Après une chute spectaculaire, Wall Street reprend des forces

Mardi 6 Février 2018

La Bourse de New York a finalement terminé en nette hausse mardi à l'issue d'une journée particulièrement chaotique, repartant ainsi de l'avant au lendemain de la pire séance en plus de six ans pour le Dow Jones et le S&P 500.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a gagné 2,33% pour finir à 24.912,77 points.

En moins d'une demi-heure en début de journée il avait basculé de -2,3% à +1,5% avant d'hésiter entre pertes et gains tout au long de la journée. La veille il avait clôturé en baisse de 4,6%.

Le S&P 500, l'indice qui représente les 500 plus grandes entreprises cotées aux Etats-Unis et qui avait dévissé de 4,1% lundi, a suivi une trajectoire similaire et terminé en hausse de 1,74% à 2.695,14 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lui clôturé sur une progression de 2,13% à 7.115,88 points.

"L'ambiance dans les salles de marché était au soulagement", selon Christopher Low de FTN Financial.

Après la déroute de la place new-yorkaise lundi, à l'origine de fortes turbulences sur les places asiatiques et européennes, le marché a tenté "de trouver jusqu'où les indices peuvent descendre et les échanges ont été toute la journée très volatils", a observé Bill Lynch de Hinsdale Associates. C'était "comme un yoyo."

Ces fluctuations n'ont pas été selon lui "guidées par des informations particulières", les investisseurs ayant détourné leur attention des résultats d'entreprises et des indicateurs.

"On vient juste d'assister à la correction qu'on attendait depuis un certain temps" au vu de l'envolée des indices ces derniers mois, mais "l'économie reste solide, il n'y a pas de risque de récession à l'horizon", a-t-il estimé.

- Interrogations sur la nouvelle Fed -

Même son de cloche pour les analystes de Goldman Sachs, selon qui le repli de lundi est "plus technique et lié à des ajustements de position qu'emmené par des éléments fondamentaux". Les entreprises américaines sont en forme assurent-ils, leurs bénéfices devraient croître en 2018 de 14% en moyenne.

Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin s'est d'ailleurs évertué à rassurer en affirmant que "les bases de l'économie étaient plutôt solides" et que le mouvement observé lundi relevait "d'une correction normale des marchés".

"J'imagine que certains traders tentent de dégager des profits à très court terme", a de son côté avancé Sam Stovall de CFRA.

La déroute du marché américain des actions, aussi soudaine et rapide fut-elle, n'a pas été une réelle surprise dans la mesure où les indices n'ont cessé de grimper ces derniers mois sans pratiquement jamais marquer le pas.

"Les courtiers s'interrogent sur la façon d'aborder une économie qui accélère vraiment pour la première fois depuis des années", a estimé Christopher Low.

Alors que les salaires commencent enfin à grimper, que les politiques économiques sont très favorables aux entreprises, la perspective de voir l'inflation grimper rend certains investisseurs fébriles.

D'autant plus que la banque centrale américaine (Fed), qui dans ce contexte pourrait être amenée à remonter plus rapidement que prévu ses taux d'intérêt, est depuis lundi dirigée par un nouveau patron, Jerome Powell, que les marchés ne connaissent pas.

"Que va-t-il se passer si l'économie affiche des signes de surchauffe?" s'interroge M. Low. "La nouvelle Fed sera-t-elle capable de le gérer ?"

Le marché obligataire s'est en tout cas détendu mardi: le taux d'emprunt des bons du Trésor à dix ans, monté lundi à son plus haut niveau depuis 2014 (2,88%), évoluait vers 21H40 GMT à 2,801%, tandis que celui sur les bons à 30 ans s'affichait à 3,068%.
 
 
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