Le premier ministre démissionnaire Firmin Ngrebada
Le premier ministre centrafricain Firmin Ngrebada a annoncé la démission de son gouvernement, six mois après la réélection contestée du président Faustin Archange Touadéra.
« Nous allons savoir d’ici quelques heures si le premier ministre est reconduit par le président », a précisé à l’AFP Albert Yaloké Mokpémé, le porte-parole de la présidence.
M. Ngrebada avait écrit un peu plus tôt sur Twitter avoir remis sa démission et celle de son gouvernement au chef de l’État.
Cet ancien directeur de cabinet du président Touadéra occupait la Primature depuis février 2019. Il avait été l’un des grands artisans de l’accord de paix de Khartoum en février 2019 entre les autorités et les groupes armés qui contrôlaient alors 80 % du territoire.
M. Touadéra a été réélu le 27 décembre 2020 dès le premier tour avec 53,16 % des voix, mais dans un scrutin émaillé de fraudes selon l’opposition, et auquel moins d’un électeur sur trois a pu participer, en pleine offensive rebelle dans un pays ravagé par la guerre civile, qui a néanmoins considérablement baissé d’intensité depuis 2018.
Dans le deuxième pays le moins développé du monde selon l’ONU, les principaux groupes armés s’étaient alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) pour renverser le régime de M. Touadéra.
Mais ils se sont heurtés à des forces bien supérieures en nombre et lourdement équipées : quelque 12 000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) présents depuis 2014, mais aussi des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes dépêchés fin décembre par leurs pays respectifs à la rescousse de M. Touadéra et d’une armée démunie.
Rivalité franco-russe
Depuis, l’armée du président à peine réélu a reconquis une grande partie des plus des deux tiers du territoire que contrôlaient jusqu’alors des groupes rebelles, mais seulement grâce à l’engagement des renforts russes.
Depuis 2018, la Russie concurrence en Centrafrique l’influence de la France, l’ancienne puissance coloniale, en y multipliant ses investissements dans l’extraction des minerais et dans la coopération militaire notamment.
La semaine dernière, le premier ministre avait effectué un déplacement à Saint-Pétersbourg, en Russie, pour attirer encore davantage d’investissements russes dans le pays.
Dans le même temps, la France avait confirmé le gel de son aide budgétaire et la suspension de sa coopération militaire avec cet État d’Afrique centrale, jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par Moscou.
Aux élections législatives, le parti de M. Touadéra, Mouvement Cœurs Unis (MCU) a obtenu une majorité relative, tout en restant loin de la majorité absolue. Les proches du chef de l’État ont été élus aux postes clés de l’Assemblée.
Comme dans l’Assemblée sortante, nombre d’élus sans étiquette ou « indépendants », dont certains issus du parti au pouvoir, devraient se prononcer souvent en faveur du gouvernement dans les votes importants, selon les politologues centrafricains.
Les enjeux économiques et humanitaires dans le pays sont immenses. L’ONU a estimé fin mai que près de la moitié de la population était en « situation d’insécurité alimentaire », en raison de l’épidémie de coronavirus, mais également à cause de la situation sécuritaire.
Sur 4,9 millions d’habitants, « plus de 630 000 personnes sont en situation d’urgence, ce qui signifie qu’elles risquent […] de retirer leurs enfants de l’école ou de recourir à la mendicité », avaient estimé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM). (AFP)
« Nous allons savoir d’ici quelques heures si le premier ministre est reconduit par le président », a précisé à l’AFP Albert Yaloké Mokpémé, le porte-parole de la présidence.
M. Ngrebada avait écrit un peu plus tôt sur Twitter avoir remis sa démission et celle de son gouvernement au chef de l’État.
Cet ancien directeur de cabinet du président Touadéra occupait la Primature depuis février 2019. Il avait été l’un des grands artisans de l’accord de paix de Khartoum en février 2019 entre les autorités et les groupes armés qui contrôlaient alors 80 % du territoire.
M. Touadéra a été réélu le 27 décembre 2020 dès le premier tour avec 53,16 % des voix, mais dans un scrutin émaillé de fraudes selon l’opposition, et auquel moins d’un électeur sur trois a pu participer, en pleine offensive rebelle dans un pays ravagé par la guerre civile, qui a néanmoins considérablement baissé d’intensité depuis 2018.
Dans le deuxième pays le moins développé du monde selon l’ONU, les principaux groupes armés s’étaient alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) pour renverser le régime de M. Touadéra.
Mais ils se sont heurtés à des forces bien supérieures en nombre et lourdement équipées : quelque 12 000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) présents depuis 2014, mais aussi des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes dépêchés fin décembre par leurs pays respectifs à la rescousse de M. Touadéra et d’une armée démunie.
Rivalité franco-russe
Depuis, l’armée du président à peine réélu a reconquis une grande partie des plus des deux tiers du territoire que contrôlaient jusqu’alors des groupes rebelles, mais seulement grâce à l’engagement des renforts russes.
Depuis 2018, la Russie concurrence en Centrafrique l’influence de la France, l’ancienne puissance coloniale, en y multipliant ses investissements dans l’extraction des minerais et dans la coopération militaire notamment.
La semaine dernière, le premier ministre avait effectué un déplacement à Saint-Pétersbourg, en Russie, pour attirer encore davantage d’investissements russes dans le pays.
Dans le même temps, la France avait confirmé le gel de son aide budgétaire et la suspension de sa coopération militaire avec cet État d’Afrique centrale, jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par Moscou.
Aux élections législatives, le parti de M. Touadéra, Mouvement Cœurs Unis (MCU) a obtenu une majorité relative, tout en restant loin de la majorité absolue. Les proches du chef de l’État ont été élus aux postes clés de l’Assemblée.
Comme dans l’Assemblée sortante, nombre d’élus sans étiquette ou « indépendants », dont certains issus du parti au pouvoir, devraient se prononcer souvent en faveur du gouvernement dans les votes importants, selon les politologues centrafricains.
Les enjeux économiques et humanitaires dans le pays sont immenses. L’ONU a estimé fin mai que près de la moitié de la population était en « situation d’insécurité alimentaire », en raison de l’épidémie de coronavirus, mais également à cause de la situation sécuritaire.
Sur 4,9 millions d’habitants, « plus de 630 000 personnes sont en situation d’urgence, ce qui signifie qu’elles risquent […] de retirer leurs enfants de l’école ou de recourir à la mendicité », avaient estimé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM). (AFP)