Une nouvelle page de l’Histoire d’Israël s’est tournée dimanche avec la fin de 12 ans de règne ininterrompu du premier ministre Benyamin Nétanyahou, écarté après un vote de confiance du Parlement à une coalition hétéroclite menée par son ancien allié Naftali Bennett.
Soixante députés ont voté pour la nouvelle coalition, qui va de la droite à la gauche, en passant par l’appui d’un parti arabe, et 59, principalement du parti Likoud de M. Nétanyahou, de l’extrême droite et des partis ultra-orthodoxes, s’y sont opposés.
L’ex-premier ministre, visage fermé, a serré la main de son successeur, avant de quitter précipitamment le Parlement, alors que les nouveaux membres du gouvernement, certains émus aux larmes, prêtaient serment.
Premier chef d’État à réagir, Joe Biden, le président des États-Unis, le plus proche allié d’Israël, a immédiatement félicité dans un communiqué M. Bennett, disant avoir « hâte de travailler » avec lui.
La chancelière allemande Angela Merkel a également dit souhaiter coopérer « étroitement » avec le nouveau gouvernement, tandis que le premier ministre canadien Justin Trudeau a félicité son nouvel homologue.
Dès l’annonce du résultat, une foule d’Israéliens ont célébré le départ du pouvoir de M. Nétanyahou à Jérusalem, aux abords de la Knesset, mais aussi par milliers sur l’emblématique place Rabin, drapeaux israéliens au vent.
« Trop longtemps »
« Ce premier ministre est resté là trop longtemps, il a essayé de changer le système en sa faveur et d’échapper à certains crimes, alors aujourd’hui c’est la fête à Tel-Aviv », a dit un serveur dans un bar, Jorel Franganti, 24 ans.
Quelques heures avant, lors de son dernier discours de premier ministre devant la Knesset, Benyamin Nétanyahou, qui a dirigé le pays de 1996 à 1999 puis de 2009 à ce 13 juin 2021, avait assuré qu’il reviendrait « bientôt » au pouvoir malgré ses 71 ans et son procès pour corruption, malversation et abus de pouvoir dans une série d’affaires.
Signe des difficultés qui attendent la nouvelle coalition, Naftali Bennett a eu du mal à prendre la parole au Parlement, noyé sous les huées de ses opposants.
« Je comprends que ce ne soit pas un jour facile pour beaucoup aujourd’hui, mais ce n’est pas un jour de deuil, c’est un jour de changement, de changement de régime dans une démocratie », avait-il voulu rassurer.
Aux dernières législatives de mars, le Likoud avait terminé en tête, mais M. Nétanyahou n’avait pas réussi à rallier une majorité de 61 députés nécessaire pour former un gouvernement.
Devant l’impasse, le président Reuven Rivlin avait confié cette tâche au chef de l’opposition Yaïr Lapid.
Et ce dernier a réussi in extremis début juin à réunir une majorité en formant une coalition réunissant deux partis de gauche, deux de centre, trois de droite et — fait rarissime — la formation arabe Raam de Mansour Abbas.
Le soutien de Mansour Abbas et de Naftali Bennett a été essentiel pour atteindre le seuil de la majorité. Et pour s’assurer du soutien de M. Bennett, Yaïr Lapid lui a proposé d’être d’abord le premier ministre pour deux ans, avant d’enfiler lui-même en août 2023 le costume de chef de gouvernement. Si, bien sûr, cette coalition hétéroclite fragile parvient à rester au pouvoir jusque-là.
Défis
À son dernier jour au pouvoir, défendant une décennie qui a façonné Israël, Benyamin Nétanyahou a évoqué avec fougue à la Knesset son bilan : la « normalisation » avec plusieurs pays arabes, le développement de l’économie israélienne à l’international et sa ligne dure sur l’Iran, considérant comme l’une des plus importantes réalisations de son mandat l’opération secrète sur des archives iraniennes, menée en 2018 par les services secrets.
En présentant au Parlement les grandes lignes de son gouvernement, Naftali Bennett a affirmé que sa coalition ne laisserait pas « l’Iran se doter de l’arme nucléaire ». « Ce gouvernement commence son travail sous la plus grave des menaces sécuritaires », a-t-il dit à propos de l’Iran, assurant que son pays se « réserverait une liberté totale d’action » contre son ennemi juré qui se défend de chercher à obtenir l’arme atomique.
Outre le dossier iranien, ce gouvernement uni par sa seule volonté de faire chuter M. Nétanyahou, devra trouver un terrain d’entente sur la relance économique post-pandémie, et éviter des sujets sensibles comme la question palestinienne.
Dès son entrée en fonction, il sera confronté à des défis comme la marche prévue mardi de l’extrême droite israélienne à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël.
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne de Gaza sous blocus israélien, a déjà menacé de représailles si cette marche se tenait près de l’esplanade des Mosquées. Il a indiqué que le nouveau gouvernement ne changeait « rien » à ses relations avec Israël.
En mai, le Hamas avait formulé une menace similaire avant de lancer des roquettes sur Israël, ce qui avait mené à une guerre de 11 jours avec l’État hébreu. (AFP)
Soixante députés ont voté pour la nouvelle coalition, qui va de la droite à la gauche, en passant par l’appui d’un parti arabe, et 59, principalement du parti Likoud de M. Nétanyahou, de l’extrême droite et des partis ultra-orthodoxes, s’y sont opposés.
L’ex-premier ministre, visage fermé, a serré la main de son successeur, avant de quitter précipitamment le Parlement, alors que les nouveaux membres du gouvernement, certains émus aux larmes, prêtaient serment.
Premier chef d’État à réagir, Joe Biden, le président des États-Unis, le plus proche allié d’Israël, a immédiatement félicité dans un communiqué M. Bennett, disant avoir « hâte de travailler » avec lui.
La chancelière allemande Angela Merkel a également dit souhaiter coopérer « étroitement » avec le nouveau gouvernement, tandis que le premier ministre canadien Justin Trudeau a félicité son nouvel homologue.
Dès l’annonce du résultat, une foule d’Israéliens ont célébré le départ du pouvoir de M. Nétanyahou à Jérusalem, aux abords de la Knesset, mais aussi par milliers sur l’emblématique place Rabin, drapeaux israéliens au vent.
« Trop longtemps »
« Ce premier ministre est resté là trop longtemps, il a essayé de changer le système en sa faveur et d’échapper à certains crimes, alors aujourd’hui c’est la fête à Tel-Aviv », a dit un serveur dans un bar, Jorel Franganti, 24 ans.
Quelques heures avant, lors de son dernier discours de premier ministre devant la Knesset, Benyamin Nétanyahou, qui a dirigé le pays de 1996 à 1999 puis de 2009 à ce 13 juin 2021, avait assuré qu’il reviendrait « bientôt » au pouvoir malgré ses 71 ans et son procès pour corruption, malversation et abus de pouvoir dans une série d’affaires.
Signe des difficultés qui attendent la nouvelle coalition, Naftali Bennett a eu du mal à prendre la parole au Parlement, noyé sous les huées de ses opposants.
« Je comprends que ce ne soit pas un jour facile pour beaucoup aujourd’hui, mais ce n’est pas un jour de deuil, c’est un jour de changement, de changement de régime dans une démocratie », avait-il voulu rassurer.
Aux dernières législatives de mars, le Likoud avait terminé en tête, mais M. Nétanyahou n’avait pas réussi à rallier une majorité de 61 députés nécessaire pour former un gouvernement.
Devant l’impasse, le président Reuven Rivlin avait confié cette tâche au chef de l’opposition Yaïr Lapid.
Et ce dernier a réussi in extremis début juin à réunir une majorité en formant une coalition réunissant deux partis de gauche, deux de centre, trois de droite et — fait rarissime — la formation arabe Raam de Mansour Abbas.
Le soutien de Mansour Abbas et de Naftali Bennett a été essentiel pour atteindre le seuil de la majorité. Et pour s’assurer du soutien de M. Bennett, Yaïr Lapid lui a proposé d’être d’abord le premier ministre pour deux ans, avant d’enfiler lui-même en août 2023 le costume de chef de gouvernement. Si, bien sûr, cette coalition hétéroclite fragile parvient à rester au pouvoir jusque-là.
Défis
À son dernier jour au pouvoir, défendant une décennie qui a façonné Israël, Benyamin Nétanyahou a évoqué avec fougue à la Knesset son bilan : la « normalisation » avec plusieurs pays arabes, le développement de l’économie israélienne à l’international et sa ligne dure sur l’Iran, considérant comme l’une des plus importantes réalisations de son mandat l’opération secrète sur des archives iraniennes, menée en 2018 par les services secrets.
En présentant au Parlement les grandes lignes de son gouvernement, Naftali Bennett a affirmé que sa coalition ne laisserait pas « l’Iran se doter de l’arme nucléaire ». « Ce gouvernement commence son travail sous la plus grave des menaces sécuritaires », a-t-il dit à propos de l’Iran, assurant que son pays se « réserverait une liberté totale d’action » contre son ennemi juré qui se défend de chercher à obtenir l’arme atomique.
Outre le dossier iranien, ce gouvernement uni par sa seule volonté de faire chuter M. Nétanyahou, devra trouver un terrain d’entente sur la relance économique post-pandémie, et éviter des sujets sensibles comme la question palestinienne.
Dès son entrée en fonction, il sera confronté à des défis comme la marche prévue mardi de l’extrême droite israélienne à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël.
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne de Gaza sous blocus israélien, a déjà menacé de représailles si cette marche se tenait près de l’esplanade des Mosquées. Il a indiqué que le nouveau gouvernement ne changeait « rien » à ses relations avec Israël.
En mai, le Hamas avait formulé une menace similaire avant de lancer des roquettes sur Israël, ce qui avait mené à une guerre de 11 jours avec l’État hébreu. (AFP)