Bahreïn dément l'appel de Macron sur le dialogue politique

Mercredi 1 Mai 2019

 DUBAÏ/PARIS (Reuters) - Le chef de la diplomatie de Bahreïn, Cheikh Khalid ben Ahmed al Khalifa, a démenti mercredi toute discussion sur le "dialogue politique" dans le petit royaume du Golfe lors de l'entretien entre Emmanuel Macron et le roi Hamad Ben Issa Al Khalifa mardi à Paris.
 
Selon l'Elysée, le chef de l'Etat français a au cours de cette rencontre "encouragé les autorités bahreïniennes à poursuivre leurs efforts pour permettre le rétablissement d’un dialogue politique incluant l’ensemble des composantes de la société".
 
Emmanuel Macron "a souligné que la garantie des droits était indissociable de la stabilité", a indiqué la présidence française dans un communiqué publié mardi soir.
 
"Le président français n’a abordé aucun sujet en rapport avec le dialogue politique", a réagi sur Twitter le chef de la diplomatie de Bahreïn. "Au Bahreïn, il y a un dialogue politique qui se produit chaque jour via les institutions législatives et la libre expression dans la presse et les médias."
 
"Au contraire, le président français a rendu hommage aux politiques de réformes et d’ouverture (...) du roi et a encouragé à continuer dans cette approche", a-t-il ajouté.
 
Face à cette réaction, l'Elysée a fait une mise au point mercredi après un "contact" avec les autorités du Bahreïn.
 
"La visite du roi hier à Paris s’est très bien passée", a dit une source à la présidence française. "Nous sommes en contact ce matin avec le gouvernement du Bahrein. Nous avons renforcé notre partenariat avec ce pays dans tous les domaines, y compris celui du dialogue politique inclusif".
 
La question du dialogue politique et de l'intégration des différentes composantes du pays est un sujet sensible à Bahreïn, un pays dirigé par une dynastie sunnite et où les chiites se plaignent de discriminations.
 
Depuis la contestation chiite de 2011, les principaux groupes de l'opposition ont été dissous, leurs membres ont été interdits de candidature aux élections et certains activistes sont régulièrement traduits devant la justice.
 
En juin 2018, les inquiétudes exprimées sur Twitter par Cécile Longé, l'ambassadrice de France dans ce royaume proche de l'Arabie saoudite et allié des Etats-Unis, avaient suscité l'ire de Bahreïn.
 
L'ambassadrice avait exprimé sa préoccupation quant au "traitement des défenseurs des droits de l'homme et des opposants politiques dans le pays" et critiqué la confirmation de la condamnation à cinq ans de prison contre l'opposant Nabeel Raja.
 
Selon des sources diplomatiques, ces déclarations avaient poussé Bahreïn à reporter la visite du roi en France, qui n'avait pas été officiellement annoncée mais qui était initialement prévue fin juin de la même année.
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