Barkhane: Macron réitère sa menace contre le G5-Sahel et fustige le discours d’organisations de la société civile

Dimanche 22 Décembre 2019

La France n'est pas militairement présente au Sahel "à des fins impériales" et saura tirer "toutes les conséquences" dans les pays où ces contre-vérités circulent, a déclaré samedi Emmanuel Macron à propos de l'opération Barkhane.
 
Au deuxième jour de sa visite en Côte d'Ivoire, le chef de l'Etat a annoncé que les forces françaises avaient tué samedi matin 33 djihadistes dans la région de Mopti, au centre du Mali, et libéré deux gendarmes maliens retenus en otages.
 
Lors du sommet de l'Otan du 4 décembre, Emmanuel Macron avait conditionné le maintien de Barkhane à une clarification des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) sur la présence militaire de la France dans la région, où les forces françaises sont parfois dénoncées comme une "armée d'occupation".
 
Il a réitéré ce discours samedi à Abidjan, avec une mise en garde avant le sommet de Pau du 13 janvier.
 
"Il y a dans plusieurs pays du Sahel des mouvements de la société civile, parfois relayés par des responsables de niveau ministériel (...) disant que la présence française avait un caractère néo-colonialiste ou impérial", a-t-il rappelé lors d'une conférence de presse au côté du président ivoirien Alassane Ouattara.
 
"D'un point de vue stratégique, et en matière de lutte contre le terrorisme, l'opération Barkhane est pleinement justifiée. Mais (...) je considère qu'aujourd'hui les conditions politiques ne sont plus partout pleinement remplies", a-t-il souligné.
 
"J'ai noté il y a quelques jours des déclarations extrêmement claires du président (nigérien Mahamadou) Issoufou comme du parti présidentiel (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme-NDLR), qui a eu le courage de dire que c'est à la demande du Niger que la France est présente", a poursuivi Emmanuel Macron. "J'attends la même clarté de tous les dirigeants", a-t-il lancé, dans une invité voilée aux autorités maliennes, notamment.
 
"La France, elle n'est pas là avec des fins impériales, elle n'a pas d'agenda économique à cet égard, comme je l'entends parfois", a plaidé le président. "Notre efficacité militaire dépend aussi du travail politique qui est fait par chacun souverainement."
 
"Si cette clarté politique n'est pas établie, la France, dans certains pays, y tirera toutes les conséquences, parce que je ne me laisserai pas attaquer, je ne laisserai pas attaquer nos soldats avec ce type d'arguments", a-t-il conclu.
 
Lancée en août 2014, l'opération antiterroriste Barkhane mobilise quelque 4.500 soldats français contre les groupes djihadistes toujours présents dans la région, soldats appelés à être remplacés à terme par la force du G5 Sahel composée de 5.000 hommes des armées locales.
 
 
 
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