C’était attendu, c’est désormais officiel: la présidentielle au Rwanda a offert un nouveau plébiscite au tout-puissant président Paul Kagame, qui compte 99,15% des voix sur 79% des bulletins dépouillés, prolongeant de cinq ans son règne sur le pays entamé il y a 30 ans.
Si cette tendance se confirme, il pourrait réaliser un score encore supérieur à ses 98,79% de la présidentielle 2017, après avoir obtenu 95,05% en 2003 et 93,08% en 2010. Après l’annonce lundi soir de ces premiers résultats par la cheffe de la commission électorale (NEC) Oda Gasinzigwa, le chef de l’Etat aujourd’hui âgé de 66 ans a remercié les Rwandais.
«Les résultats qui ont été présentés indiquent un score très élevé. Ce ne sont pas que des chiffres, même s’il s’agissait de 100%, ce ne sont pas que des chiffres. Ces chiffres montrent la confiance, et c’est ce qui est le plus important», a-t-il déclaré.
Selon les résultats partiels lus à la télévision nationale par Oda Gasinzigwa et portant sur 78,94% des bulletins, ses adversaires, le leader du seul parti d’opposition autorisé Frank Habineza et l’indépendant Philippe Mpayimana, obtiennent respectivement 0,53% et 0,32%. Neuf millions de Rwandais étaient appelés aux urnes.
«Le processus électoral s’est tenu dans une atmosphère libre et équitable», a estimé l’organisme dans un communiqué. Les plus virulentes opposantes à Paul Kagame n’ont toutefois pas pu se présenter. Figure historique de l’opposition, Victoire Ingabire a vu la justice rejeter sa demande de restauration de ses droits civiques, dont elle avait été déchue avec sa condamnation en 2013 à 15 ans de prison pour «minimisation du génocide». Elle avait été libérée en 2018. [Le Temps]