Le ministère colombien des Affaires étrangères a demandé mercredi à la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) de protéger le président Gustavo Petro, après l’ouverture d’une enquête de l’autorité électorale pour dépassement des dépenses de campagne qu’il qualifie de tentative de « coup d’État ».
« L’affaire est déjà devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Nous demandons des mesures conservatoires pour le citoyen président Gustavo Petro », a déclaré lors d’une conférence de presse Jorge Rojas, vice-ministre des Affaires étrangères.
Ces mesures conservatoires de la justice interaméricaine exhortent « les États à défendre des individus ou des groupes face à une situation grave et urgente ».
L’autorité électorale colombienne a ouvert mardi une enquête administrative sur un possible dépassement des comptes de campagne du président Gustavo Petro lors de la présidentielle de 2022.
Le chef de l’État et des dirigeants de son équipe « sont accusés d’avoir prétendument violé le plafond des dépenses » de 880 000 dollars, selon le président du Conseil national électoral (CNE), César Lorduy.
Le premier président de gauche de l’histoire de la Colombie encourt des sanctions financières. Cependant, selon les experts, le CNE pourrait transmettre son enquête à la Chambre basse du Parlement qui pourrait s’en saisir et engager une procédure de destitution.
« Le coup d’État a commencé », a lancé M. Petro qui estime le CNE partial et accuse certains de ses magistrats d’être proches des partis d’opposition de droite. Il a ensuite lancé un appel à la mobilisation de ses partisans.
Mercredi il a reçu le soutien de la nouvelle présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, qui a fait part de sa « solidarité avec le président Petro », présent à son investiture début octobre. « Toujours notre soutien et notre solidarité quand il y a une injustice », a-t-elle ajouté.
Ce n’est pas la première fois que Petro demande une telle protection. En 2013, l’économiste et ancien guérillero a été démis de ses fonctions de maire de Bogotá et déchu de son mandat pour 15 ans dans une affaire de réforme du système de collecte des ordures de la ville. Quelques mois plus tard, il a bénéficié de mesures conservatoires de la CIDH et un tribunal de la capitale s’est prononcé en faveur de sa réintégration en tant que maire. [AFP]