Algérie: Bouteflika exhorte la presse à "servir les intérêts" de la patrie

Dimanche 22 Octobre 2017

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a exhorté samedi la presse à être "au service des intérêts suprêmes de la patrie", alors que des médias relaient régulièrement des appels à sa destitution.
 
"J'exhorte la famille de la presse algérienne à être au service des intérêts suprêmes de notre patrie en contribuant à l'éclaircissement des faits, en émettant des critiques objectives", a-t-il indiqué dans un communiqué rapporté par l'agence APS.
 
Ce message a été diffusé à l'occasion de la journée nationale de la presse décrétée par M. Bouteflika et célébrée depuis 2013 le 22 octobre.
 
M. Bouteflika a encore demandé à la presse de faire preuve "de prudence et de vigilance pour préserver la sécurité, la stabilité et l'intégrité" du pays situé dans une région souffrant de "crises" et de "conflits".
 
Affaibli par les séquelles d'un AVC survenu en 2013 et qui a affecté sa mobilité et son élocution, le président Bouteflika, âgé de 80 ans et au pouvoir depuis 1999, ne fait que de brèves apparitions en public.
 
Le débat autour de sa capacité à gouverner a été relancé ces dernières semaines par des personnalités de l'opposition, des intellectuels ou des universitaires, alors que l'entourage du chef de l'Etat évoque publiquement une candidature à un cinquième mandat en 2019.
 
Les médias algériens relayent ces appels à la destitution, évoquant l'article 102 de la Constitution relatif à la vacance du pouvoir.
 
Selon Reporters sans frontières (RSF), la liberté de la presse s'est "fortement érodée" en Algérie. A la mi-juin, l'ONG avait dénoncé le "harcèlement", les "menaces" et "pressions" à l'encontre des journalistes dans ce pays.
 
Vendredi, RSF a dénoncé, dans un communiqué, la détention "injustifiée" de Said Chitour, un fixeur algérien arrêté il y a quatre mois et accusé d'avoir livré des documents confidentiels à des diplomates étrangers.
 
RSF a réclamé sa libération "sans délai", jugeant "excessive" la durée de sa détention préventive.
 
"Saïd est retenu en détention provisoire dans des conditions très difficiles à la prison d'El Harrach (...) Il souffre d’inquiétants problèmes de santé", dénonce l'organisation.
 
Saïd Chitour, fixeur et collaborateur de médias anglophones dont la BBC et le Washington Post, avait été arrêté le 5 juin à l'aéroport d'Alger.
 
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