Le député RN Sébastien Chenu est candidat à la présidence de l'Assemblée nationale, au moins "au premier tour", a indiqué son groupe mercredi, alors qu'il n'a quasiment aucune chance d'obtenir le poste.
Après le premier tour, organisé à partir de 15H jeudi dans l'hémicycle, "on verra" si Sébastien Chenu se maintient, a précisé le secrétaire général du groupe Renaud Labaye.
Le député du Nord et ancien vice-président de l'Assemblée a rejoint la liste des candidats déclarés: la présidente sortante macroniste Yaël Braun-Pivet, le centriste Charles de Courson du groupe indépendant Liot ou la députée de droite Annie Genevard. Peu après, Naïma Moutchou, députée du groupe Horizons - le parti de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe - a à son tour annoncé sa candidature au perchoir.
A gauche, le Nouveau Front populaire a promis un candidat unique, mais tarde à le choisir.
Devant la presse, Renaud Labaye a démenti tout "deal" entre le RN et la présidente sortante Yaël Braun-Pivet pour l'attribution des postes stratégiques de l'Assemblée. Mais le groupe de Marine Le Pen n'a "pas d'a priori" sur la candidature de la macroniste, ni sur celle de Charles de Courson ou de Naïma Moutchou, a-t-il dit.
Le RN pourrait-il s'abstenir ou soutenir Mme Braun-Pivet à partir du 2e tour ? "Tout est ouvert", a réagi le secrétaire général, qui explique vouloir avant tout faire barrage au Nouveau Front populaire.
Vendredi, pour les autres fonctions du bureau - la plus haute instance de l'Assemblée - le RN estime qu'il mériterait "deux vice-présidences, un poste de questeur et un de secrétaire". Ce serait une "répartition juste", selon Renaud Labaye, dont le groupe revendique un total de "126 députés", dont trois proches de Marion Maréchal qui seraient apparentés au RN: Eddy Casterman, Thibaut Monnier et Anne Sicard.
Le groupe de Marine Le Pen comptait 88 élus avant ces législatives anticipées dont deux vice-présidents de l'Assemblée, Sébastien Chenu et Hélène Laporte.
Mais la gauche réclame un "front républicain" pour priver l'extrême droite de tout poste à responsabilité cette fois. Et le groupe macroniste Ensemble pour la République (ex Renaissance) prône une abstention face à des candidats RN comme LFI.
Prudent quant à la position des macronistes, Renaud Labaye attend une réunion vendredi matin entre les chefs de groupe pour voir si un accord est possible pour la composition du bureau. "Peut-être qu'ils vont se dire que politiquement, c'est difficile d'exclure le premier groupe de l'Assemblée en nombre de voix et nombre de députés", insiste-t-il.
Le RN revendique également la très stratégique présidence de la commission des Finances, en jeu samedi et attribuée selon le règlement à un groupe d'opposition. Jean-Philippe Tanguy sera candidat, assure Renaud Labaye. [AFP]