Porte-parole du ministère de l'Intérieur, Camille Chaize a annoncé sa démission lundi 20 janvier, après avoir fait part de la sortie de son livre, "Porte Parole". Elle y dénonce notamment l'influence du syndicat de police Alliance, sur son administration.
Elle intervenait régulièrement sur les plateaux de télévision notamment pour porter la voix de Beauvau. Mais la porte-parole du ministère de l'Intérieur, Camille Chaize, a décidé de quitter ses fonctions, lundi 20 janvier. En cause, la sortie d'un livre Porte-parole.
"À l'heure où s'apprête à sortir ce livre qui me ressemble tant, je dois, vous le comprendrez aisément, mettre fin à la mission de porte-parole du ministère de l'Intérieur qui m'a été confiée en décembre 2019", a ainsi annoncé l'intéressée sur son compte Linkedin, comme l'a repéré Le Figaro.
"Sortir de cette sacro-sainte réserve"
En poste depuis 2019, la commissaire raconte dans son livre son expérience en tant que porte-parole de la place Beauvau. On y apprend notamment qu'elle aurait quitté son poste si le Rassemblement National était parvenu à Matignon après la dissolution de juin 2024.
Déterminée à s'exprimer librement, elle écrit : "J'ai envie de sortir de cette sacro-sainte réserve, de défendre haut et fort mes valeurs républicaines. Je relis le statut général des fonctionnaires sur l'obligation d'obéissance hiérarchique (...). Je comprends que si l'agent public estime que l'ordre hiérarchique nuit à l'intérêt public, il n'est pas tenu de se conformer aux instructions."
Camille Chaize dénonce également dans son livre ce qu'elle qualifie comme une certaine faiblesse de son administration face aux demandes des syndicats de police et notamment du syndicat Alliance, première organisation chez les forces de l'ordre.
Selon l'entourage du ministre de l'Intérieur, relayé par Le Figaro, Camille Chaize a "d'elle-même considéré" que son ouvrage "n'était pas compatible avec son devoir de réserve", d'où sa démission. Pour l'heure, elle n'occupera plus les fonctions de porte-parole mais reste en poste au service de communication du ministère.
Selon une information du Canard Enchaîné, démentie par le ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau aurait reçu un courrier de la direction du RN exigeant de limoger la porte-parole de Beauvau.
De plus, le palmipède avance, dans son édition à paraître le 23 janvier, que les responsables d'Alliance seraient en réalité à l'origine du départ de Camille Chaize, qu'ils auraient obtenu auprès de la direction générale de la police nationale (DGPN), relaie le quotidien. Toutefois, l'institution a également démenti cette information. [6Medias]