Document Agence France Presse
Le compromis de Boris Johnson sur le Brexit s'est heurté jeudi à un scepticisme grandissant de l'Irlande et de ses alliés européens, renforçant les craintes d'un divorce sans accord dans quatre semaines.
Moins de 24 heures après la présentation par le Premier britannique conservateur de son projet pour résoudre le casse-tête de la frontière irlandaise, Londres et Bruxelles ont déjà semblé se rejeter la responsabilité d'un échec, chacun se disant ouvert au dialogue mais estimant avoir parcouru sa part du chemin et appelant l'autre à des efforts supplémentaires.
Après des entretiens téléphoniques avec M. Johnson et le chef du gouvernement irlandais Leo Varadkar, le président du Conseil européen Donald Tusk a dit n'être "toujours pas convaincu".
Des réunions entre négociateurs européens et britanniques sont prévues à Bruxelles dans les prochains jours. Les Européens veulent savoir si Boris Johnson est "prêt à bouger et à agir" sur les points qui leur posent problème, a expliqué un diplomate.
"Il reste du travail à faire. Mais ce travail doit être fait par le Royaume-Uni, et non l'inverse", a indiqué une porte-parole de la Commission européenne.
Plus catégorique, le Parlement européen a rejeté les "propositions de dernière minute" de Londres, estimant que "dans leur forme actuelle", elles "ne constituent pas la base d'un accord auquel le Parlement européen pourrait donner son accord", a déclaré l'eurodéputé liberal Belge Guy Verhofstadt, président du "comité de pilotage du Brexit".
Venu défendre ses propositions devant les députés britanniques, le dirigeant conservateur a assuré que Londres avait "fait preuve d'une grande flexibilité". "Si nos voisins européens choisissent de ne pas montrer la même bonne volonté de parvenir à un accord, alors nous devrons quitter (l'UE) le 31 octobre sans accord", a-t-il menacé, un scénario aux conséquences économiques potentiellement désastreuses.
- Veto d'une "minorité" -
Le plan de Boris Johnson prévoit que l'Irlande du Nord quitte l'union douanière européenne, comme le reste du Royaume-Uni, mais que la province britannique continue à appliquer les règles européennes en matière de circulation des biens, y compris agro-alimentaires, avec la création d'une "zone de réglementation" sur l'île d'Irlande.
Cela éliminerait tous les contrôles règlementaires entre l'Irlande du Nord et l'Irlande mais cela impliquerait des réglementations divergentes entre la province britannique et le reste du Royaume.
Cet arrangement devrait être approuvé par le parlement et l'exécutif nord-irlandais, tous les quatre ans, un point problématique pour Dublin car un groupe de députés ou un parti nord-irlandais pourrait mettre son véto.
"On ne peut pas soutenir une proposition qui prévoirait qu'une minorité puisse déterminer ce avec quoi doit vivre une majorité, ça ne va tout simplement pas marcher", a déclaré le numéro deux du gouvernement irlandais Simon Coveney au Parlement irlandais. Il a en outre jugé que les mesures prévues pour les contrôles douaniers posaient un "véritable problème".
Les propositions de Boris Johnson ont aussi été vilipendées par des entreprises d'Irlande du Nord, la fédération des distributeurs les jugeant "impraticables".
- Ni "faisable" ni "sérieux" -
Déterminé à réaliser le Brexit, pour lequel les Britanniques ont voté à 52% lors du référendum de juin 2016, Boris Johnson a répété qu'il ne demanderait pas de nouveau report à l'UE, même si le Parlement a voté une loi lui imposant de reporter le Brexit s'il n'obtient pas un accord avec l'UE d'ici le 19 octobre, juste après le prochain sommet européen.
En plus de tenter de convaincre les Européens dans le peu de temps qu'il lui reste, le chef du gouvernement doit aussi obtenir le soutien des députés de la Chambre des communes, où il n'a plus de majorité.
Il s'y est employé jeudi, lors d'une séance animée, reflet du climat de crise politique régnant dans le pays plus de trois ans après la victoire du "leave" ("sortir") au référendum de 2016.
Face à lui, le chef du principal parti d'opposition, le Labour (gauche), Jeremy Corbyn, a estimé que le plan de Boris Johnson n'était pas "faisable" et ne constituait pas une offre "sérieuse".
Le chef des indépendantistes écossais à la Chambre des Communes, Ian Blackford, a aussi jugé que les propositions du chef du gouvernement n'étaient ni "acceptables", ni "réalisables" et l'a appelé à demander un report du Brexit, ou à démissionner. (AFP)
Moins de 24 heures après la présentation par le Premier britannique conservateur de son projet pour résoudre le casse-tête de la frontière irlandaise, Londres et Bruxelles ont déjà semblé se rejeter la responsabilité d'un échec, chacun se disant ouvert au dialogue mais estimant avoir parcouru sa part du chemin et appelant l'autre à des efforts supplémentaires.
Après des entretiens téléphoniques avec M. Johnson et le chef du gouvernement irlandais Leo Varadkar, le président du Conseil européen Donald Tusk a dit n'être "toujours pas convaincu".
Des réunions entre négociateurs européens et britanniques sont prévues à Bruxelles dans les prochains jours. Les Européens veulent savoir si Boris Johnson est "prêt à bouger et à agir" sur les points qui leur posent problème, a expliqué un diplomate.
"Il reste du travail à faire. Mais ce travail doit être fait par le Royaume-Uni, et non l'inverse", a indiqué une porte-parole de la Commission européenne.
Plus catégorique, le Parlement européen a rejeté les "propositions de dernière minute" de Londres, estimant que "dans leur forme actuelle", elles "ne constituent pas la base d'un accord auquel le Parlement européen pourrait donner son accord", a déclaré l'eurodéputé liberal Belge Guy Verhofstadt, président du "comité de pilotage du Brexit".
Venu défendre ses propositions devant les députés britanniques, le dirigeant conservateur a assuré que Londres avait "fait preuve d'une grande flexibilité". "Si nos voisins européens choisissent de ne pas montrer la même bonne volonté de parvenir à un accord, alors nous devrons quitter (l'UE) le 31 octobre sans accord", a-t-il menacé, un scénario aux conséquences économiques potentiellement désastreuses.
- Veto d'une "minorité" -
Le plan de Boris Johnson prévoit que l'Irlande du Nord quitte l'union douanière européenne, comme le reste du Royaume-Uni, mais que la province britannique continue à appliquer les règles européennes en matière de circulation des biens, y compris agro-alimentaires, avec la création d'une "zone de réglementation" sur l'île d'Irlande.
Cela éliminerait tous les contrôles règlementaires entre l'Irlande du Nord et l'Irlande mais cela impliquerait des réglementations divergentes entre la province britannique et le reste du Royaume.
Cet arrangement devrait être approuvé par le parlement et l'exécutif nord-irlandais, tous les quatre ans, un point problématique pour Dublin car un groupe de députés ou un parti nord-irlandais pourrait mettre son véto.
"On ne peut pas soutenir une proposition qui prévoirait qu'une minorité puisse déterminer ce avec quoi doit vivre une majorité, ça ne va tout simplement pas marcher", a déclaré le numéro deux du gouvernement irlandais Simon Coveney au Parlement irlandais. Il a en outre jugé que les mesures prévues pour les contrôles douaniers posaient un "véritable problème".
Les propositions de Boris Johnson ont aussi été vilipendées par des entreprises d'Irlande du Nord, la fédération des distributeurs les jugeant "impraticables".
- Ni "faisable" ni "sérieux" -
Déterminé à réaliser le Brexit, pour lequel les Britanniques ont voté à 52% lors du référendum de juin 2016, Boris Johnson a répété qu'il ne demanderait pas de nouveau report à l'UE, même si le Parlement a voté une loi lui imposant de reporter le Brexit s'il n'obtient pas un accord avec l'UE d'ici le 19 octobre, juste après le prochain sommet européen.
En plus de tenter de convaincre les Européens dans le peu de temps qu'il lui reste, le chef du gouvernement doit aussi obtenir le soutien des députés de la Chambre des communes, où il n'a plus de majorité.
Il s'y est employé jeudi, lors d'une séance animée, reflet du climat de crise politique régnant dans le pays plus de trois ans après la victoire du "leave" ("sortir") au référendum de 2016.
Face à lui, le chef du principal parti d'opposition, le Labour (gauche), Jeremy Corbyn, a estimé que le plan de Boris Johnson n'était pas "faisable" et ne constituait pas une offre "sérieuse".
Le chef des indépendantistes écossais à la Chambre des Communes, Ian Blackford, a aussi jugé que les propositions du chef du gouvernement n'étaient ni "acceptables", ni "réalisables" et l'a appelé à demander un report du Brexit, ou à démissionner. (AFP)