Le Hamas a proposé qu’un gouvernement indépendant formé de personnalités n’appartenant à aucun parti dirige la bande de Gaza et la Cisjordanie après la guerre, a indiqué vendredi un membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien.
« Nous avons proposé qu’un gouvernement non partisan et doté de compétences nationales dirige Gaza et la Cisjordanie après la guerre », déclare Hossam Badran dans un communiqué à propos des négociations indirectes en cours entre Israël et le Hamas sous l’égide du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis en vue d’un arrêt des combats à Gaza et de la libération des otages qui y sont retenus.
« L’administration de Gaza après la guerre est une affaire palestinienne interne ne devant souffrir aucune ingérence extérieure, et nous ne discuterons pas [de l’après-guerre] à Gaza avec une quelconque partie étrangère », ajoute M. Badran.
Un dirigeant du Hamas a néanmoins déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat que la proposition de ce gouvernement non partisan avait été présentée « avec les médiateurs ». Ce gouvernement devra gérer « les affaires de la bande de Gaza et de la Cisjordanie dans la première phase de l’après-guerre » et « tracer la voie vers des élections générales », a-t-il précisé.
La guerre a éclaté le 7 octobre après l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien ayant entraîné la mort de 1195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours otages à Gaza, dont 42 ont été déclarées mortes par l’armée.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a juré d’anéantir le Hamas en représailles, et la campagne militaire d’Israël contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre a dévasté le petit territoire. Elle a fait au moins 38 345 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza.
Les négociations en cours, que la communauté internationale souhaite voir déboucher sur la fin de la guerre, ont lieu à Doha et au Caire. Dans la capitale du Qatar, elles ont trait au cessez-le-feu et aux modalités d’une libération des otages en échange de celle de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi qu’à la façon dont devrait être administrée la bande de Gaza après la guerre.
Au Caire, les discussions portent sur la manière d’augmenter l’aide humanitaire à destination du territoire en état de siège, et notamment les conditions de réouverture du point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Égypte, et de son contrôle.
Jeudi, le premier ministre israélien a rencontré le chef de la délégation israélienne de retour de Doha, David Barnea, directeur du Mossad (renseignements extérieurs), pour faire le point avec lui sur l’avancement des pourparlers, selon un communiqué officiel. De même source, une délégation menée par le chef du Shin Bet (sécurité intérieure), Ronen Bar, devait se rendre jeudi soir au Caire « pour la poursuite des pourparlers ». [AFP]