La Maison-Blanche a annoncé lundi l’annulation d’un déplacement que Joe Biden devait faire le jour même dans le Colorado, dans l’ouest des États-Unis, assurant qu’il souhaitait rester concentré sur la guerre entre Israël et le Hamas et sur le risque d’escalade régionale de ce conflit.
L’annonce a relancé les spéculations sur un voyage en Israël, où le président américain a été invité officiellement.
« Il y a eu une invitation du premier ministre » israélien Benyamin Nétanyahou, a dit un porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby, sur CNN, en ajoutant cependant : « Il n’y pas de voyage dont je pourrais vous parler maintenant ».
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, en tournée dans toute la région, est retourné lundi en Israël, où il menait divers entretiens.
Le président américain va rester lundi à Washington pour « participer à des réunions sur des sujets de sécurité nationale », précise un très court communiqué de la Maison-Blanche.
Il entend « rester concentré sur ce qui se passe entre Israël et le Hamas », a dit John Kirby, principal communicant du Conseil de sécurité nationale américain.
Joe Biden, qui s’est très vite présenté comme le premier allié d’Israël, invoquant le « devoir » du pays de se défendre face au Hamas, redoute que le conflit ne s’étende via une offensive de grande ampleur du Hezbollah dans le nord, alors que les affrontements meurtriers se multiplient entre le groupe pro-iranien et l’armée israélienne à la frontière avec le Liban.
« La possible ouverture d’un front au nord-est préoccupante », a reconnu John Kirby, en ajoutant néanmoins : « Jusqu’à ce matin, nous n’avons pas vu de signaux fermes montrant que le Hezbollah a décidé d’entrer complètement » dans le conflit.
Joe Biden, candidat à un second mandat, devait se rentre dans le Colorado pour visiter une usine fabriquant des tours d’éoliennes, afin de vanter sa politique économique et sociale sur les terres d’une élue trumpiste particulièrement virulente.
L’exécutif américain avait déjà diffusé des éléments de langage sur ce déplacement, avant d’annoncer à la dernière minute qu’il était « reporté » et serait « reprogrammé à une nouvelle date ».
« Crise humanitaire »
Plusieurs médias, entre autres Axios et CNN, assurent que les autorités israéliennes et américaines discutent d’une possible venue du président, qui a promis à Israël le soutien sans faille des États-Unis depuis l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre.
Ce ne serait pas le premier déplacement de Joe Biden dans un pays en conflit après son voyage en février en Ukraine. Cette visite historique dans un pays en guerre avait été préparée dans le plus grand secret.
Il s’était par ailleurs rendu en Israël en juillet 2022, quand Yaïr Lapid était encore premier ministre.
Les relations entre la Maison-Blanche et Israël avaient ensuite connu un coup de froid avec le retour au pouvoir de Benyamin Nétanyahou, à la tête d’un gouvernement très à droite, que Joe Biden a critiqué ouvertement.
Le président américain a toutefois complètement remisé ses griefs, du moins en public, pour se présenter comme le premier soutien international d’Israël.
Il a aussi, ces derniers jours, insisté sur la nécessité de répondre à la « crise humanitaire » à Gaza.
Mais Israël a affirmé lundi qu’aucune trêve n’était en cours pour permettre l’entrée de l’aide à Gaza, où un million de Palestiniens désespérés se sont massés à la frontière avec l’Égypte, fuyant les bombardements lancés par l’armée israélienne en riposte à l’offensive sanglante du groupe islamiste palestinien.
Plus de 1400 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées en Israël depuis l’attaque. Le Hamas a en outre capturé 199 otages, selon Israël.
Les représailles israéliennes ont tué au moins 2750 personnes à Gaza, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d’enfants, selon les autorités locales.
L’armée a annoncé avoir récupéré sur le sol israélien les corps de 1500 combattants du Hamas. [AFP]