C’est « l’esprit Sonko » qui est le chemin pour le Sénégal

Le Sénégal, sujet de droit international, est une réalité tangible. Notre pays a ses territoires, ses frontières, ses institutions et ses symboles reconnus. Les piliers fondamentaux et les grands équilibres sont debout et marchent. Et justement,en ce moment-ci, et depuis que le Sénégal jouit de sa souveraineté internationale, nous n’avons jamais eu autant de cadres à tous les niveaux, ingénieurs, médecins, juristes, économistes, hommes d’affaires, journalistes, officiers... Notre pays n’a jamais compté par exemple autant de bacheliers…
 
Mais nous demeurons parmi les pays les plus pauvres du monde. Nous sommes aussi certainement le pays qui bénéficie le plus de ce que l’on appelle «Aide publique au développement» (APD).
 
Et pourtant, si tu parcours notre pays qui n’a pas de défis réels à relever en termes de problématiques liées au relief, quand tu pérégrines du Walo au Fouladou en passant par le Cayor, le Djolof ;quand tu arpentes les sentiers du Fouta au Kalounaye, en passant par le Boundou, le Niani, le Bambouk et le Ndoucoumane ; quand tu sillonnes les grands espaces du Blouf,du pays Bassari,duKoniaguiauPakao, du Baol au Niombato en passsant par le Sine, le Saloum, les îles du Gandoul, des millions de nos compatriotes (avec une accentuation chez les couches les plus vulnérables) sont encore confrontés à des besoins primaires: accès à une alimentation saine et suffisante, à l’eau potable, à un logement décent, à une bonne hygiène et aux soins médicaux, à l’éducation de leurs enfants...
 
Depuis quelques temps,il y a une recrudescenceet une accélération de phénomènes inquiétants. Le dernier en date, le drame survenu au stade DembaDiop de Dakar, douloureux, n’est à mon avisqu’un des symptômes du mal. Après le spectacle honteux de notre élimination par la Côte d’Ivoire au Stade LSS, il y a eu pas longtemps l’acte inqualifiable d’un de nos jeunes joueurs d’une de nos équipes nationales de foot qui jette lors d’un match de CAN junior des « khons » (ndlr : pratiques mystiques) dans les camps adverses sous l’œil ahuri et stupéfait des spectateurs et téléspectateurs du monde entier faisant de notre pays une risée virale.
 
Comment en est-on arrivé à ce drame pour ce qui devait être la fête du sport, la célébration de l’esprit de dépassement, du talent et de la créativité, de l’esprit chevaleresque et du fairplay ? Comment ces idéaux qui sont la quintessence du sport ont pu déserter à ce point les esprits jusqu’à charrier des paroles et actes de haine entre nous et faire couler du sang et des larmes ?
 
Incontestablement nous assistons à une faillite du leadership politique, culturel et religieux…Qui sont les forces, organisations, hommes et femmes politiques qui ont eu jusqu’à présent à être aux commandes de notre pays tel que nous le vivons aujourd’hui ? Le Parti socialiste(PS) et ses rejetons : AFP, URD, PS Authentique, Osons l’avenir, TakkuDefaraat Sénégal  Rsd/Tds, Taxawu Dakar… Le Parti démocratique sénégalais (PDS) et ses rejetons : Rewmi, APR, BCG, Bokk Gis Gis, MankoYessal, Libéral ça kaanam, etc.Les anciens communistes devenus d’éternels « yobaléma » souvent arrimés aux basques des libéraux : Ligue démocratique (LD), parti de l’indépendance et du travail (PIT), les deux And-Jëf, etc.
 
Par des subterfuges, des manœuvres de bas étage, la transhumance, le chantage, l’instrumentalisation des institutions, l’achat et la manipulation des consciences, ils captent les ressources du pays, se relaient en prison les uns les autres en fonction des rapports de force et des menaces que constitueraient les uns pour l’autre. Ils se jouent de certains chefs religieux, sèment la zizanie en leur sein, créent des institutions bidons et budgétivores (CESE, HCCT..) pour caser les grandes gueules, les empêcheurs de magouiller en rond et entreprennent « torokhalgnilankté nékk ay goor » (ndlr : humilient ceux qui résistent à la corruption et préfèrent rester dignes).
 
Mettre tout le monde dans le même sac serait injuste et abusif mais incontestablement, dans ces partis, il existe des hommes et des femmes de grande valeur. Seulement, il est impératif et urgent de changer le personnel politique en transformant également les paradigmes et les perspectives. Des défis immenses nous attendent: les changements climatiques et leur impact sur nos univers déjà vulnérables, la mondialisation et ses âpres concurrences, les exigences démocratiques de plus en plus exprimées par les citoyens et les communautés, les questions sécuritaires internes et externes,  les besoins titanesques en termes d’éducation pour une population très jeune…
 
Ce pays est le nôtre. Nous devons mettre fin au « parparlo »(ndlr : clanismes) indécent, au népotisme, à la gestion clanique et familiale, aux pratiques ubuesques surannées et qui sapent les fondements de notre pays comme la transhumance, l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire, aux ndiouth-ndiathet au ndioublang, au consensus « door marteau » qui fait pssiitt à la veille de chaque échéance électorale et qui installe le pays dans une angoisse généralisée insupportable.
 
Jusqu’à l’extinction du soleil il nous faudra des politiciens pour ne pas dire des politiques. Les élections constituent des moments fatidiques pour renouveler, écarter ou choisir de nouveaux dirigeants. Il nous faut des hommes et des femmes compétents, intègres, patriotes, lucides et clairvoyants, courageux et résilientset amoureux de leur pays aux commandes de l’Etat et aux stations névralgiques de notre administration pour espérer sortir de l’ornière et entamer un gros chantier de reconstruction d’une conscience collective forte, d’un consensus fort et efficace pour entrevoir des lendemains meilleurs.
 
Pour ma part,je voterais inchAllah et appelle à voter NdawiAskan WiPencumNawlé. Au-delà de la personne d’Ousmane Sonko, un homme digne et patriote que j’ai l’honneur de connaître et d’échanger avec lui, c’est «l’esprit Sonko» qui est le chemin aujourd’hui, demain ou après-demain, avec ou sans victoire pour ces présentes législatives….
 
Dr Mamadou NDIAYE
Médecin