CHRONIQUE : Dans le Dandé Maayo, que les investissements privés prennent le relais des investissements publics

Lundi 21 Juin 2021

L'agro-économiste Mbaye Sylla Khouma
Lors de la tournée récente du Président de la République au Fouta, il y a eu beaucoup de politique, mais aussi un peu d'économie (lui même a dit qu'il faisait les 2).
 
Je préfère m'appesantir sur l'aspect que je crois être le plus important, à savoir le développement de la région Nord. J'ai lu quelques railleries "amicales" concernant certaines inaugurations, mais le désenclavement du Dandé Maayo a été une sempiternelle demande de ses habitants depuis l'indépendance de notre pays. Honnêtement, ces réalisations ne sont pas rien pour ces populations qui peuvent maintenant faire l'économie d'un détour de plus de 200 km.
 
Il faudrait donc mettre cela à profit pour que les investissements privés prennent le relais des investissements publics. Sans intervention du secteur privé, il n’y aura point de création de richesses et d'emplois ; il n’y aura point d'autosuffisance alimentaire.


 
Pendant longtemps et pour compenser les défaillances de l'Etat central, les populations émigrées du Fouta avaient pu construire, partout où cela était nécessaire, des bureaux de postes, des centres de santé, des écoles, des lycées, etc. Il est donc possible aujourd’hui de s'appuyer sur cette organisation pour mobiliser les investissements privés dont cette région a besoin pour se développer.
 
Le maire de Ourossogui l'a défendu dans son intervention, il faudrait que la région se dote de Zones Economiques Spéciales (ZES), de zones industrielles…, seules capables d'accueillir les investissements privés qui garantiront le développement durable. Le Fouta peut compter sur sa Diaspora pour initier ces investissements en lieu et place d'hôtels ou immeubles à vocation locative. Pour cela, l'Etat doit aider en créant un cadre incitatif et d'autres mécanismes.
 
Si après ces remarquables infrastructures les terres du Fleuve ne sont pas transformées en vastes étendues vertes comme en Israël (ci dessous), on aura peut-être investi beaucoup d'argent pour pas grand-chose.
 
Mbaye Sylla Khouma
Senior Private Sector & Economic Development Consultant.
Agro-économiste
 
 
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