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Colombie: le principal chef de la dissidence des FARC tué par l'armée

Samedi 16 Juillet 2022

Photo d'illustration
Photo d'illustration
Le gouvernement colombien a annoncé vendredi la mort du principal chef de la dissidence de l'ex-guérilla des FARC, Nestor Vera, tué il y a une semaine par l'armée, en se félicitant de l'"estocade finale" portée à ce groupe armé. 
 
Nestor Vera, alias "Ivan Mordisco", principal chef de la dissidence de l'ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), a été tué par l'armée avec neuf autres rebelles dans le sud-ouest du pays, a annoncé devant la presse le ministre de la Défense.
 
"Cette opération a permis le neutralisation de neuf individus sur ce premier front de la dissidence des FARC et la neutralisation de celui qui est surnommé Ivan Mordisco", a déclaré Diego Molano. 
 
"Le dernier grand chef des FARC est tombé et c'est une estocade finale portée aux dissidences", a ajouté le ministre.
 
Depuis plusieurs semaines, environ 500 militaires étaient déployés dans le département de Caqueta pour tenter de localiser Nestor Vera, a précisé le commandant des forces armées, le général Luis Fernando Navarro. 
 
Le 8 juillet, les militaires ont lancé "une opération stratégique avec l'appui principal de l'aviation", a-t-il ajouté. Dix rebelles ont été tués, dont Nestor Vera et quatre de ses proches, parmi lesquels sa compagne et deux autres femmes, a-t-il précisé. 
 
La police a présenté la photo d'un béret vert orné d'une étoile rouge et du symbole de la faucille et du marteau, retrouvé sur les lieux de l'opération et qui aurait appartenu au chef rebelle. 
 
"La structure du surnommé +Ivan Mordisco+ représentait une des pires menaces pour la Colombie et a été détruite par les héros de notre armée", s'est félicité le président Ivan Duque. 
 
Nestor Vera, dont les autorités n'ont pas précisé l'âge, avait récemment pris le commandement de la dissidence après la mort présumée d'un autre chef rebelle, Gentil Duarte. Il combattait dans la rébellion depuis 35 ans, selon le ministre de la Défense. 
 
Le gouvernement colombien offrait une récompense de 700.000 dollars pour toute information permettant sa localisation. Des informateurs ont collaboré avec l'armée et ont reçu la récompense promise, a assuré le directeur de la police, le général Jorge Luis Vargas. 
 
- "Coup fondamental" -
 
En juillet 2016, quatre mois avant la signature de l'accord de paix historique qui avait mis fin à près de 60 ans de conflit, Nestor Vera était devenu le premier chef des FARC à abandonner le processus de paix avec d'autres rebelles. 
 
Il avait alors commencé à recruter de nouveaux combattants pour prendre le contrôle de zones forestières dans le sud-est de la Colombie, premier exportateur mondial de cocaïne. 
 
L'armée accusait le chef rebelle d'organiser l'envoi de la drogue vers le Venezuela et le Brésil.
Les autorités l'accusent également d'avoir ordonné des dizaines d'attaques contre les forces de sécurité, des déplacements forcés de populations et des assassinats de leaders sociaux, et d'avoir séquestré une fonctionnaire de l'ONU pendant deux mois en 2017.
 
Fin mai, le gouvernement avait annoncé la "mort présumée" de Gentil Duarte, de son vrai nom Miguel Botache Santillana, un des principaux chefs dissidents de l'ex-guérilla, qui aurait été tué début mai au Venezuela.
 
Selon le gouvernement, Nestor Vera était engagé dans une lutte acharnée pour le contrôle des routes du trafic de drogue avec une autre faction dissidente, dirigée par Ivan Marquez qui avait signé l'accord de paix avant de reprendre les armes en 2019. 
 
Bogota soutient qu'Ivan Marquez a été victime récemment d'un attentat au Venezuela où il serait hospitalisé. Caracas évoque des "spéculations". 
 
"Aujourd'hui il n'y a plus en Colombie aucun des chefs, grands commandants, que possédaient les FARC (...) C'est un coup fondamental porté à leur projet de refondation", a ajouté le ministre Molano.
 
Sans commandement unifié, les groupes dissidents des FARC comptent environ 5.200 hommes dans différentes régions du pays, selon l'ONG Indepaz, et se financent par le trafic de drogue et les mines clandestines. 
 
La majorité de ces hommes (85%) sont des nouvelles recrues qui n'ont jamais fait partie des FARC, selon la même source. (AFP)
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