Colombie: le chef de l'ELN appelle à respecter le cessez-le-feu

Samedi 30 Septembre 2017

 
Bogota - Le chef suprême de l'ELN, Nicolas Rodriguez, a ordonné vendredi à la guérilla, la dernière active en Colombie, de suspendre "tout type d'actions offensives" à partir de dimanche, quand débutera un cessez-le-feu temporaire et bilatéral conclu avec le gouvernement.

"J'ordonne à toutes les troupes, sur l'ensemble du territoire national, de cesser tout type d'activités offensives afin de respecter pleinement le cessez-le-feu bilatéral", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par l'ELN sur son compte Youtube.

Dans cette vidéo, le dirigeant, connu comme "Gabino", apparaît dans une zone montagneuse, assis face à une table où sont posés un fusil, un ordinateur portable et un talkie-walkie.

De son côté, le président colombien Juan Manuel Santos a estimé que, pendant la durée de la trêve, "l'ELN doit arrêter de commettre des enlèvements, de recruter des mineurs, de placer des mines, d'attaques nos infrastructures", la guérilla ayant mené de nombreuses attaques contre des oléoducs du pays.

"Et, bien sûr, elle doit cesser toute action offensive contre nos forces armées et de police", a ajouté le dirigeant en s'adressant à l'armée avant le début de la trêve.

Ce cessez-le-feu inédit dans l'histoire de la guérilla sera en vigueur jusqu'au 9 janvier. Il a été conclu le 4 septembre dans le cadre des négociations de paix menées à Quito, dans l'Equateur voisin, qui visent à mettre fin à un conflit armé vieux de 53 ans.

"Je n'ai aucun doute sur votre loyauté pour respecter cet engagement dans tous ses aspects", a lancé Nicolas Rodriguez à ses troupes.

Forte d'encore quelque 1.500 combattants, l'ELN, créée en 1964 et inspirée par la révolution cubaine, est la dernière guérilla active de Colombie, après la signature d'un accord de paix en novembre entre le gouvernement et la rébellion des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Le conflit en Colombie a, au fil des décennies, impliqué une trentaine de guérillas de gauche, des milices paramilitaires démobilisées en 2006 et les forces de l'ordre, faisant au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et environ sept millions de déplacés internes.
 
 
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