À 18 mois de l’élection présidentielle de 2025, Yaoundé a enjoint mardi 12 mars deux coalitions de l’opposition de suspendre leurs activités, au motif qu’elles auraient « un caractère illégal ».
« L’Alliance politique pour le changement (APC) et l’Alliance pour une transition politique au Cameroun (ATP) ne sont pas des partis politiques au sens de la loi […] ; ces mouvements clandestins ne peuvent mener aucune activité politique sur l’étendue du territoire », a indiqué Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale dans un communiqué...
L’APC, que coordonne Jean-Michel Nintcheu, ancien député exclu du Social Democratic Front (SDF), compte cinq sièges à l’Assemblée nationale. La coalition est née en décembre à Yaoundé, lors d’un congrès du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), principale force de l’opposition qui a porté Maurice Kamto à l’élection de 2018 (arrivé à la deuxième place, il a dénoncé une élection frauduleuse). Le MRC, qui avait boycotté les législatives de 2018, ne dispose pas d’élus à l’Assemblée.
Paul Biya, 91 ans, dirige le Cameroun depuis plus de 41 ans. En juin 2023, Amnesty International a accusé son pouvoir d’avoir emprisonné « arbitrairement des opposants, des civils, des journalistes, des responsables de la société civile, et en les faisant juger par des tribunaux militaires en invoquant des actes de terrorisme. » [Jeune Afrique avec AFP]