Photo Associated Press
Discussion au coin du feu entre solides alliés : Joe Biden a vanté lundi l’étroit partenariat liant les États-Unis au Qatar, riche émirat gazier, au moment où Washington cherche à trouver, pour les Européens, des alternatives au gaz russe.
Le président américain, recevant le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani auprès de la cheminée dans le bureau ovale, a annoncé qu’il entendait accorder au pays du Golfe le rang officiel, et lourd de symboles, d’« allié majeur hors OTAN » des États-Unis. « Je pense qu’il est plus que temps », a-t-il estimé.
La visite a par ailleurs permis au géant américain Boeing d’engranger une énorme commande de Qatar Airways.
Le titre d’allié majeur hors OTAN est une qualification juridique que les États-Unis ont accordée jusqu’ici à 17 pays seulement.
Elle permet au pays concerné d’avoir accès à certains privilèges en matière de défense et d’économie, mais ne garantit pas, au contraire de l’appartenance à l’OTAN, la protection militaire des États-Unis.
Le titre est toutefois révélateur de l’importance du Qatar, qui abrite déjà une grande base américaine, aux yeux des États-Unis.
L’émirat a joué un rôle crucial dans l’évacuation des Américains et de leurs alliés d’Afghanistan, et il continue à représenter les intérêts américains dans le pays.
« Notre partenariat avec le Qatar a joué un rôle central pour nos intérêts les plus stratégiques : relocaliser des dizaines de milliers d’Afghans, maintenir la stabilité à Gaza et fournir une assistance vitale aux Palestiniens, maintenir la pression sur le groupe État islamique », a énuméré Joe Biden.
Le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani a lui déclaré que l’entretien porterait « principalement sur la sécurité de (la) région ».
Joe Biden a dit vouloir aussi parler avec son homologue de « stabilité de l’offre mondiale d’énergie », alors que Washington et les Européens cherchent des alternatives si jamais le gaz russe venait à manquer, en cas d’attaque de la Russie contre l’Ukraine.
Pas une « baguette magique »
L’émirat du Golfe détient d’immenses réserves et il est le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié.
« Des négociations sont en cours » pour rediriger si besoin des livraisons de gaz prévues pour les marchés asiatiques vers l’Europe, a déclaré à l’AFP un responsable qatari avant la rencontre.
Mais « le Qatar n’a pas de “baguette magique” pour répondre aux pénuries de gaz en Europe », estime Bill Farren-Price, directeur du cabinet de conseil en énergie Enverus.
L’émirat est au maximum de ses capacités de production et il doit déjà honorer des contrats à long terme avec l’Asie.
Boeing
Le partenariat économique entre les États-Unis et le Qatar, déjà gros client de l’industrie de la défense et de l’aéronautique américaine, s’est lui également approfondi.
Qatar Airways a commandé lundi 34 versions cargo du nouveau gros-porteur de Boeing, le 777 X, avec une option pour 16 appareils supplémentaires, devenant ainsi le premier transporteur à acheter cet appareil avec ce contrat de plus de 20 milliards de dollars.
La compagnie — qui est en conflit ouvert avec l’européen Airbus, le grand rival de Boeing — a aussi signé une lettre d’intention pour 25 appareils 737-10 et indiqué être prête à commander au total jusqu’à cinquante 737 MAX.
David Calhoun, patron de l’avionneur, a déclaré que derrière cette commande il y avait des « emplois américains ».
De quoi ravir Joe Biden, qui veut revitaliser l’industrie américaine. Il a dit lundi « applaudir » ce contrat qui « va soutenir des dizaines de milliers d’emplois bien payés. »
Les Qataris « veulent se positionner sur ce créneau d’allié stratégique le plus important pour les États-Unis dans le Golfe », indique à l’AFP Andreas Krieg, professeur au King’s College de Londres.
Le Qatar partage par ailleurs le plus grand gisement gazier du monde avec l’Iran, et chercherait selon les experts à jouer un rôle de médiation entre les États-Unis et Téhéran sur le difficile dossier du nucléaire iranien. (AFP)
Le président américain, recevant le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani auprès de la cheminée dans le bureau ovale, a annoncé qu’il entendait accorder au pays du Golfe le rang officiel, et lourd de symboles, d’« allié majeur hors OTAN » des États-Unis. « Je pense qu’il est plus que temps », a-t-il estimé.
La visite a par ailleurs permis au géant américain Boeing d’engranger une énorme commande de Qatar Airways.
Le titre d’allié majeur hors OTAN est une qualification juridique que les États-Unis ont accordée jusqu’ici à 17 pays seulement.
Elle permet au pays concerné d’avoir accès à certains privilèges en matière de défense et d’économie, mais ne garantit pas, au contraire de l’appartenance à l’OTAN, la protection militaire des États-Unis.
Le titre est toutefois révélateur de l’importance du Qatar, qui abrite déjà une grande base américaine, aux yeux des États-Unis.
L’émirat a joué un rôle crucial dans l’évacuation des Américains et de leurs alliés d’Afghanistan, et il continue à représenter les intérêts américains dans le pays.
« Notre partenariat avec le Qatar a joué un rôle central pour nos intérêts les plus stratégiques : relocaliser des dizaines de milliers d’Afghans, maintenir la stabilité à Gaza et fournir une assistance vitale aux Palestiniens, maintenir la pression sur le groupe État islamique », a énuméré Joe Biden.
Le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani a lui déclaré que l’entretien porterait « principalement sur la sécurité de (la) région ».
Joe Biden a dit vouloir aussi parler avec son homologue de « stabilité de l’offre mondiale d’énergie », alors que Washington et les Européens cherchent des alternatives si jamais le gaz russe venait à manquer, en cas d’attaque de la Russie contre l’Ukraine.
Pas une « baguette magique »
L’émirat du Golfe détient d’immenses réserves et il est le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié.
« Des négociations sont en cours » pour rediriger si besoin des livraisons de gaz prévues pour les marchés asiatiques vers l’Europe, a déclaré à l’AFP un responsable qatari avant la rencontre.
Mais « le Qatar n’a pas de “baguette magique” pour répondre aux pénuries de gaz en Europe », estime Bill Farren-Price, directeur du cabinet de conseil en énergie Enverus.
L’émirat est au maximum de ses capacités de production et il doit déjà honorer des contrats à long terme avec l’Asie.
Boeing
Le partenariat économique entre les États-Unis et le Qatar, déjà gros client de l’industrie de la défense et de l’aéronautique américaine, s’est lui également approfondi.
Qatar Airways a commandé lundi 34 versions cargo du nouveau gros-porteur de Boeing, le 777 X, avec une option pour 16 appareils supplémentaires, devenant ainsi le premier transporteur à acheter cet appareil avec ce contrat de plus de 20 milliards de dollars.
La compagnie — qui est en conflit ouvert avec l’européen Airbus, le grand rival de Boeing — a aussi signé une lettre d’intention pour 25 appareils 737-10 et indiqué être prête à commander au total jusqu’à cinquante 737 MAX.
David Calhoun, patron de l’avionneur, a déclaré que derrière cette commande il y avait des « emplois américains ».
De quoi ravir Joe Biden, qui veut revitaliser l’industrie américaine. Il a dit lundi « applaudir » ce contrat qui « va soutenir des dizaines de milliers d’emplois bien payés. »
Les Qataris « veulent se positionner sur ce créneau d’allié stratégique le plus important pour les États-Unis dans le Golfe », indique à l’AFP Andreas Krieg, professeur au King’s College de Londres.
Le Qatar partage par ailleurs le plus grand gisement gazier du monde avec l’Iran, et chercherait selon les experts à jouer un rôle de médiation entre les États-Unis et Téhéran sur le difficile dossier du nucléaire iranien. (AFP)