Jair Bolsonaro, qualifié facilement dimanche pour le 2e tour de la présidentielle brésilienne, est parvenu à séduire des millions de Brésiliens avec un discours sulfureux dans un pays profondément divisé.
Pour ses détracteurs, le député de 63 ans fait figure d'épouvantail d'extrême droite, qui exacerbe les tensions avec ses dérapages misogynes, racistes et homophobes et sa nostalgie affichée de la dictature militaire (1964-1985).
Mais ses partisans le voient comme le sauveur de la patrie en danger. Ses fans les plus ardents le surnomment "o mito" (le mythe).
Regard vert perçant et cheveux grisonnants soigneusement peignés, cet ancien capitaine de l'armée épargné par l'avalanche de scandales de corruption qui ronge le Brésil aime tester sa popularité dans les aéroports, où il est régulièrement accueilli par des rassemblements de supporters.
Il a été toutefois été contraint de lever le pied le 6 septembre, après avoir été poignardé à l'abdomen lors d'un bain de foule, à Juiz de Fora (sud-est). De quoi entretenir encore plus son image de "mythe", à présent assortie de celle d'un martyr.
Hospitalisé trois semaines après avoir frôlé la mort, il n'a pas pu reprendre sa campagne dans les rues ni participer aux débats télévisés, mais est resté très actif sur les réseaux sociaux, où il fait un tabac, avec près de 7 millions d'abonnés sur Facebook.
- Ligne politique floue -
Le format concis et direct du numérique lui va comme un gant. Loin d'être un grand tribun -- il s'exprime avec une syntaxe approximative et a un cheveu sur la langue -- il sait s'adresser directement à l'électeur internaute avec des petites phrases qui font mouche.
Sa proposition-phare pour lutter contre l'insécurité: "Donner l'accès au port d'arme aux gens bien", a-t-il affirmé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
La ligne politique de Jair Bolsonaro est floue, en témoignent ses nombreux changements d'étiquette au fil des années.
Même s'il avoue ne rien comprendre à l'économie, il est parvenu à gagner la confiance des marchés grâce à son gourou Paulo Guedes, un "Chicago Boy" ultra-libéral, dont il veut faire un "super ministre".
Il a également réussi à s'assurer le soutien de puissants lobbys au Parlement, notamment ceux de l'agro-business et des évangéliques.
De confession catholique, il est pourtant épinglé par certains sur le fait que ses cinq enfants (dont trois sont des hommes politiques) sont le fruit de trois unions différentes.
En 2017, Jair Bolsonaro a fait étalage de sa misogyne en affirmant qu'après avoir eu quatre fils, il a "faibli" en engendrant une fille.
Reprenant le discours classique du "tous pourris" de la droite radicale, il tente de se placer au-dessus de la mêlée. Mais contrairement à Donald Trump, auquel il est souvent comparé, Jair Bolsonaro a déjà une longue carrière politique derrière lui: il siège à la chambre des députés depuis 1991.
"Il parle des 'politiciens' comme s'il ne faisait pas partie de ce monde. Il a réussi à faire passer l'image d'un homme fort, adepte de la ligne dure, qui va combattre la corruption", explique Michael Mohallem, professeur de droit à la Fondation Getulio Vargas.
- Dérapages en série -
Il est né en 1955 à Campinas, près de Sao Paulo, dans une famille d'origine italienne, et sa carrière militaire a été émaillée d'épisodes d'insubordination: il a même été accusé dans les années 80 d'une tentative d'attentat à la bombe pour obtenir une augmentation de solde.
À l'armée, il était également connu pour sa force physique, au point d'être surnommé "Cavalao", le grand cheval.
Jair Bolsonaro a fait l'essentiel de sa carrière politique à Rio, où il a été élu conseiller municipal en 1988 et a obtenu son premier mandat de député fédéral trois ans plus tard.
En tant que parlementaire, il s'est davantage illustré par ses dérapages dans l'hémicycle que pour les projets de loi qu'il a fait approuver, seulement deux en 27 ans.
En 2014, il avait fait scandale en prenant violemment à partie la parlementaire de gauche Maria do Rosario, lui lançant qu'elle "ne méritait pas" qu'il la viole car elle était "très laide". Deux ans plus tard, il a fait l'éloge d'un tortionnaire de la dictature militaire (1964-1985).
M. Bolsonaro a également multiplié les déclaration homophobes: dans un entretien au magazine Playboy en 2011, il a affirmé qu'il préférerait avoir un fils "tué dans un accident" plutôt qu'homosexuel. (AFP)
Pour ses détracteurs, le député de 63 ans fait figure d'épouvantail d'extrême droite, qui exacerbe les tensions avec ses dérapages misogynes, racistes et homophobes et sa nostalgie affichée de la dictature militaire (1964-1985).
Mais ses partisans le voient comme le sauveur de la patrie en danger. Ses fans les plus ardents le surnomment "o mito" (le mythe).
Regard vert perçant et cheveux grisonnants soigneusement peignés, cet ancien capitaine de l'armée épargné par l'avalanche de scandales de corruption qui ronge le Brésil aime tester sa popularité dans les aéroports, où il est régulièrement accueilli par des rassemblements de supporters.
Il a été toutefois été contraint de lever le pied le 6 septembre, après avoir été poignardé à l'abdomen lors d'un bain de foule, à Juiz de Fora (sud-est). De quoi entretenir encore plus son image de "mythe", à présent assortie de celle d'un martyr.
Hospitalisé trois semaines après avoir frôlé la mort, il n'a pas pu reprendre sa campagne dans les rues ni participer aux débats télévisés, mais est resté très actif sur les réseaux sociaux, où il fait un tabac, avec près de 7 millions d'abonnés sur Facebook.
- Ligne politique floue -
Le format concis et direct du numérique lui va comme un gant. Loin d'être un grand tribun -- il s'exprime avec une syntaxe approximative et a un cheveu sur la langue -- il sait s'adresser directement à l'électeur internaute avec des petites phrases qui font mouche.
Le candidat d'extrême droite à la présidentielle brésilienne Jair Bolsonaro, le 7 octobre 2018 à Rio de Janeiro / © AFP / Mauro Pimentel
La ligne politique de Jair Bolsonaro est floue, en témoignent ses nombreux changements d'étiquette au fil des années.
Même s'il avoue ne rien comprendre à l'économie, il est parvenu à gagner la confiance des marchés grâce à son gourou Paulo Guedes, un "Chicago Boy" ultra-libéral, dont il veut faire un "super ministre".
Il a également réussi à s'assurer le soutien de puissants lobbys au Parlement, notamment ceux de l'agro-business et des évangéliques.
De confession catholique, il est pourtant épinglé par certains sur le fait que ses cinq enfants (dont trois sont des hommes politiques) sont le fruit de trois unions différentes.
En 2017, Jair Bolsonaro a fait étalage de sa misogyne en affirmant qu'après avoir eu quatre fils, il a "faibli" en engendrant une fille.
Reprenant le discours classique du "tous pourris" de la droite radicale, il tente de se placer au-dessus de la mêlée. Mais contrairement à Donald Trump, auquel il est souvent comparé, Jair Bolsonaro a déjà une longue carrière politique derrière lui: il siège à la chambre des députés depuis 1991.
"Il parle des 'politiciens' comme s'il ne faisait pas partie de ce monde. Il a réussi à faire passer l'image d'un homme fort, adepte de la ligne dure, qui va combattre la corruption", explique Michael Mohallem, professeur de droit à la Fondation Getulio Vargas.
- Dérapages en série -
Il est né en 1955 à Campinas, près de Sao Paulo, dans une famille d'origine italienne, et sa carrière militaire a été émaillée d'épisodes d'insubordination: il a même été accusé dans les années 80 d'une tentative d'attentat à la bombe pour obtenir une augmentation de solde.
À l'armée, il était également connu pour sa force physique, au point d'être surnommé "Cavalao", le grand cheval.
Jair Bolsonaro a fait l'essentiel de sa carrière politique à Rio, où il a été élu conseiller municipal en 1988 et a obtenu son premier mandat de député fédéral trois ans plus tard.
En tant que parlementaire, il s'est davantage illustré par ses dérapages dans l'hémicycle que pour les projets de loi qu'il a fait approuver, seulement deux en 27 ans.
En 2014, il avait fait scandale en prenant violemment à partie la parlementaire de gauche Maria do Rosario, lui lançant qu'elle "ne méritait pas" qu'il la viole car elle était "très laide". Deux ans plus tard, il a fait l'éloge d'un tortionnaire de la dictature militaire (1964-1985).
M. Bolsonaro a également multiplié les déclaration homophobes: dans un entretien au magazine Playboy en 2011, il a affirmé qu'il préférerait avoir un fils "tué dans un accident" plutôt qu'homosexuel. (AFP)