont corrompus et ont volé l'argent des pauvres seront jugés".
Le patron de l'ANC a cependant reconnu que son parti émergeait d'une période de "désunion et de discorde".
Même si la fin de son règne semblait proche, le président Zuma reste soutenu par un carré de fidèles.
"Ils ont atteint le pic de leur carrière politique, certains sont visés par des plaintes (...), ils sont animés par leur seul instinct de survie", a résumé Somadoda Fikeni.
L'autorité du président Zuma a commencé à vaciller depuis l'élection en décembre de M. Ramaphosa qui lui a succédé à la tête de l'ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis l'avènement de la démocratie en 1994.
Mais l'actuel vice-président n'a toujours pas réussi à écarter M. Zuma, condition à ses yeux incontournable pour redorer le blason du parti avant les élections générales de 2019.
Le blocage actuel a commencé à ternir la réputation de M. Ramaphosa, dont l'autorité est déjà mise en cause.
"Zuma détient toujours le pouvoir", a égratigné lundi le chef de l'opposition, Mmusi Maimane. "Le fait qu'il (Ramaphosa) veuille toujours négocier une amnistie avec Zuma montre qu'il existe un appétit pour la corruption au sein de l'ANC", a déploré M. Maimane dans un entretien à l'AFP.