Un an après avoir menacé l'unité de l'Espagne avec une tentative de sécession, l'ancien président catalan Carles Puigdemont a tenté samedi, depuis son exil en Belgique, de rassembler les séparatistes derrière lui en fondant un nouveau parti, afin de poursuivre le rêve d'une Catalogne indépendante.
M. Puigdemont - qui avait échappé à la justice en gagnant la Belgique - et son remplaçant à la tête de la région, Quim Torra, ont choisi cette date-anniversaire pour organiser le congrès fondateur de leur nouveau parti.
Ils l'ont convoqué dans la ville catalane de Manresa, à quelques kilomètres de la prison de Lledoners où sont détenus des dirigeants indépendantistes, dont l'ancien vice-président de la région, Oriol Junqueras (ERC, Gauche républicaine catalane).
"Il y a un an, nous avions décidé que nous continuerions à lutter, quelles que soient les conditions et circonstances, et que nous nous engagerions à construire un meilleur pays, une République", a lancé Carles Puigdemont depuis Bruxelles, pour expliquer la formation de ce nouveau parti.
Dans un discours retransmis sur écran géant, il a fait allusion aux divisions apparues au sein du camp indépendantiste, en assurant qu'il s'agissait d'"avancer unis", plutôt que de se faire "des reproches".
Mais beaucoup de ses anciens alliés parient désormais sur des positions plus modérées ou pragmatiques et ont déjà refusé de rejoindre cette nouvelle formation baptisée "La Crida" (L'Appel).
Les indépendantistes n'ont pas "fêté" le premier anniversaire de la proclamation de leur "république catalane", le 27 octobre 2017 au parlement catalan, qui ne s'est jamais matérialisée.
Neuf de leurs dirigeants se trouvent en prison, en attente de procès pour "rébellion", et encourent jusqu'à 25 ans d'emprisonnement.
- 'Anniversaire aigre-doux' -
L'Etat espagnol avait sanctionné la proclamation d'indépendance de la Catalogne par la destitution du gouvernement de Carles Puigdemont et la dissolution du parlement régional. L'autonomie de la Catalogne avait été suspendue et la région ne l'a retrouvée que le 2 juin, quand le gouvernement de M. Torra a pris ses fonctions.
Depuis, M. Torra s'est gardé de violer la loi et a engagé des discussions avec le nouveau gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, même s'il multiplie les déclarations incendiaires. Il va régulièrement prendre conseil auprès de M. Puigdemont à Waterloo, dans la banlieue de Bruxelles.
"L'année qui nous sépare de cette date historique ne s'est pas déroulée comme nous le voulions", avait reconnu plus tôt M. Torra, dans une allocution télévisée prononcée sur un ton lugubre. "Mais revenir en arrière n'est pas une option".
Samedi à Barcelone, sous la pluie, quelques dizaines de militants de la puissante association indépendantiste ANC se sont symboliquement présentés aux bureaux de l'administration régionale, pour réclamer la publication au Journal officiel de la proclamation d'indépendance.
En fin d'après-midi, les séparatistes les plus radicaux, les "Comités de défense de la République", avaient appelé à manifester devant le siège du gouvernement régional pour reprocher à M. Torra sa prudence. Mais ils n'étaient qu'environ 200 à participer à cette manifestation, dont le mot d'ordre était: "Un an de renoncement, un an de soumission, ça suffit! Prenons le contrôle de la rue!".
"Sans désobéissance, il n'y a pas d'indépendance", ont-ils crié, certains brûlant des images à l'effigie du roi Felipe VI, de Pedro Sánchez ou des dirigeants des partis catalans d'opposition.
Les alliés de M. Torra au gouvernement, du parti ERC, voudraient, eux, calmer le jeu et misent sur le temps pour élargir la base des électeurs indépendantistes.
ERC s'est récemment allié à l'opposition anti-indépendantiste pour empêcher Carles Puigdemont et trois autres élus de violer une décision judiciaire qui suspend leur mandat de député. Du coup, les indépendandistes ont vu leurs voix réduites de 70 à 65 (sur 135) perdant leur majorité au parlement catalan.
Fragilisé, le gouvernement Torra compte cependant tenir au moins jusqu'à la fin du procès de 18 dirigeants indépendantistes, bientôt jugés pour leur rôle dans la tentative de sécession.
M. Puigdemont - qui avait échappé à la justice en gagnant la Belgique - et son remplaçant à la tête de la région, Quim Torra, ont choisi cette date-anniversaire pour organiser le congrès fondateur de leur nouveau parti.
Ils l'ont convoqué dans la ville catalane de Manresa, à quelques kilomètres de la prison de Lledoners où sont détenus des dirigeants indépendantistes, dont l'ancien vice-président de la région, Oriol Junqueras (ERC, Gauche républicaine catalane).
"Il y a un an, nous avions décidé que nous continuerions à lutter, quelles que soient les conditions et circonstances, et que nous nous engagerions à construire un meilleur pays, une République", a lancé Carles Puigdemont depuis Bruxelles, pour expliquer la formation de ce nouveau parti.
Dans un discours retransmis sur écran géant, il a fait allusion aux divisions apparues au sein du camp indépendantiste, en assurant qu'il s'agissait d'"avancer unis", plutôt que de se faire "des reproches".
Mais beaucoup de ses anciens alliés parient désormais sur des positions plus modérées ou pragmatiques et ont déjà refusé de rejoindre cette nouvelle formation baptisée "La Crida" (L'Appel).
Les indépendantistes n'ont pas "fêté" le premier anniversaire de la proclamation de leur "république catalane", le 27 octobre 2017 au parlement catalan, qui ne s'est jamais matérialisée.
Neuf de leurs dirigeants se trouvent en prison, en attente de procès pour "rébellion", et encourent jusqu'à 25 ans d'emprisonnement.
- 'Anniversaire aigre-doux' -
L'Etat espagnol avait sanctionné la proclamation d'indépendance de la Catalogne par la destitution du gouvernement de Carles Puigdemont et la dissolution du parlement régional. L'autonomie de la Catalogne avait été suspendue et la région ne l'a retrouvée que le 2 juin, quand le gouvernement de M. Torra a pris ses fonctions.
Depuis, M. Torra s'est gardé de violer la loi et a engagé des discussions avec le nouveau gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, même s'il multiplie les déclarations incendiaires. Il va régulièrement prendre conseil auprès de M. Puigdemont à Waterloo, dans la banlieue de Bruxelles.
"L'année qui nous sépare de cette date historique ne s'est pas déroulée comme nous le voulions", avait reconnu plus tôt M. Torra, dans une allocution télévisée prononcée sur un ton lugubre. "Mais revenir en arrière n'est pas une option".
Samedi à Barcelone, sous la pluie, quelques dizaines de militants de la puissante association indépendantiste ANC se sont symboliquement présentés aux bureaux de l'administration régionale, pour réclamer la publication au Journal officiel de la proclamation d'indépendance.
En fin d'après-midi, les séparatistes les plus radicaux, les "Comités de défense de la République", avaient appelé à manifester devant le siège du gouvernement régional pour reprocher à M. Torra sa prudence. Mais ils n'étaient qu'environ 200 à participer à cette manifestation, dont le mot d'ordre était: "Un an de renoncement, un an de soumission, ça suffit! Prenons le contrôle de la rue!".
"Sans désobéissance, il n'y a pas d'indépendance", ont-ils crié, certains brûlant des images à l'effigie du roi Felipe VI, de Pedro Sánchez ou des dirigeants des partis catalans d'opposition.
Les alliés de M. Torra au gouvernement, du parti ERC, voudraient, eux, calmer le jeu et misent sur le temps pour élargir la base des électeurs indépendantistes.
ERC s'est récemment allié à l'opposition anti-indépendantiste pour empêcher Carles Puigdemont et trois autres élus de violer une décision judiciaire qui suspend leur mandat de député. Du coup, les indépendandistes ont vu leurs voix réduites de 70 à 65 (sur 135) perdant leur majorité au parlement catalan.
Fragilisé, le gouvernement Torra compte cependant tenir au moins jusqu'à la fin du procès de 18 dirigeants indépendantistes, bientôt jugés pour leur rôle dans la tentative de sécession.