Des lubies de Marcel Dassault, un client fidèle, aux exigences d'une aristocrate française pour l'alimentation de son matou, en passant par les extravagances des nouveaux riches, rien ou presque n'a échappé aux souvenirs de la famille Scherz, qui exploite depuis plusieurs générations le Gstaad Palace, l'hôtel le plus célèbre de Suisse.
Situé sur les hauteurs du petit village de Gstaad, dans l'Oberland Bernois, où se réunit la jet-set du monde entier, le Gstaad Palace domine le paysage avec ses tourelles et ses petits drapeaux flottant au vent.
Le palace a ouvert ses portes en 1913 et la famille Scherz, à ses commandes depuis 1938, a choisi de retracer les grandes étapes de la vie de l'établissement, ponctuées de savoureuses anecdotes sur sa clientèle fortunée, dans un volumineux ouvrage qui vient de paraître.
L'industriel français Marcel Dassault (1892-1986) a été un fidèle client du palace, qu'il rejoignait par la route avec 2 Cadillac, l'une pour lui et les bagages, l'autre pour sa femme et leurs deux chiens. L'homme d'affaires, qui avait vendu des Mirage à la Suisse, craignait de prendre l'avion.
Egalement producteur de films, il aimait aller au cinéma et demandait au concierge de l'hôtel de réserver 6 places, car il ne voulait pas de spectateurs à côté ou devant lui. Et si le film ne lui plaisait pas, il criait : "Faîtes les lumières, je veux sortir"....
Amateur d'opérette, il a un jour demandé que le chanteur français Marcel Amont vienne interpréter devant lui la chanson "le chapeau de Mireille", qu'il appréciait tout particulièrement. L'hôtel a immédiatement contacté le chanteur, qui faisait une tournée en Bretagne. Amené à Gstaad en jet privé, Marcel Amont a donné un concert privé de moins d'une heure pour M. Dassault, avant de repartir en Bretagne par le même avion.
Le palace a également reçu régulièrement des chefs d'Etat, tels que le président français Jacques Chirac, ou le président américain Jimmy Carter, qui l'avait qualifié de "plus bel hôtel au monde, et de loin".
- Du caviar pour minou -
Une aristocrate française, cliente de longue date, venait toujours accompagnée de son fidèle "petit chat", nourri presque exclusivement au caviar, avec un minium de 50 gr par jour, préparé par les cuisines de l'hôtel. Pour varier les menus, la cliente commandait occasionnellement aussi des filets de sole, ou un tournedos, le tout préparé sans sel...
Un jour, l'Aga Khan, autre client fidèle, a téléphoné pour annoncer sa venue le lendemain, alors que l'hôtel affichait complet. Pour ne pas décevoir ce client de marque, l'hôtel a fait transformer durant la nuit une salle de bains inutilisée en confortable chambre avec un lit spécialement construit par le menuisier de l'hôtel sur la baignoire existante...
Les clients riches laissent de bons pourboires, habituellement réservés au personnel directement en contact avec eux, alors que les petites mains de l'ombre, tels que les électriciens, menuisiers ou plombiers sont moins bien lotis.
Un jour, une dispute a éclaté au sujet du pourboire entre un portier et un électricien qui venait de réparer une lampe dans la chambre de Christina Onassis.
Afin de calmer les esprits, l'héritière du célèbre armateur grec a finalement récompensé les deux employés.
Selon Reto Wilhelm, l'un d'un des co-auteurs du livre, les pourboires sont aujourd'hui partagés entre tout le personnel, qu'ils aient ou non un contact avec la clientèle.
- L'or de la banque -
En 1940, l'hôtel, construit sur un bunker, a servi de coffre-fort pour l'or de la banque UBS, qui s'appelait à l'époque SBS (Société de banque suisse). "Le coffre-fort était une pièce de 450 mètres carrés, avec des murs de 1,5 m d'épaisseur", a indiqué M. Wilhelm à l'AFP. Aujourd'hui, cette pièce en sous-sol, qui a gardé son impressionnante porte blindée, est un des restaurants de l'hôtel.
En 1992, durant les JO d'hiver d'Albertville (France), à quelque 80 km de Gstaad, un richissime client venu des Etats-Unis voulait à tout prix séjourner au Palace, afin de pouvoir admirer la vue, même quand il était assis. Pour ce faire, l'hôtel a fait rehausser le sol de 60 cm, car le client était de très petite taille. Et chaque jour, l'Américain se rendait aux Jeux à bord d'un hélicoptère, spécialement affrété.
Si vous aussi vous voulez fouler les épaisses moquettes de ce palace, sachez qu'il faudra débourser au minimum 600 francs suisses (527 euros) par nuit, sans compter les suppléments et pourboires...
Et pour ceux qui espèrent y croiser des célébrités, Madonna y a séjourné il y a deux ans. (AFP)
Situé sur les hauteurs du petit village de Gstaad, dans l'Oberland Bernois, où se réunit la jet-set du monde entier, le Gstaad Palace domine le paysage avec ses tourelles et ses petits drapeaux flottant au vent.
Le palace a ouvert ses portes en 1913 et la famille Scherz, à ses commandes depuis 1938, a choisi de retracer les grandes étapes de la vie de l'établissement, ponctuées de savoureuses anecdotes sur sa clientèle fortunée, dans un volumineux ouvrage qui vient de paraître.
L'industriel français Marcel Dassault (1892-1986) a été un fidèle client du palace, qu'il rejoignait par la route avec 2 Cadillac, l'une pour lui et les bagages, l'autre pour sa femme et leurs deux chiens. L'homme d'affaires, qui avait vendu des Mirage à la Suisse, craignait de prendre l'avion.
Egalement producteur de films, il aimait aller au cinéma et demandait au concierge de l'hôtel de réserver 6 places, car il ne voulait pas de spectateurs à côté ou devant lui. Et si le film ne lui plaisait pas, il criait : "Faîtes les lumières, je veux sortir"....
Amateur d'opérette, il a un jour demandé que le chanteur français Marcel Amont vienne interpréter devant lui la chanson "le chapeau de Mireille", qu'il appréciait tout particulièrement. L'hôtel a immédiatement contacté le chanteur, qui faisait une tournée en Bretagne. Amené à Gstaad en jet privé, Marcel Amont a donné un concert privé de moins d'une heure pour M. Dassault, avant de repartir en Bretagne par le même avion.
Le palace a également reçu régulièrement des chefs d'Etat, tels que le président français Jacques Chirac, ou le président américain Jimmy Carter, qui l'avait qualifié de "plus bel hôtel au monde, et de loin".
- Du caviar pour minou -
Une aristocrate française, cliente de longue date, venait toujours accompagnée de son fidèle "petit chat", nourri presque exclusivement au caviar, avec un minium de 50 gr par jour, préparé par les cuisines de l'hôtel. Pour varier les menus, la cliente commandait occasionnellement aussi des filets de sole, ou un tournedos, le tout préparé sans sel...
Un jour, l'Aga Khan, autre client fidèle, a téléphoné pour annoncer sa venue le lendemain, alors que l'hôtel affichait complet. Pour ne pas décevoir ce client de marque, l'hôtel a fait transformer durant la nuit une salle de bains inutilisée en confortable chambre avec un lit spécialement construit par le menuisier de l'hôtel sur la baignoire existante...
Les clients riches laissent de bons pourboires, habituellement réservés au personnel directement en contact avec eux, alors que les petites mains de l'ombre, tels que les électriciens, menuisiers ou plombiers sont moins bien lotis.
Un jour, une dispute a éclaté au sujet du pourboire entre un portier et un électricien qui venait de réparer une lampe dans la chambre de Christina Onassis.
Afin de calmer les esprits, l'héritière du célèbre armateur grec a finalement récompensé les deux employés.
Selon Reto Wilhelm, l'un d'un des co-auteurs du livre, les pourboires sont aujourd'hui partagés entre tout le personnel, qu'ils aient ou non un contact avec la clientèle.
- L'or de la banque -
En 1940, l'hôtel, construit sur un bunker, a servi de coffre-fort pour l'or de la banque UBS, qui s'appelait à l'époque SBS (Société de banque suisse). "Le coffre-fort était une pièce de 450 mètres carrés, avec des murs de 1,5 m d'épaisseur", a indiqué M. Wilhelm à l'AFP. Aujourd'hui, cette pièce en sous-sol, qui a gardé son impressionnante porte blindée, est un des restaurants de l'hôtel.
En 1992, durant les JO d'hiver d'Albertville (France), à quelque 80 km de Gstaad, un richissime client venu des Etats-Unis voulait à tout prix séjourner au Palace, afin de pouvoir admirer la vue, même quand il était assis. Pour ce faire, l'hôtel a fait rehausser le sol de 60 cm, car le client était de très petite taille. Et chaque jour, l'Américain se rendait aux Jeux à bord d'un hélicoptère, spécialement affrété.
Si vous aussi vous voulez fouler les épaisses moquettes de ce palace, sachez qu'il faudra débourser au minimum 600 francs suisses (527 euros) par nuit, sans compter les suppléments et pourboires...
Et pour ceux qui espèrent y croiser des célébrités, Madonna y a séjourné il y a deux ans. (AFP)