Au Nigeria, une commission indépendante reconnaît le « massacre » de Lekki

Mercredi 17 Novembre 2021

Les forces de sécurité du Nigeria ont commis ce qui s’apparente à un « massacre » en tirant sur des manifestants pacifiques en octobre 2020 à Lagos, a conclu une commission indépendante, contredisant la version défendue sans relâche par le gouvernement fédéral.
 
Selon le rapport de cette commission d’enquête, consulté par l’AFP mardi 16 novembre, l’armée puis la police ont, le soir du 20 octobre 2020, ouvert le feu sur des manifestants pacifiques. Onze personnes sont mortes, quatre sont toujours portées disparues et présumées mortes, tandis que 21 ont été blessées par balles.
 
« Au péage de Lekki, des membres de l’armée nigériane ont tiré, blessé et tué des manifestants non armés et sans défense […] alors qu’ils brandissaient le drapeau du Nigeria et chantaient l’hymne national. La manière dont ils ont été attaqués et tués peut être décrite comme un massacre », écrit cette commission.
 
En outre, l’armée a empêché « les ambulances de porter assistance » aux blessés et la police « a tenté de dissimuler » cette tuerie « en ramassant des balles » sur les lieux. L’année dernière, un mouvement contre les violences policières, baptisé #EndSARS (« En finir avec la SARS »), du nom d’une unité spéciale de la police accusée depuis des années de racket, de torture et même de meurtre, avait secoué les grandes villes du sud du pays.
 
Les manifestations avaient pris fin quand l’armée et la police avaient ouvert le feu au péage de Lekki, lieu de rassemblement emblématique des contestataires. (Le Monde avec AFP)
 
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