Au Mali, le refus du «néocolonialisme»

Samedi 21 Décembre 2019

C'est un jardin sans ombre, tout sec et à peu près désert. Le jardin du Cinquantenaire (de l'indépendance du Mali), adossé à la colline présidentielle rocailleuse de Koulouba, surplombe un échangeur. De l'autre côté de la rocade, la vue sur Bamako s'étale jusqu'à se diluer dans un nuage de poussière et de pollution. Le lieu du rendez-vous a été choisi à cause d'un symbole évident : une sculpture éclairée la nuit au néon représentant les contours du territoire national et rappelant sa superficie : 1 241 238 kilomètres carrés.
 
«Le Mali, uni et indivisible, doit être entièrement libéré, attaque notre interlocuteur. Et tant que la France sera là, elle ne le permettra pas.» ... De l'avis de tous les militaires interrogés - français, maliens ou onusiens -, un retrait unilatéral de Barkhane aurait pourtant pour conséquence une progression immédiate et massive des groupes islamistes armés sur le terrain. L'armée malienne seule n'est pas en mesure de contenir leurs offensives.
 
Aujourd'hui cantonnés à la brousse, ils pourraient rapidement s'emparer de centres urbains. L'Elysée le sait, Koulouba le sait aussi. Les soldats français ne partiront pas de sitôt du Mali. Condamnés à rester, sans doute, mais aussi à être de plus en plus critiqués. Barkhane sait se défendre contre les jihadistes. Contre les attaques politiques et médiatiques, en revanche, il n'est pas sûr qu'elle remporte le combat. (Libération)
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