Calamity Trump, sans surprise ! (Par Momar Dieng)

Vendredi 12 Janvier 2018

Surpris des propos de Donald Trump sur Haïti et l’Afrique ? Pas vraiment ! Il fallait bien que les pays et chefs d’Etat africains reçoivent leur part de satire et d’insulte de l’atypique Président des Etats-Unis d’Amérique. Il fallait bien qu’un jour ou l’autre, d’une manière ou d’une autre, à partir de la Maison Blanche ou de sa résidence de Mar-a-Lago d’où il ne sent pas le changement climatique, l’imprévisible occupant de White House démolisse la frontière de retenue qui le séparait de l’Afrique depuis son élection de novembre 2016.
 
L’Afrique a le droit de s’indigner de propos aussi moralement orduriers sortis de la bouche d’un homme posté au niveau de responsabilité qui est le sien, elle a le devoir de réagir comme l’ont fait avec courage et célérité les président Ian Seretsé Khama du Botswana et Macky Sall du Sénégal, ainsi que le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat.. Mais en quelques mois de présidence, Trump avait déjà montré son véritable visage : celui d’un individu arrogant, inculte, primesautier, sans foi ni loi que celles qui font prospérer son business et approfondir son égo.
 
Ne soyons pas surpris outre mesure: cet individu n’a de respect et considération que pour le triptyque «Trump Tower, Business, Famille», et peut-être un peu pour les Russes du costaud camarade Vlad, comme dirait Mamane. Son univers mental ne va pas plus loin. Après avoir quasiment ramassé le pouvoir qui gisait dans les rues de l’Amérique profonde, Trump fait du jackpot de sa vie – son bail avec le bureau Ovale de la Maison Blanche – l’instrument d’une déconstruction méthodique et cynique des rares avancées permises par un multilatéralisme intelligent et utile quoique critiquable.
 
Ne soyons pas surpris: cet homme n’est ni fou ni rêveur: il sait ce qu’il fait, il sait où il veut aller, il sait dire ce qu’il lui passe par la cervelle ; mais il sait les limites à ne pas franchir en tant que spécialiste des rapports de forces et du bluff. Son problème : il souffre simplement de cette grande misère morale et mentale que l’on appelle «idiotie». Et ça, malheureusement, ça ne soigne pas forcément dans les centres de santé…
 
Aux Africains, Haïtiens et autres peuples méprisés par ce Brutus impénitent, de savoir à quoi s’en tenir désormais. Cet épisode les aura au moins découragés – peut-être – de programmer des séances de photo souvenir dans les jardins de la Maison Blanche en oubliant les propos racistes de Trump. Mais avec certains de nos dirigeants, il ne faut jurer de rien !
 
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