Le président camerounais Paul Biya, 85 ans dont 36 au pouvoir, a reconnu mardi au cours de sa prestation de serment "les frustrations et les aspirations" en zone anglophone, une cérémonie suivie par la dispersion d'un rassemblement d'opposants à Yaoundé.
C'est la première fois depuis le déclenchement du conflit en zone anglophone il y a un an que le président Biya reconnaît aussi clairement les difficultés rencontrées par les habitants en zone anglophone où 79 élèves ont été enlevés lundi par des séparatistes.
"Je me suis attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes" dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a-t-il assuré. Avant de promettre qu'un "bon nombre de réponses" y sera apporté "dans le cadre de l'accélération du processus de décentralisation en cours".
Paul Biya, qui entame un 7e mandat, a déclaré avoir "l'intime conviction que l'écrasante majorité (des Camerounais des régions anglophones) aspirent à retrouver rapidement la paix au sein de la communauté nationale".
Dénonçant le "joug extrémiste qui fait régner la terreur et la désolation" et les "entrepreneurs de guerre", il a appelé les séparatistes armés à "déposer les armes et à retrouver le droit chemin".
Peu après cette prestation de serment, l'opposant Maurice Kamto, qui revendique la victoire à la présidentielle du 7 octobre, a pris la parole dans la rue devant plusieurs dizaines de militants à Yaoundé, réitérant qu'il était "le président élu".
M. Kamto, arrivé deuxième avec 14,23% des voix contre 71,28% à Paul Biya, a demandé à la communauté internationale le recomptage des votes.
- "Prison à ciel ouvert" -
Un fort déploiement de forces de sécurité a dispersé le rassemblement et des militants ont été emmenés dans un véhicule de police, selon un cadre du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti de Maurice Kamto.
Ce dernier a été escorté par la police jusqu'à son domicile où il n'a pu entrer qu'après quelques heures passées dans la rue, encadré par des policiers.
"Le dispositif de sécurité vient de se relâcher (...) et Maurice Kamto a pu entrer dans son domicile", a indiqué sur sa page Facebook son porte-parole, Olivier Nissack, affirmant que le chef du MRC venait de passer "trois heures de +prison à ciel ouvert+".
Paul Biya, vêtu d'un costume et d'une cravate sombres, a prêté serment à la mi-journée devant les députés et les corps constitués rassemblés à l'Assemblée nationale de Yaoundé.
Cette cérémonie s'est tenue au lendemain de l'enlèvement de 82 personnes - dont 79 élèves - à Bamenda, capitale de la région anglophone du Nord-Ouest, qui, avec le Sud-Ouest, est en proie à un conflit armé depuis un an entre séparatistes et forces armées.
Les recherches étaient toujours en cours mardi pour les retrouver dans la région, où la circulation a été restreinte par le gouverneur.
Dans une vidéo authentifiée mardi par l'AFP, 11 élèves affirment avoir été enlevés par les "Amba Boys", les séparatistes.
"L'enfant de ma sœur a été kidnappé à la PSS (Presbyterian Secondary School de Nkwen, où a eu lieu le kidnapping). Je suis très inquiète pour sa sécurité. Sa mère est en pleurs depuis qu'elle l'a appris", a déclaré à l'AFP la tante d'un des 79 élèves.
- Ecole fermée -
Un responsable de l'église presbytérienne du Cameroun, le révérend Foki Samuel Forba, a de son côté déclaré à l'AFP avoir parlé aux ravisseurs lundi.
Ils ne réclament pas de rançon mais "seulement" la fermeture de l'école, ce qui a été fait selon lui.
M. Foki a encore affirmé que "seuls" les gens d'église ont pu parler aux ravisseurs, dont il a assuré ne pas savoir qui ils sont.
Dans le Nord-Ouest, outre les élèves, un sous-préfet a également été enlevé dimanche.
Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une crise socio-politique sans précédent s'est installée fin 2016, qui s'est transformée fin 2017 en conflit armé.
Des affrontements entre armée et séparatistes, agissant en groupes épars dans la forêt équatoriale, s'y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.
Les séparatistes ont décrété un boycottage des établissements scolaires, estimant que le système scolaire francophone marginalise les étudiants anglophones.
Depuis l'annonce de la réélection du président Paul Biya, la situation dans ces régions s'est détériorée, tout comme le climat politique, des dizaines d'opposants ayant été arrêtés et des journalistes interpellés.
Le 30 octobre, un missionnaire américain a été tué par balle dans son véhicule à Bambui, en banlieue de Bamenda.
La journée de mardi avait été décrétée jour férié au Cameroun. (AFP)
C'est la première fois depuis le déclenchement du conflit en zone anglophone il y a un an que le président Biya reconnaît aussi clairement les difficultés rencontrées par les habitants en zone anglophone où 79 élèves ont été enlevés lundi par des séparatistes.
"Je me suis attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes" dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a-t-il assuré. Avant de promettre qu'un "bon nombre de réponses" y sera apporté "dans le cadre de l'accélération du processus de décentralisation en cours".
Paul Biya, qui entame un 7e mandat, a déclaré avoir "l'intime conviction que l'écrasante majorité (des Camerounais des régions anglophones) aspirent à retrouver rapidement la paix au sein de la communauté nationale".
Dénonçant le "joug extrémiste qui fait régner la terreur et la désolation" et les "entrepreneurs de guerre", il a appelé les séparatistes armés à "déposer les armes et à retrouver le droit chemin".
Peu après cette prestation de serment, l'opposant Maurice Kamto, qui revendique la victoire à la présidentielle du 7 octobre, a pris la parole dans la rue devant plusieurs dizaines de militants à Yaoundé, réitérant qu'il était "le président élu".
M. Kamto, arrivé deuxième avec 14,23% des voix contre 71,28% à Paul Biya, a demandé à la communauté internationale le recomptage des votes.
- "Prison à ciel ouvert" -
Un fort déploiement de forces de sécurité a dispersé le rassemblement et des militants ont été emmenés dans un véhicule de police, selon un cadre du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti de Maurice Kamto.
Ce dernier a été escorté par la police jusqu'à son domicile où il n'a pu entrer qu'après quelques heures passées dans la rue, encadré par des policiers.
"Le dispositif de sécurité vient de se relâcher (...) et Maurice Kamto a pu entrer dans son domicile", a indiqué sur sa page Facebook son porte-parole, Olivier Nissack, affirmant que le chef du MRC venait de passer "trois heures de +prison à ciel ouvert+".
Paul Biya, vêtu d'un costume et d'une cravate sombres, a prêté serment à la mi-journée devant les députés et les corps constitués rassemblés à l'Assemblée nationale de Yaoundé.
Cette cérémonie s'est tenue au lendemain de l'enlèvement de 82 personnes - dont 79 élèves - à Bamenda, capitale de la région anglophone du Nord-Ouest, qui, avec le Sud-Ouest, est en proie à un conflit armé depuis un an entre séparatistes et forces armées.
Les recherches étaient toujours en cours mardi pour les retrouver dans la région, où la circulation a été restreinte par le gouverneur.
Dans une vidéo authentifiée mardi par l'AFP, 11 élèves affirment avoir été enlevés par les "Amba Boys", les séparatistes.
"L'enfant de ma sœur a été kidnappé à la PSS (Presbyterian Secondary School de Nkwen, où a eu lieu le kidnapping). Je suis très inquiète pour sa sécurité. Sa mère est en pleurs depuis qu'elle l'a appris", a déclaré à l'AFP la tante d'un des 79 élèves.
- Ecole fermée -
Un responsable de l'église presbytérienne du Cameroun, le révérend Foki Samuel Forba, a de son côté déclaré à l'AFP avoir parlé aux ravisseurs lundi.
Ils ne réclament pas de rançon mais "seulement" la fermeture de l'école, ce qui a été fait selon lui.
M. Foki a encore affirmé que "seuls" les gens d'église ont pu parler aux ravisseurs, dont il a assuré ne pas savoir qui ils sont.
Dans le Nord-Ouest, outre les élèves, un sous-préfet a également été enlevé dimanche.
Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une crise socio-politique sans précédent s'est installée fin 2016, qui s'est transformée fin 2017 en conflit armé.
Des affrontements entre armée et séparatistes, agissant en groupes épars dans la forêt équatoriale, s'y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.
Les séparatistes ont décrété un boycottage des établissements scolaires, estimant que le système scolaire francophone marginalise les étudiants anglophones.
Depuis l'annonce de la réélection du président Paul Biya, la situation dans ces régions s'est détériorée, tout comme le climat politique, des dizaines d'opposants ayant été arrêtés et des journalistes interpellés.
Le 30 octobre, un missionnaire américain a été tué par balle dans son véhicule à Bambui, en banlieue de Bamenda.
La journée de mardi avait été décrétée jour férié au Cameroun. (AFP)