Air France: la proposition de la direction jugée "indécente" et "farfelue" par les pilotes

Mardi 17 Avril 2018

Philippe Evain, président du syndicat de pilotes SNPL Air France, a repoussé mardi la proposition salariale "totalement indécente" et "totalement farfelue" de la direction de la compagnie, au huitième jour de grève depuis février pour une revalorisation des salaires.

Soulignant l'impact "très important" du conflit sur le trafic, Philippe Evain a accusé la direction de faire "tout pour que la grève continue".

La direction de la compagnie a proposé lundi un projet d'accord final prévoyant une augmentation de 2% immédiatement et une hausse de 5% sur trois ans. Ce projet est soumis à signature jusqu'à vendredi 12h00.

"Il n'est pas possible de faire semblant de croire que les augmentations futures de 2019-20-21 vont remplacer l'inflation passée", a-t-il dit, ajoutant "c'est du trompe-l’œil, inacceptable". Les syndicats souhaitent "un rattrapage parce qu'on a été bloqués pendant six ans".

Il a souligné que l'intersyndicale avait fait lundi "un geste" en revoyant à la baisse sa revendication initiale pour la passer de 6% à 5,1% en 2018. "Ce que nous demandons est extrêmement raisonnable", a-t-il dit.

Le responsable du SNPL, syndicat majoritaire dans les cockpits, a fait valoir que la compagnie, "prise en étau entre des charges et des taxes d'ADP (Aéroports de Paris) et de l'Etat" n'a d'autre solution que de "matraquer les salaires". Selon lui, cela représente près d'"un milliard d'euros" par an.

Il a assuré que comme commandant de bord, il ne gagnait "pas un centime de plus qu'un pilote d'easyJet, moins bien qu'un pilote de Transavia, beaucoup moins bien qu'un pilote de Lufthansa, énormément moins bien qu'un pilote de KLM".

L'intersyndicale de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD) appelle à faire grève également mercredi ainsi que les 23 et 24 avril.
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