Le groupe public français Orano (ex-Areva) a signé vendredi à Oulan-Bator avec la Mongolie un important accord minier, rapporte Mediapart. Cet investissement qui implique l’exploitation d’une vaste mine d’uranium, est présenté par Paris comme important pour l’approvisionnement des centrales françaises dans le contexte d’une rupture totale entre Orano et le Niger où ses activités minières sont suspendues.
Pour le géant nucléaire français, cet accord avec la Mongolie est une très bonne nouvelle alors qu’il a suspendu ses activités au Niger depuis octobre 2024, quinze mois après le putsch militaire qui a renversé le régime de Mohamed Bazoum et installé une junte dirigée par le général Abdourahamane Tiani. En décembre 2024, Orano a annoncé avoir demandé un arbitrage international contre Niamey qui venait de lui retirer son permis d’exploitation de la mine d’uranium du site d’Imouraren.
Avec la Mongolie, le protocole d’accord sur l’exploitation de l’uranium avait été paraphé en France lors d’une visite d’Etat du président mongol Ukhnaa Khurelsukh, effectuée en 2023, rappelle Mediapart.
Les discussions avaient débuté entre Orano et le gouvernement mongol il y a plus de deux ans. Les détails de l’accord final seront connus ce vendredi dans la journée.
Selon un communiqué du gouvernement mongol datant de 2024, l’accord prévoyait un investissement total de 1,6 milliard de dollars avec une mise initiale de 500 millions et une première production effective en 2027.
Ce gisement d’uranium de Zuuvch-Ovoo, découvert par les géologues d’Orano dans le sud-ouest de la Mongolie, est ‘’majeur’’.
Il renferme environ 90 000 tonnes de ressources et devrait être exploité sur 30 ans. Selon certaines estimations, la production de ce futur site devrait être d’environ 2 500 tonnes par an, soit un quart de la consommation annuelle du parc nucléaire français.
L’accord a été signé par le ministre français délégué chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, et par le directeur général d’Orano, Nicolas Maes.
‘’C’est un contrat important en matière de souveraineté énergétique et d’autonomie stratégique’’, ont souligné les services de Laurent Saint-Martin.
Cet accord ‘’concrétise l’ambition française de sécurisation, pour les prochaines décennies, de son approvisionnement en uranium’’, ont-ils indiqué dans un communiqué.
En France, l’approvisionnement en uranium des centrales nucléaires est assuré par l’entreprise nationale, Orano, détenue à 90% par l’Etat.
Ce projet franco-mongol est développé depuis plusieurs années par ‘’Badrakh Energy’’, une co-entreprise entre Orano et l’entreprise publique mongole ‘’MonAtom’’. [IMPACT avec AA]