BUDGET 2017: Un record « historique » de 3360 milliards, et une masse salariale « critique » de 586 milliards

Lundi 28 Novembre 2016

Ce n’est pas vraiment une surprise : les députés de l’assemblée nationale du Sénégal ont donné hier leur onction au budget 2017. Il sera de 3 360 milliards de francs Cfa, soit 163 milliards de francs Cfa de plus que le montant de la loi de finance rectificative 2016, soit 338 milliards de francs Cfa en plus par rapport à la loi de finance initiale 2016.
 
« Historique », s’est exclamé le ministre de l’Economie et des Finances à l’évocation de ce « record » jamais atteint dans l’histoire budgétaire du Sénégal, selon lui. « Ce n’est pas de la glorification », a précisé l’ancien directeur général des Impôts et Domaines. « C’est dire exactement ce qu’il en est » car « c’est un budget historique à tout point de vue. »
 
Le budget national va probablement monter en flèche dans les prochaines années avec une croissance prévue pour être structurellement élevée. Selon Amadou Bâ, « nous sommes loin et très loin de la période où le Sénégal était habitué à une croissance moyenne de 3%. On a même vu une croissance de 1,7% qui était inférieure au poids démographique en 2011 », a-t-il affirmé. « Fondamentalement, nos avancées sont significatives, ce qui nous vaut la reconnaissance de la communauté internationale car nous disons exactement ce que nous avons fait. »
 
Mais il y a un secteur qui semble être à la fois un goulot d’étranglement et un point d’inquiétude dans ce havre de bonheur qu’est le budget 2017. C’est la masse salariale supportée par l’Etat. Elle sera de 586 milliards de francs Cfa, en hausse de 48 milliards en une seule année.
 
Pire, elle atteindra allègrement les 800 milliards de francs Cfa si on prend en compte les émoluments prévus pour les corps émergents (82 milliards), les universités et autres agences (113 milliards), les unités de gestion de projets (16 milliards), les agents contractuels de la santé (4,5 milliards), en plus des engagements de l’Etat envers les collectivités locales.
 
« Il est bon de dire : attention, nous sommes en train de bien travailler, nous sommes en train de bien faire, mais il va falloir poursuivre dans cette direction pour maintenir toutes ces choses », a souligné l’argentier de l’Etat.

« Nous avons préféré être totalement transparents et tirer la sonnette d’alarme » avant les gros chocs, a-t-il ajouté en guise d’avertissement.
 
Ces dérapages de la masse salariale semblent étroitement liés aux « engagements » que l’Etat a pris à l’endroit des syndicats dont ceux de l’Education nationale. Un secteur essentiel sur lequel l’Etat est sous pression et joue, une fois de plus, sa crédibilité après la catastrophe de l’année blanche évitée pour l’année 2015-2016 grâce à l’intervention de grands chefs religieux.
 
« Les rappels sont payés et nous entretenons une discussion avec les organisations syndicales pour empêcher que certains dysfonctionnements ne soient source de divergences », a dit Amadou Bâ.

Malgré tout, 10 000 enseignants vont être titularisés cette année.
 
 
 
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