Ali Darassa Mahamat
L’unité pour la paix en Centrafrique (UPC) ne fera plus partie de la coalition rebelle qui cherche à renverser le régime du président Touadéra.
Le plus puissant groupe armé de Centrafrique, pays en guerre civile depuis près de huit ans, s’est engagé à quitter la coalition rebelle qui cherche à renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra. L’unité pour la paix en Centrafrique (UPC), principalement actif dans l’est du pays où ses membres contrôlent de nombreux gisements miniers, est le groupe le mieux doté en Centrafrique.
«Le général d’armée Ali Darassa Mahamat et ses officiers s’engagent à se retirer de la coalition des patriotes pour le changement», a écrit lundi Ali Darassa dans un communiqué dont l’authenticité a été confirmée à l’AFP. Il a fait valoir que «depuis le début de la crise électorale, la population souffre amèrement de l’insécurité, la situation sanitaire, la famine et de non-assistance humanitaire». L’UPC, poursuit le communiqué, «réitère son engagement dans le processus de l’accord de Khartoum», un accord de paix signé en février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés, dont l’UPC.
Le gouvernement centrafricain, s’il s’est dit prêt à engager un dialogue avec l’opposition démocratique, exclu pour l’heure de négocier avec les «mercenaires étrangers» membres des groupes armés, comme Ali Darassa qui est nigérien d’origine. En décembre, l’UPC avait rejoint la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes armés qui a lancé une offensive à deux semaines de l’élection présidentielle pour empêcher la réélection du président Touadéra, finalement reconduit à l’issue d’un scrutin contesté.
Violents combats
Le groupe armé a participé à certains des combats les plus violents contre les forces pro-gouvernementales et les casques bleus de la Mission des Nations Unies en Centrafrique. Début janvier, ses membres se sont brièvement emparés de la ville de Bangassou, dans le sud-est du pays, et ont causé la mort de deux Casques bleus le 18 janvier dans les environs de la ville.
Dans le même temps, les troupes centrafricaines, assistées par quelque 12’000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de l’ONU, mais aussi par des centaines de militaires rwandais et de paramilitaires russes, ont lancé une contre-offensive depuis la capitale Bangui contre la CPC, qui a permis de libérer la plupart des localités occupées par les rebelles en décembre.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé le 12 mars une résolution prévoyant d’augmenter progressivement de 3000 Casques bleus les effectifs de la Minusca. En février, l’UPC avait été repoussé hors de Bambari, une ville du centre du pays, après de violents combats contre les forces pro-gouvernementales. Depuis, ses membres ont été chassés de la plupart de leurs fiefs dans l’est du pays, et se sont majoritairement dispersés dans la brousse où ils continuent d’entretenir l’insécurité.
L’UPC, majoritairement composé de peuls, est issue de la scission en 2014 de la Séléka, une coalition de groupes armés à dominante musulmane qui avait renversé le régime du président François Bozizé en 2013, plongeant le pays dans la guerre civile. L’ex-chef de l’État centrafricain François Bozizé a pris officiellement la tête fin mars de la CPC.
Mort d’un chef rebelle
Cette déclaration de l’UPC intervient quelques jours après l’annonce le 2 avril du décès de Sidiki Abass, accusé de crimes de guerre et chef d’un des plus puissants groupes armés, le groupe «3R», pour «Retour, réclamation et réhabilitation», qui avait rejoint la CPC en décembre.
Sidiki Abass, de son vrai nom Bi Sidi Souleymane, était l’un des principaux chefs de groupes armés de Centrafrique. Le mouvement 3R, constitué en majorité de peuls, avait été formé à l’origine pour défendre cette communauté d’éleveurs nomades dans le nord-ouest de la Centrafrique, où les conflits avec les paysans sédentaires sont récurrents. (AFP)
Le plus puissant groupe armé de Centrafrique, pays en guerre civile depuis près de huit ans, s’est engagé à quitter la coalition rebelle qui cherche à renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra. L’unité pour la paix en Centrafrique (UPC), principalement actif dans l’est du pays où ses membres contrôlent de nombreux gisements miniers, est le groupe le mieux doté en Centrafrique.
«Le général d’armée Ali Darassa Mahamat et ses officiers s’engagent à se retirer de la coalition des patriotes pour le changement», a écrit lundi Ali Darassa dans un communiqué dont l’authenticité a été confirmée à l’AFP. Il a fait valoir que «depuis le début de la crise électorale, la population souffre amèrement de l’insécurité, la situation sanitaire, la famine et de non-assistance humanitaire». L’UPC, poursuit le communiqué, «réitère son engagement dans le processus de l’accord de Khartoum», un accord de paix signé en février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés, dont l’UPC.
Le gouvernement centrafricain, s’il s’est dit prêt à engager un dialogue avec l’opposition démocratique, exclu pour l’heure de négocier avec les «mercenaires étrangers» membres des groupes armés, comme Ali Darassa qui est nigérien d’origine. En décembre, l’UPC avait rejoint la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes armés qui a lancé une offensive à deux semaines de l’élection présidentielle pour empêcher la réélection du président Touadéra, finalement reconduit à l’issue d’un scrutin contesté.
Violents combats
Le groupe armé a participé à certains des combats les plus violents contre les forces pro-gouvernementales et les casques bleus de la Mission des Nations Unies en Centrafrique. Début janvier, ses membres se sont brièvement emparés de la ville de Bangassou, dans le sud-est du pays, et ont causé la mort de deux Casques bleus le 18 janvier dans les environs de la ville.
Dans le même temps, les troupes centrafricaines, assistées par quelque 12’000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de l’ONU, mais aussi par des centaines de militaires rwandais et de paramilitaires russes, ont lancé une contre-offensive depuis la capitale Bangui contre la CPC, qui a permis de libérer la plupart des localités occupées par les rebelles en décembre.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé le 12 mars une résolution prévoyant d’augmenter progressivement de 3000 Casques bleus les effectifs de la Minusca. En février, l’UPC avait été repoussé hors de Bambari, une ville du centre du pays, après de violents combats contre les forces pro-gouvernementales. Depuis, ses membres ont été chassés de la plupart de leurs fiefs dans l’est du pays, et se sont majoritairement dispersés dans la brousse où ils continuent d’entretenir l’insécurité.
L’UPC, majoritairement composé de peuls, est issue de la scission en 2014 de la Séléka, une coalition de groupes armés à dominante musulmane qui avait renversé le régime du président François Bozizé en 2013, plongeant le pays dans la guerre civile. L’ex-chef de l’État centrafricain François Bozizé a pris officiellement la tête fin mars de la CPC.
Mort d’un chef rebelle
Cette déclaration de l’UPC intervient quelques jours après l’annonce le 2 avril du décès de Sidiki Abass, accusé de crimes de guerre et chef d’un des plus puissants groupes armés, le groupe «3R», pour «Retour, réclamation et réhabilitation», qui avait rejoint la CPC en décembre.
Sidiki Abass, de son vrai nom Bi Sidi Souleymane, était l’un des principaux chefs de groupes armés de Centrafrique. Le mouvement 3R, constitué en majorité de peuls, avait été formé à l’origine pour défendre cette communauté d’éleveurs nomades dans le nord-ouest de la Centrafrique, où les conflits avec les paysans sédentaires sont récurrents. (AFP)