Le premier ministre slovaque Robert Fico se trouve « entre la vie et la mort », selon le gouvernement de ce pays d’Europe centrale, après avoir été touché par balle « plusieurs fois », indique sa page Facebook officielle.
« Il est actuellement acheminé par hélicoptère à Banska Bystrica entre la vie et la mort », a affirmé le gouvernement dans un communiqué, qualifiant l’attaque de « tentative d’assassinat ».
Selon TA3, une chaîne de télévision slovaque, M. Fico, 59 ans, a été touché à l’estomac après que quatre coups de feu aient été tirés à l’extérieur de la Maison de la culture dans la ville de Handlova, à quelque 150 kilomètres au nord-est de la capitale, où le chef du gouvernement rencontrait ses partisans. Un suspect a été arrêté.
La police a bouclé les lieux et M. Fico a été transporté à l’hôpital de Banska Bystrica.
Cette fusillade en Slovaquie survient trois semaines avant des élections cruciales au Parlement européen, au cours desquelles les partis populistes et de droite dure du bloc des 27 pays semblent prêts à faire des gains.
Le vice-président du Parlement, Lubos Blaha, a confirmé l’incident lors d’une session du Parlement slovaque et l’a ajournée jusqu’à nouvel ordre, a indiqué l’agence de presse slovaque TASR.
Les principaux partis d’opposition slovaques, Progressive Slovakia et Freedom and Solidarity, ont annulé une manifestation prévue pour protester contre un projet gouvernemental controversé de refonte de la radiodiffusion publique qui, selon eux, donnerait au gouvernement le contrôle total de la radio et de la télévision publiques.
« Nous condamnons absolument et fermement la violence et la fusillade dont a été victime aujourd’hui le premier ministre Robert Fico, a déclaré Michal Simecka, chef de file de Progressive Slovakia. Dans le même temps, nous appelons tous les hommes politiques à s’abstenir de toute expression ou démarche qui pourrait contribuer à accroître encore la tension. »
La présidente Zuzana Caputova a condamné l’attaque « brutale et impitoyable » contre le premier ministre.
« Je suis choquée, a déclaré Mme Caputova. Je souhaite à Robert Fico beaucoup de force dans ce moment critique et un prompt rétablissement après cette attaque. »
M. Fico, premier ministre pour la troisième fois, et son parti de gauche, le Smer (Direction), ont remporté les élections législatives du 30 septembre en Slovaquie, opérant un retour sur le devant de la scène politique après avoir fait campagne sur un message prorusse et anti-américain.
Ses détracteurs craignaient que la Slovaquie de M. Fico n’abandonne son orientation pro-occidentale et ne s’aligne sur la Hongrie du premier ministre populiste Viktor Orbán.
Des milliers de personnes se sont rassemblées à plusieurs reprises dans la capitale et dans toute la Slovaquie pour protester contre les politiques de M. Fico.
Les dirigeants européens ont rapidement condamné la violence politique, bien qu’aucun motif de l’attaque ne soit immédiatement apparu.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a condamné ce qu’elle a qualifié d’« attaque ignoble ».
« De tels actes de violence n’ont pas leur place dans notre société et sapent la démocratie, notre bien commun le plus précieux », a déclaré Mme von der Leyen dans un message publié sur X.
Le premier ministre tchèque, Petr Fiala, a qualifié l’incident de « choquant », ajoutant : « Je souhaite au premier ministre de se rétablir rapidement. Nous ne pouvons pas tolérer la violence, elle n’a pas sa place dans la société. »
La République tchèque et la Slovaquie ont formé la Tchécoslovaquie jusqu’en 1992.
Le premier ministre polonais Donald Tusk a écrit sur le réseau social X : « Nouvelles choquantes de Slovaquie. Robert, mes pensées vous accompagnent dans ce moment très difficile. » [AFP]