Ces viols se passent dans les localités de Alimbongo et de Kaseghe, des localités situées de part et d’autre de la zone neutre établie entre le M23 et l’armée congolaise. Elles vont désormais en équipe de cinq ou dix pour cultiver leurs champs à tour de rôle.
Une horaire rotative mise en place pour permettre aux femmes d’Alimbongo, une localité encore sous contrôle de l’armée congolaise, d’échapper au viol devenu récurrent dans des champs et sur des routes de desserte agricole depuis la sur-militarisation de la zone.
L’armée congolaise a, en fait, renforcé sa présence sur le front nord de la province afin d’empêcher l’avancée de la rébellion du 23 mars, après la chute de Kanyabayonga et Kirumba, fin juin 2024.…
À quelques kilomètres de là, de l’autre côté de la zone neutre, se trouve la localité de Kaseghe. Elle est la dernière localité du territoire de Lubero tombée sous le contrôle de la rébellion du M23, en juillet 2024. Ici, les femmes paysannes, elles, ont dû suspendre les activités champêtres.
Dans ce village, la peur d’être violée au champ s’est ajoutée à l’incertitude quotidienne qui règne au sein des populations vivant désormais sous le règne du mouvement du 23 mars. [DW]